Pogačar boucle une saison « presque parfaite » en Lombardie

Le dernier Monument de l’UCI WorldTour 2022, Il Lombardia, a vu Tadej Pogačar (UAE Team Emirates) remporter sa 16e victoire de l'année.

Avec son sourire naturel, Tadej Pogačar n'a pas tardé samedi à écarter l'idée que 2022 puisse lui apporter une quelconque déception pour lui. Le jeune Slovène d’UAE Team Emirates venait de remporter Il Lombardia pour la deuxième année consécutive, en devançant Enric Mas (Movistar Team) au sprint sur les rives du lac de Côme tandis que Mikel Landa (Bahrain Victorious) terminait 3e quelques secondes plus tard. Et Pogi était « très content » de ce succès, mais aussi de son année dans son ensemble.

« Je dirais que 2022 a été presque parfaite, a admis Pogačar juste après sa 16e victoire de la saison. C'est vraiment incroyable de gagner la dernière course de la saison. C'est une victoire importante pour moi et pour tous les coureurs de mon équipe qui travaillent si dur toute l'année. »

Sur les routes de Lombardie, Tadej Pogačar a notamment été secondé par João Almeida, un autre des jeunes talents les plus en vue du peloton, qui a fait monter la pression loin de l'arrivée pour revenir sur l'échappée et préparer le terrain pour l'attaque de son leader slovène dans les dernières ascensions de la journée.

« J'ai trouvé le parcours d'aujourd'hui différent de celui de l'année dernière car le Civiglio est plus raide, a décrit le vainqueur. J'étais confiant pour le sprint, mais on ne sait jamais après une course aussi longue et difficile. J'étais vraiment fatigué, mais en voyant la ligne d'arrivée, j'ai oublié la douleur. »

Il a également laissé derrière lui sa défaite contre Enric Mas une semaine plus tôt dans le Giro dell'Emilia (2e sur les pentes de San Luca) pour lever à nouveau les bras après s’être imposé sur les Tre Valli Varesine mardi. « En Emilie, je venais directement [des Championnats du Monde Route UCI] d’Australie, a expliqué Pogačar. Depuis, je me suis senti de mieux en mieux chaque jour et j’avais de bonnes sensations sur les Tre Valli, alors j'étais sûr d’avoir de bonnes jambes aujourd'hui. »

Des Emirats à la Lombardie, de nouvelles pages d’histoire

La solidité des jambes de Pogačar est une constante de la carrière de la jeune star, et 2022 n'a pas fait exception à la règle.

« J'étais déjà en pleine forme pour le début de la saison, à l'UAE Tour », a-t-il rappelé. En février dernier, il remportait son premier succès de la saison aux Emirats arabes unis. Il a ensuite multiplié les succès, sur les Strade Bianche, Tirreno-Adriatico, le Tour de Slovénie, le Tour de France (trois étapes), le Grand Prix Cycliste de Montréal et encore deux fois en Italie la semaine dernière. Aux Strade Bianche et sur Il Lombardia, il a probablement vécu ses « meilleurs jours sur le vélo », dit-il.

Ces faits d’armes constituent une excellente saison et installent un peu plus Pogačar dans l’histoire de son sport. En plus d'un siècle de Grands Tours et de Monuments, il est le seul coureur à avoir triomphé deux fois sur le Tour de France et autant sur Il Lombardia avant d'avoir 25 ans. Il améliore la référence établie à la fin des années 1970 par Bernard Hinault avec deux Tours et un premier Il Lombardia un mois avant ses 25 ans.

En plus de son succès sur Liège-Bastogne-Liège en 2021, le Slovène compte trois autres Monuments à son actif. Dans les années 2020, Mathieu Van der Poel est le seul autre coureur à s’être imposé à plusieurs reprises sur des Monuments. Le Néerlandais a devancé de peu Pogačar au printemps pour remporter un deuxième succès sur le Tour des Flandres.

« On pourrait dire que j'étais proche de gagner, mais j'étais avec Mathieu, alors j'en étais très loin », sourit à nouveau Pogačar. Il ne reconnaît qu'une déception relative, les Mondiaux UCI, où il espérait faire la différence à la fin de ce qu’il envisageait comme « une course plus dure ». Il a finalement pris la 19e place, dans le même groupe que le médaillé d'argent Christophe Laporte.

A seulement 24 ans, le Slovène devrait avoir bien d'autres occasions de décrocher le maillot arc-en-ciel. « J'espère continuer ma carrière de cette façon, en étant compétitif toute l'année avec de bonnes périodes de repos entre les courses », explique-t-il.

Il est maintenant temps pour lui de s’offrir « une petite remise à zéro ». Il va notamment se diriger vers la Colombie, pour le Gran Fondo de Rigoberto Urán, et les Emirats, pour commencer à préparer la saison 2023. Attendez-vous à le retrouver souriant et gagnant.