Victorieux à l’issue du Tour de France, du Giro d'Italia, des Strade Bianche, de Liège-Bastogne-Liège, d’Il Lombardia, de l’épreuve en ligne des Championnats du Monde Route UCI sur route... Tadej Pogačar a laissé ses adversaires loin derrière à de nombreuses reprises en 2024. Le Slovène revient sur une année exceptionnelle qui l’a logiquement vu terminer en tête du Classement mondial individuel UCI 2024.
Si l'on on vous avait dit au début de l'année 2024 que vous termineriez la saison avec 25 victoires – dont les Championnats du Monde UCI, le Tour, le Giro et deux Monuments – comment auriez-vous réagi ?
Tadej Pogačar (T.P.) : Honnêtement, cette année a dépassé tout ce que j’aurais pu espérer. Pas seulement en termes de résultats, mais aussi en matière d'entraînement, de préparation, etc. Tout s'est très bien passé. Je n'ai jamais été aussi proche d'une saison parfaite, et pour cela, je n'oublierai jamais 2024.
Selon vous, quelle a été la plus importante de ces victoires ?
T.P. : Ce n'est pas un secret, les Championnats du Monde UCI étaient dans mon esprit depuis longtemps, et remporter la victoire à Zurich était quelque chose de très spécial. Gagner une course au niveau professionnel demande une énorme quantité de travail, n'importe quel coureur vous le dira. Mais pouvoir dire qu’on a enfin remporté les Mondiaux [UCI] est incroyable, alors je choisirais cette victoire. Cela, et le fait de revenir gagner le Tour deux ans après [ma dernière victoire].
Quel a été le moment le plus amusant que vous ayez vécu sur votre vélo cette année ?
T.P. : J’ai beaucoup de plaisir lors de mes sorties d'entraînement à la maison, mais en termes de compétition... les Strade Bianche ont été une course très amusante. Le Giro d'Italia aussi était génial, avec les fans et le fait de vivre tout cela pour la première fois. Et puis, bien sûr, le Tour
de France qui s'est terminé près de chez moi, c'était bien. Quand je regarde en arrière aujourd’hui, je vois que j’ai eu le plaisir de vivre une très belle année et j'en suis très heureux.
Avez-vous aussi souffert pendant la saison ?
T.P. : Bien sûr : cyclisme et souffrance vont de pair. Tous ceux qui font du vélo, même pour le plaisir, savent ce que c'est que de souffrir dans une côte ou de lutter contre le froid et la pluie. C'est ce qui unit la communauté cycliste et en fait un sport particulier. Je travaille très dur et je fais de gros sacrifices : je pousse mon corps, je fais un régime, je voyage constamment... Mais au bout du compte, je me sens chanceux d'avoir fait de ma passion pour le cyclisme mon travail.
Vous avez dominé le Classement mondial individuel UCI pour la quatrième année consécutive, et votre équipe UAE Team Emirates a remporté le Classement mondial par équipes UCI pour la deuxième fois. De vos performances individuelles et collectives, desquelles êtes-vous le plus fier ?
T.P. : Le cyclisme est un sport d'équipe, et je ne serais pas là où je suis aujourd'hui sans mes coéquipiers. Je suis probablement plus fier du classement de l'équipe, car c'est quelque chose que l'on partage en tant que collectif. Vingt coureurs de notre formation ont gagné une course cette année. C'est une preuve de notre force collective en tant que groupe. Nous avons une bonne ambiance au sein de l'équipe et nous faisons tous notre part du travail. Le cyclisme, c’est difficile, mais si vous pouvez compter sur des amis et des coéquipiers qui vous soutiennent, cela allège beaucoup la charge.
Vous aviez déjà remporté 17 victoires en 2023. Dans quelle mesure avez-vous progressé par rapport à l'année dernière ?
T.P. : Rien de concret, mais je pense que oui, je me suis amélioré sur un certain nombre de petites choses. Quelques ajustements et changements au niveau de mon entraînement et de mon alimentation, et puis l'expérience joue un rôle. Je ne suis pas encore trop vieux, mais je trouve que l'expérience compte aussi. L'utilisation de la tête dans les courses, l'anticipation des situations, la connaissance des parcours, etc. Le simple fait d'être plus mature aide.
L'un de vos grands défis de cette année était de participer à deux Grands Tours. Comment avez-vous géré cela ?
T.P. : Cette année était la bonne pour tenter de courir deux Grands Tours. Physiquement, mon corps était prêt et l'espace entre les deux était bon. Nous avons planifié le bon nombre de jours
en altitude, puis une période de repos entre les deux, et tout s'est bien passé. De plus, en sortant du Giro, j'étais encore frais mentalement, ce qui m'a beaucoup aidé.
Vous avez atteint tous vos objectifs en 2024. Quelles sont vos prochaines perspectives ?
T.P. : Dans l'immédiat, j'ai l'intention de prendre un peu de vacances et de me ressourcer, mais je recommencerai bientôt à m'entraîner, et à penser sérieusement à l'année prochaine et à mes objectifs.