La moisson de succès d'Arnaud Démare en 2020 (14 victoires, plus que n'importe quel autre coureur dans les pelotons professionnels) n'a fait que renforcer son appétit. « Pour moi, l'objectif c'est de gagner chaque course à laquelle je participe », expliquait récemment le sprinter de Beauvais à France Bleu Picardie au moment de préparer ses premiers grands rendez-vous de la saison, et notamment Paris-Nice (7-14 mars). Le peloton s'apprête à courir après le soleil, et Démare viendra chercher son premier bouquet de la saison sur une épreuve qui lui a déjà apporté de nombreux succès par le passé.
« Arnaud a fait une super saison 2020 ; son début d'année est plus compliqué, mais l'objectif c'est Paris-Nice, explique Frédéric Guesdon, Directeur Sportif de Groupama-FDJ sur la deuxième épreuve par étapes de l'UCI WorldTour 2021. On fera le bilan après Paris-Nice, et il enchaînera sur de belles Classiques. »
Arnaud Démare partagera le rôle de leader de la formation Groupama-FDJ avec le jeune grimpeur David Gaudu (24 ans), qui a déjà levé les bras cette saison, samedi dernier lors de la Faun-Ardèche Classic. « On a une équipe polyvalente avec une carte à jouer sur tous les terrains », souligne Guesdon, mais la composition de l'équipe penche tout de même vers les sprints avec un solide train pour Démare.
Sur les routes françaises, Arnaud Démare retrouvera quatre équipiers qui l'avaient accompagné vers quatre victoires d'étapes et le maillot ciclamino sur le dernier Giro d’Italia : Jacopo Guarnieri, Ramon Sinkeldam, Miles Scotson et Ignatas Konovalovas. Le dernier membre de l'équipe, hormis Gaudu, est Bruno Armirail, qui ne cesse d'impressionner ses camarades, équipiers comme rivaux, avec le travail qu'il abat sur tous les terrains.
Cette équipe semble taillée pour affronter les pièges des premières étapes. « On a vu beaucoup de mouvements dès les premières étapes ces dernières années sur Paris-Nice, avertit Guesdon. C'est une course passionnante ; il peut se passer quelque chose tous les jours, et c'est souvent le premier gros objectif de la saison, donc ça ajoute de la pression aux équipes. »
Un retour sur le palmarès des dernières éditions envoie un autre avertissement aux adversaires de Démare, parmi lesquels Sam Bennett (Deceuninck - Quick-Step), Pascal Ackermann (Bora-Hansgrohe), Jasper Philipsen (Alpecin-Fenix), Mads Pedersen (Trek-Segafredo) ou encore Alexander Kristoff (UAE team Emirates), attendus au départ de Saint-Cyr-L’École dimanche. En cinq participations, le sprinteur de la Groupama-FDJ a remporté la 1re étape à trois reprises (2016, 2017 et 2018) et s'est également emparé du maillot jaune de Paris-Nice les deux dernières fois (l'édition 2016 débutait par un prologue).
Démare devra être dans les meilleures dispositions dès le départ pour affronter les routes casse-pattes de la 1re étape autour de Saint-Cyr-L’École (166 km). La 2e étape en direction d'Amilly (188 km) sera plate, tout comme la 5e (Vienne-Bollène, 200 km). Le contre-la-montre du troisième jour de course (14,4 km) et les autres étapes devraient concerner la lutte pour le classement général, à l'image d'un petit Tour de France avec des étapes de plat, des ascensions et un contre-la-montre.
« On ne pense pas trop au Tour, relativise tout de même Guesdon, dont les leaders Démare et Gaudu doivent également incarner les ambitions de la Groupama-FDJ cet été, pendant que Thibaut Pinot se concentrera sur le Giro d'Italia. Avant le Tour, il y a déjà un beau calendrier et donc forcément des belles victoires à aller chercher, expliquait également Démare au micro de France Bleu. Le Tour de France, j'y penserai après Paris-Roubaix. »
Entre Nice et Roubaix, Démare se rendra également sur Milano-Sanremo, le Monument qu'il a remporté en 2016, et Ghent-Wevelgem in Flanders Fields, une Classique qui l'a vu monter sur le podium en 2014 (2e) et 2018 (3e). « Ce sont des courses où il a déjà fait des résultats et qui lui conviennent, justifie Guesdon. Il est quand même obligé de faire quelques Classiques. »
Le Français, qui a un temps entretenu une passion quasi-exclusive pour ces dernières, s'est maintenant recentré sur les sprints. « On s’aperçoit qu’il ne faut pas se diversifier de trop, être vraiment dans son domaine, explique Guesdon. Arnaud a choisi le sprint, et l’année dernière a prouvé qu’il avait raison en gagnant pas mal de courses. »
En l'espace de trois mois, de Milano-Torino à la 11e étape du Giro, Démare a décroché 14 victoires, autant que son bilan cumulé sur les saisons 2018 et 2019. En 2021, il a pour l’instant dû se contenter de la 2e place sur la 1re étape du Tour de la Provence et il a fini 37e de Kuurne-Bruxelles-Kuurne. Il vient sur Paris-Nice pour monter d'un cran et afficher les qualités qui en ont fait le cycliste le plus couronné de victoires en 2020.