Mission : des routes plus sûres pour les cyclistes à Trinité-et-Tobago

Populaire en tant que moyen de transport, activité de loisir et comme sport de compétition, le cyclisme devrait être davantage développé sous toutes ses formes et à tous les niveaux.

Toutefois, l’intégration réussie du cyclisme au quotidien et du cyclisme sportif n’est pas toujours une priorité des grandes fédérations nationales de cyclisme. Cet l’automne, nous avons publié un article traitant des initiatives réussies de défense du cyclisme de British Cycling. Nous portons maintenant notre attention sur Trinité-et-Tobago, un ancien territoire britannique et petite « locomotive » pour le sport, en particulier pour l’athlétisme (14 médailles remportées aux Jeux Olympiques).

Mais pour le moment, le cyclisme est à la traîne sur ces îles jumelles.

-     Nombre de médailles olympiques remportées par la Grande-Bretagne en cyclisme : 75 – par Trinité-et-Tobago : 0 (bien qu’aux Jeux de Londres 2012 la vedette nationale Njisane Phillip a terminé 4e en vitesse individuelle).

-     Nombre d’évènements annuels sanctionnés par l’UCI : 79 contre 3 (1 route, 2 piste).

-     Nombre de membres : 100’000 contre 400.

Mais les deux fédérations partagent la même vision : améliorer les conditions pour tous les cyclistes. Il n’est pas nécessaire d’avoir un Sir Chris Hoy dans ses rangs pour plaider en faveur d’une meilleure politique du vélo.

Depuis novembre, la Fédération de Trinité-et-Tobago de cyclisme (FTTC) a un nouveau président : Robert Farrier. Deux sujets semblent figurer en première place de son ordre du jour : le développement du sport et « Vélo pour tous ».

Comme c’est souvent le cas, les deux sont étroitement liés. La nouvelle présidence cherche à former une nouvelle génération de rouleurs d’endurance dans un pays de sprinters-nés. Mais pour ce faire, des rues sûres sont une des priorités dans ce pays qui a récemment déploré la perte de l’ancien cycliste et entraîneur national, Clinton Grant, fauché par une voiture lors d’une sortie à vélo.

La FTTC renforce ses partenariats avec de nombreux acteurs dans le secteur du transport – à savoir les organisations non gouvernementales (ONG) « Arrive Alive » (« Arriver sain et sauf ») et « Share the Road » (« Partager la route »), le Ministère des transports et la police.

« (Des routes plus sûres pour les cyclistes) n’est pas quelque chose qu’une seule organisation peut mettre en place, tout le monde doit travailler ensemble, éduquer les conducteurs et faire appliquer les lois. De nombreux conducteurs ne sont pas conscients qu’une voie est réservée aux cyclistes » déclare Gene Samuel, l’ancien cycliste national.

Le Ministère des transports, qui se déclare « pleinement conscient de la contribution du secteur du transport à l’empreinte carbone du pays » s’intéresse de plus en plus à un mode de transport actif et durable en tant qu’élément majeur de la combinaison offerte en termes de transports. Le cyclisme en fait partie, à condition que la police fasse respecter les lois et éduque les conducteurs dans le but de protéger les usagers de la route les plus vulnérables.

Le taux élevé d’obésité du pays (30% selon l’Organisation mondiale de la santé) est un autre problème social contre lequel le transport actif pourrait aider à lutter.

Farrier peut s’inspirer d'une meilleure pratique régionale : celle de la Guadeloupe, où des pistes cyclables de première classe offrent aux habitants locaux et aux touristes une possibilité d’activité récréative populaire.

De plus, une avancée majeure va très prochainement changer le paysage du cyclisme du pays : l’inauguration du Centre national du cyclisme, qui comprendra un vélodrome dernier-cri. Géré par SporTT, une filiale du Ministère des sports chargée de la construction et de la gestion d’installations, cette infrastructure sportive de premier ordre incitera les coureurs de haut niveau de la région à venir s’entraîner et à courir à Trinité-et-Tobago.

« Nous discuterons avec SporTT afin de faire venir les meilleurs cyclistes ici et organiser des camps, etc., pendant les mois d’hiver, ajoute Farrier. Cela attirera la compétition, et ce sera un avantage pour nous et pour eux. »

Le pays accueille le seul évènement sanctionné par l’UCI se déroulant dans les Caraïbes : la Tobago Cycling Classic, une course qui en est maintenant à sa 28e édition. Tout en restant réaliste quant au statut actuel de l’évènement, Jeff Charles – président et promoteur de longue date de l’évènement – voit le potentiel pour la création d’une ouverture vers le tourisme sportif dans les îles.

Le cyclotourisme, la sécurité routière, les infrastructures cyclistes, les évènements, les actions intersectorielles : la FTTC (qui n’a pas de personnel rémunéré) est une représentation à échelle réduite de ce que devrait être une FN avec une vision.