« Phil Gil » peut faire ses adieux : Dylan et Remco prennent le relais pour la Belgique

Dylan Teuns, vainqueur de La Flèche Wallonne cette année, et Remco Evenepoel, qui a triomphé dimanche dernier sur Liège-Bastogne-Liège, sont les premiers vainqueurs belges de Classiques ardennaises depuis 2011 et les succès de Philippe Gilbert, chaleureusement salué par son public pour ses dernières participations.

Onze ans peuvent sembler une éternité, particulièrement pour les fans de cyclisme belges qui attendaient de voir à nouveaux leurs coureurs remporter la victoire dans les Ardennes, comme leurs prédécesseurs l'ont si souvent fait dans la longue histoire de La Flèche Wallonne et de Liège-Bastogne-Liège. En tous cas jusqu’en 2011, lorsque Philippe Gilbert s’était imposé dans le cadre d’une série de victoires éclatantes. Depuis lors, les spectateurs massés sur le Mur de Huy et dans la Cité Ardente attendaient un nouveau triomphe national.

La disette a pris fin la semaine dernière, grâce à Dylan Teuns (Bahrain-Victorious) et Remco Evenepoel (Quick-Step Alpha Vinyl Team). Tous deux étaient fiers de célébrer l'héritage de « Phil Gil » au moment où le héros wallon, qui prendra sa retraite en fin de saison, faisait ses adieux aux Classiques tracées sur ses terres.

Les souvenirs émus de Teuns sur le Mur de Huy

La semaine dernière, Teuns a dompté le Mur de Huy, une difficulté souvent décisive pour déterminer le nom du vainqueur de La Flèche Wallonne depuis son introduction sur le parcours en 1982. Le nom du gagnant de la semaine dernière se souvient de ses premiers souvenirs du terrible Mur : « J'étais ici en 2011, près de la chapelle. Je me souviens de ce jour parce que j'étais sur le Mur avec l’un de mes meilleurs amis pour suivre la course. »

Le puncheur belge avait alors 19 ans et il venait de disputer Liège-Bastogne-Liège Espoirs avec son équipe flamande Jong Vlaanderen-Bauknecht, quelques jours seulement avant de voir Gilbert conquérir le Mur.

Originaire de Diest, en Flandre, Teuns était appelé à briller dans les Ardennes, où il a dominé le Tour de Wallonie en 2017 (deux succès d'étape et le classement général, ses premières victoires professionnelles) et fait rapidement ses preuves sur le Mur de Huy (3e en 2017 également, à 25 ans).

A l'époque, Alejandro Valverde, quintuple vainqueur de La Flèche Wallonne, avait pertinemment identifié Teuns et Julian Alaphilippe comme ses successeurs sur le Mur de Huy. « C'est encore plus spécial de gagner devant le Roi du Mur », s’est réjoui Teuns mercredi dernier, après avoir donné un tout autre relief à la « relation amour-haine » qu’il entretient avec La Flèche.

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Evenepoel : « Phil est mon idole »

Bien plus jeune, Remco Evenepoel a lui ajouté Liège-Bastogne-Liège à son palmarès déjà impressionnant dès son premier essai. A 22 ans, il est plus jeune de quelques semaines que Tadej Pogačar au moment où ce dernier avait conquis la « Doyenne » en 2021.

« Tout le monde sait que Phil est mon idole, a déclaré la superstar en puissance après une impressionnante victoire en solitaire à Liège. Il est l’image du cyclisme belge et même mondial pour moi. Il a dit la semaine dernière que Liège figurerait à mon palmarès un jour ; c'est incroyable que ce soit déjà le cas. »

Lorsque Gilbert s’était imposé en 2011, il s’était montré le plus rapide au sein d'un groupe de trois coureurs qui s’était dégagé sur les pentes de la côte de la Roche-aux-Faucons. Evenepoel s’est lui distingué par un raid en solitaire de 30 km, après avoir attaqué au sommet de la côte de La Redoute, sa « montée préférée ». « J'aurais pu faire le final les yeux fermés », a-t-il ajouté, en insistant sur son amour pour Liège-Bastogne-Liège. « J'ai gagné la course de mes rêves », a-t-il ajouté, en écho aux déclarations de Gilbert en 2011.

« J'ai beaucoup parlé avec Phil pendant la course, expliquait Evenepoel après avoir dominé le premier podium entièrement belge à Liège depuis 1976 (Quinten Hermans 2e et Wout van Aert 3e). Je suis très heureux de gagner lors de sa dernière participation. »

Evenepoel a ajouté qu'il était « fier d'être Belge, comme Phil. Ce qu'il a nous donné pendant ses 20 ans de carrière pro est un cadeau. Ce serait un rêve d'avoir une carrière comme la sienne, mais ça va être très dur. »

Une carrière comme celle de Gilbert implique des dizaines de succès sur des terrains très divers, avec un titre de Champion du Monde Route UCI, des victoires dans quatre Monuments et une relation spéciale avec les supporters pendant deux décennies. C'est un long chemin à parcourir. Mais Teuns et Evenepoel peuvent déjà se targuer de poursuivre l’héritage de leur aîné sur des Classiques ardennaises où ils ont porté haut les couleurs de la Belgique.