Le kilomètre est un effort total. Un combat unique, tant contre soi même que contre ses adversaires. Un peu plus d’une minute en apnée, en tête à tête avec ses limites. C’est par cette discipline que François Pervis est entrée dans le gotha de la piste internationale en devenant Champion du Monde UCI en 2013 pour la première fois. C’est par elle, plus tôt dans sa carrière, qu’il a tenu son rang dans la hiérarchie française si dense. Sur la piste de Saint-Quentin-en-Yvelines, le coureur français a écrit une nouvelle page de son histoire en remportant son deuxième titre mondial en deux jours et en inscrivant son nom pour la troisième fois consécutive au palmarès de la discipline. Pour poursuivre son incroyable série victorieuse aux Championnats du Monde Piste UCI, Pervis n’a pas eu le droit à l’erreur car au bout d’1’00’’207 d’effort total, il n’a devancé l’Allemand Joachim Eilers, déjà son dauphin à Cali en 2014, que de 87 centièmes. Le Néo-Zélandais Matthew Archibald prend la troisième place (1’00’’470).
« Par rapport aux années précédentes, je croyais avoir six dixièmes de marge et, à la sortie, c’est huit centièmes. Eilers est jeune, il progresse mais je comptais sur cette marge. Je savais qu’elle allait se réduire car je suis diminué par rapport aux années précédentes », expliquait Pervis. Il va désormais s’attaquer à la troisième levée de son Grand Chelem, le tournoi de vitesse individuelle, avec des envies de record. « On s’entraîne tous les jours pour battre des records, on se bat contre des chronos, contre des personnes. Je voulais absolument gagner pour garder mon titre, revivre la même soirée que la veille. »
Habitué des podiums en Coupe du Monde Piste UCI, le Russe Artur Ershov n’avait jamais connu cet honneur aux Championnats du Monde UCI. A quelques jours de ses 25 ans, il s’est offert un joli cadeau en remportant la course aux points. Pour y parvenir, le coureur de RusVelo a appliqué à la lettre la tactique qu’il s’était fixée. « J’avais décidé de rester tranquille en début de course et de porter mes efforts à la fin », raconte-t-il. La course était serrée et les efforts inutiles se payaient au prix fort. « A 20 tours de la fin, j’ai compris qu’il y avait quelque chose à faire », ajoute-t-il. En marquant régulièrement des points dans les six derniers sprints, il devançait pour un point l’Espagnol Teruel Rovira et de deux points l’Allemand Beyer. Une marge infime, mais qui vaut son pesant d’or.
Le drapeau australien peint sur les ongles et de l’or autour du cou, Rebecca Wiasak est heureuse. A trente ans, pour ses premiers Championnats du Monde Piste UCI, elle est devenue Championne du Monde de poursuite individuelle. Un bel exploit pour une athlète devenue cycliste après avoir pratiqué la course à pied puis le triathlon à haut niveau. La veille, ses coéquipières de la poursuite par équipes lui avaient montré la voie en raflant l’or et le record du monde. Elle les a imitées, tout d’abord en établissant un nouveau record national (3’27’’018) en qualifications puis en dominant l’Américaine Jennifer Valente en finale (3’30’’305 contre 3’33’’867). « Gagner l’or pour mes premiers Championnats du Monde, c’est incroyable, se réjouissait-elle. J’avais déjà gagné en Coupe du Monde mais c’est encore plus fort. J’ai travaillé, je n’ai pas toujours assez cru en moi. Aujourd’hui, tout cela a payé. »
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