Paris-Roubaix

Paris-Roubaix est l’une des plus emblématiques courses cyclistes professionnelles. Elle se caractérise par ses routes pavées parfois boueuses, qui mettent à l’épreuve les coureurs et garantissent que seuls les meilleurs émergeront pour jouer la victoire, souvent au sprint et en petit groupe, dans le vélodrome de Roubaix qui accueille l’arrivée.

Paris-Roubaix est l’une des plus anciennes courses figurant au calendrier de l’UCI WorldTour. Elle a été organisée pour la première fois en 1896, et chaque édition de cette épreuve a marqué l’histoire du sport. Josef Fischer a remporté la toute première édition, et seuls quatre autres coureurs ont terminé dans l’heure qui a suivi son arrivée. Fischer demeure le seul Allemand à avoir remporté Paris-Roubaix, alors que les coureurs belges et français dominent le palmarès des vainqueurs, avec respectivement 58 et 26 victoires. L’Italie suit avec 11 victoires, y compris trois victoires successives de Francesco Moser en 1978, 1979 et 1980.

Paris-Roubaix a été surnommée « l'enfer du Nord » après que la Première Guerre mondiale a laissé le parcours de la course dévasté et en ruines. Les organisateurs ne savaient pas si le trajet pouvait encore être emprunté, mais ils ont découvert une façon de contourner les tranchées et les trous d’obus afin que les coureurs puissent rallier Roubaix.

La création des routes modernes après la Deuxième Guerre mondiale ainsi que l’essor économique des années 1960 ont eu pour conséquence que de nombreux chemins pavés ont été recouverts d’asphalte ou tout simplement déterrés, menaçant la survie de Paris-Roubaix. Heureusement, l’association « Les Amis de Paris-Roubaix » s’est formée en 1983, et s’est attachée depuis à restaurer avec soin et protéger les secteurs pavés.

La longueur du parcours actuel de la course avoisine 260 kilomètres et comprend 28 tronçons pavés qui constituent près d’un cinquième de la distance totale de la course. La première partie de la course se déroule sur des routes normales, et les sections pavées les plus éprouvantes sont concentrées dans les 100 derniers kilomètres. La Forêt d’Arenberg, située 160 kilomètres après le départ, signale traditionnellement le point où la compétition débute sérieusement et où les meilleurs concurrents affichent leur forme. Des attaques décisives sont souvent lancées sur la section d’une distance de 3 kilomètres de Mons-en-Pévèle, près de Cysoing ou sur celle de Camphin-en-Pévèle. Toutefois, le résultat de Paris-Roubaix peut être décidé en une fraction de seconde suite à un accident, une crevaison ou un petit écart se creusant dans la ligne des coureurs alors qu’ils « rebondissent » sur les pavés.

Les solides coureurs de classiques ont du plaisir à faire la course sur les pavés, et donc adorent Paris-Roubaix. Toutefois, de nombreux autres coureurs détestent la douleur et la souffrance qui lui sont liées. Cinq fois vainqueur du Tour de France, Bernard Hinault y a terminé quatrième en 1980, l’a remportée en 1981, en manifestant colère et détermination, mais y a chuté à nombreuses reprises en 1982. Il a alors refusé de courir Paris-Roubaix à nouveau. Quelques coureurs sont de son avis, mais d’autres considèrent que l’arrivée dans le vélodrome emblématique de Roubaix constitue un moment spécial dans leur carrière.

En 2014, Niki Terpstra, des Pays-Bas, a ajouté son nom à l’illustre tableau d’honneur des vainqueurs, devenant le sixième Néerlandais à soulever, au centre du vélodrome de Roubaix, le trophée en forme de pavé. En 2015, la course aura lieu le 12 avril.