Objectif 2020 pour l’Islandaise Arna Albertsdottir

En 2015, Arna Albertsdottir est devenue la première sportive islandaise à participer à des Championnats du Monde UCI, précisément les Championnats du Monde Paracyclisme Route UCI disputés à Nottwil, en Suisse. Inscrite dans la catégorie H3, elle s’est classée 14e du contre-la-montre et 13e de la course en ligne, c’est-à-dire la dernière place dans les deux disciplines. Cette année, aux récents Championnats du Monde Paracyclisme Route UCI d’Emmen, aux Pays-Bas, Albertsdottir a franchi la ligne d’arrivée en 7e et 8e position de la course en ligne et du contre-la-monde. Cette belle progression transparaît également au classement mondial, dont elle occupe aujourd’hui la 10e place.

En 2015, Albertsdottir était non seulement la seule cycliste à main d’Islande, mais aussi la seule personne de sa ville atteinte d’une lésion médullaire.

« J’ai pensé à la natation, mais les piscines ne sont pas accessibles en fauteuil. Je suis donc allée sur Internet et j’ai trouvé le vélo à mains. On n’en trouvait pas en Islande, donc j’en ai commandé un. Mais je n’en avais vraiment jamais entendu parler ! »

Depuis ce premier contact, elle a travaillé dur. « J’ai beaucoup appris, à la fois à l’entraînement et en course. Pour ma première compétition officielle, en 2015, je n’avais aucune idée de ce qui m’attendait. En termes d’expérience, j’étais au niveau zéro. J’ai eu aussi quelques pépins physiques qui ont joué sur ma préparation, surtout cette année, mais globalement, tout se passe bien. »

En 2015, en raison de la rudesse du climat islandais, Albertsdottir a dû énormément s’entraîner en intérieur, même si elle a pu s’offrir quelques sorties occasionnelles sur la piste d’atterrissage de l’aéroport de sa région.

« Le vélo passe six mois de l’année dans mon salon, explique-t-elle. Comme mon père travaille à l’aéroport et qu’il n’y a que deux avions par jour, j’ai parfois la chance d’aller rouler un peu sur la piste ! »

Aujourd’hui, elle a la possibilité de participer à des stages d’entraînement sous des latitudes plus clémentes, mais cela reste compliqué. « Mon entraînement, je l’effectue surtout en Islande, sur home-trainer. Cela représente au moins six mois dans l’année. Cet hiver, je suis allée à Majorque, ce qui était très agréable. Le mois de février aux Baléares est plus agréable que l’été islandais. En plus, cette année, on a l’un des étés les plus moches des cent dernières années. Il fait froid et humide… »

Elle est également reconnaissante de tout le soutien qu’elle reçoit. « Je bénéficie d’un accompagnement très important et, même si je continue à travailler avec le même entraîneur, il y a maintenant dans mon équipe de nouveaux entraîneurs qui m’aident beaucoup pour les séances d’endurance. Mon équipement est le même qu’à mes débuts, mais j’espère bien le faire évoluer d’ici à la saison prochaine ».

En outre, elle n’est plus la seule cycliste à mains du pays ! « Il y a aujourd’hui d’autres cyclistes à mains en Islande et je suis sûre qu’ils ne vont pas tarder à se mettre à la compétition ».

Quelles que soient les difficultés et les obstacles, Arna reste focalisée sur son objectif : représenter son pays aux Jeux Paralympiques. « Oui, mon but c’est 2020. C’est optimiste, mais je pense que c’est positif mentalement d’avoir des objectifs ambitieux. Ça m’aide à avancer ».