Peter Van den Abeele: « De nouvelles occasions de courir pour les championnes de cyclo-cross »

Récemment, l’Union Cycliste Internationale (UCI) a pris des décisions très importantes en faveur des coureuses de cyclo-cross. Ces mesures, qui auront un impact positif sur le développement de ces dernières, seront introduites dans le cadre d’une Coupe du Monde Cyclo-cross UCI Telenet élargie. Peter Van den Abeele, Directeur adjoint des Sports et Responsable des disciplines Off-Road à l’UCI, nous explique.

Quelles sont les principales mesures prises par le Comité Directeur de l’Union Cycliste Internationale (UCI) en juin dernier à Arzon, en France ?

Le plus important réside dans le fait que nous aurons désormais une équité entre les hommes et les femmes pour le prize money global de la Coupe du Monde Cyclo-Cross UCI Telenet payé par l’UCI. Cette mesure entrera en vigueur la saison à venir. Nous atteindrons 155’000 €, soit 30’000 € de plus. Nous avons déjà remarqué que des athlètes participent à la fois aux compétitions sur route, de mountain bike et de cyclo-cross, et nous avons un bon mélange de coureurs. Cette augmentation significative du prize money attirera encore plus d’athlètes dans notre série. Ce sont des gains très convenables qui garantissent la parité hommes/femmes en cyclo-cross.

Qu’en est-il des prize money attribués sur chaque manche de la Coupe du Monde Cyclo-cross UCI Telenet ? Les coureuses seront-elles également mieux rémunérées ?

Pour les femmes, le prize money minimum par manche payé par les organisateurs passera de 10’400 € à 39’500 € ces quatre prochaines années, ce qui l’amènera au niveau du montant attribué aux hommes. Chaque saison à compter de 2019/2020, près de 10’000 € de plus seront destinés aux gains des coureuses. Etant donné que cela aura un impact significatif sur le budget des organisateurs, aucun changement ne sera mis en œuvre la saison prochaine. L’augmentation se fera graduellement, et nous réfléchissons à donner quelque chose en retour pour compenser leurs coûts additionnels.

L’UCI continuera-t-elle à  offrir plus de possibilités aux femmes suite à l’introduction d’une catégorie Moins de 23 ans aux Championnats du Monde UCI en 2016 ?

Nous introduirons une catégorie Femmes Juniors aux Championnats du Monde UCI en 2020 à Dübendorf (Suisse). La prochaine étape sera l’ajout de cette catégorie 17-18 ans à la Coupe du Monde UCI la saison suivante, en 2020/2021. Cela veut dire qu’à partir des Mondiaux de Dübendorf, nous aurons une équité dans les programmes à la fois pour les Championnats du Monde UCI et pour la Coupe du Monde UCI : des courses Juniors, Moins de 23 ans et Elite pour les hommes comme pour les femmes. La participation des jeunes est l’élément le plus important dans le développement d’une discipline ; il faut commencer à la base. Maintenant que nous assistons à d’excellentes courses avec de nombreuses participantes, il est temps de lancer une catégorie pour ces athlètes les plus jeunes.

Les courses féminines ont été passionnantes ces dernières années... Des mesures ont-elles été prises pour améliorer leur exposition ?

Les compétitions féminines sont devenues très divertissantes, passionnantes à regarder, et Telenet fournit un excellent niveau de production télévisuelle, pas seulement en Belgique, mais également en dehors du « fief » du cyclo-cross. De plus, les organisateurs ont adapté leurs programmes. Par exemple, lors des deux manches qui auront lieu aux Etats-Unis cette année, les courses seront inversées : d’abord les hommes, puis les femmes, pour que la course Elite Femmes soit l’événement le plus important.

L’UCI conservera-t-elle un format avec neuf manches de Coupe du Monde Cyclo-cross UCI Telenet ou de nouvelles manches sont-elles envisagées ?

La Commission Cyclo-cross UCI a longuement consulté nos partenaires et il a été décidé d’augmenter le nombre de manches de Coupe du Monde. Nous passerons d’abord de neuf à douze, puis potentiellement à 14 manches dans le futur. Dans le but de continuer la mondialisation de cette discipline, les manches se dérouleront dans un minimum de six pays, et un seul pays ne pourra pas organiser plus de la moitié des manches.

La discipline est-elle considérée comme assez mûre pour faire venir de nouveaux pays dans la Coupe du Monde Cyclo-cross UCI Telenet ?

La discipline en elle-même présente beaucoup d’avantages pour les diffuseurs : elle est dynamique, rapide et bonne pour la télévision. De plus, les organisateurs, qui montrent un intérêt de plus en plus marqué pour organiser des manches de Coupe du Monde, voient leurs coûts grandement réduits avec l’arrivée de Telenet et le fait que nous fournissions gratuitement la production télévisuelle. C’est pour nous une occasion de retourner dans des pays qui ont une forte tradition de cyclo-cross, comme la Suisse, l’Espagne ou la République tchèque. Nous sommes optimistes quant à l’avenir mondial du cyclo-cross grâce à l’augmentation des prize money.