Pogačar, souverain en jaune et rose, se tourne vers l'arc-en-ciel

Cette année, tout s'est déroulé à la perfection

Dans la lignée de ses performances historiques, Tadej Pogačar pourrait être le troisième coureur de l’histoire à remporter le Giro, le Tour et les Championnats du Monde Route UCI la même année.

« Gagner chaque Grand Tour est un objectif majeur pour moi », nous avait confié Tadej Pogačar juste après avoir conquis un Giro d'Italia dominé de la tête et des épaules il y a quelques semaines... Et le Slovène a enchaîné avec des performances historiques sur le Tour de France : avec son troisième triomphe au classement général, il devient le plus jeune coureur à y parvenir, à 25 ans et 10 mois ; avec six victoires d'étape (aucun vainqueur du Tour n'avait atteint un tel total depuis le Français Bernard Hinault il y a 45 ans), il est le coureur ayant remporté le plus grand nombre d'étapes avant l'âge de 26 ans dans l'histoire du Tour (17, soit deux de plus que le Britannique Mark Cavendish et le Luxembourgeois François Faber) ; enfin, il renoue avec le doublé Giro-Tour, réalisé pour la première fois il y a 75 ans, et resté inatteignable avant lui au 21e siècle...

« Même si je ne revenais jamais sur le Tour de France, je serai satisfait », pouvait affirmer Pogačar avec le sourire dimanche, après avoir remporté les trois dernières étapes de la course, encore un exploit, qui n'avait plus été réalisé depuis 1930. Difficile d'imaginer qu'il ne reviendra jamais dans l'épreuve qui l'a propulsé au sommet du cyclisme : après avoir pris d'assaut les étapes de 2020 et 2021, le Slovène a renoué avec ses habitudes dominatrices ces trois dernières semaines.

« Cette année, tout s'est déroulé à la perfection, a ajouté Pogačar. Je suis très heureux, c'est incroyable. C'est le premier Grand Tour pour lequel je suis en totale confiance chaque jour. Même lors du dernier Giro, j'ai eu une mauvaise journée – je ne dirai pas laquelle. Ce Tour de France a été incroyable. Je l'ai apprécié du premier au dernier jour. »

« Je ne peux pas décrire à quel point je suis heureux »

La première journée était déjà été difficile, avec les collines menant de Florence à Rimini et des températures étouffantes pour le Grand Départ italien du Tour de France. Le Grand Tour français entretient une relation particulière avec le cyclisme transalpin, tout comme Tadej Pogačar, dont la carrière Junior et les exploits chez les Elites sont intimement liés à ces routes et à ces légendes.

Dimanche était également une journée de triomphe à domicile pour Pogačar, avec le dernier contre-la-montre du Tour qui partait de Monaco, où il vit, vers Nice, où il a conquis Paris-Nice en 2023 : « C'était très agréable de partir de la grille de départ de la F1 sur le meilleur circuit de F1 de tous les temps ! » Pogačar peut se réjouir, car tout semble lui réussir, ce qui contraste avec les deux dernières saisons, au cours desquelles il avait accumulé de nombreux succès prestigieux (16 victoires en 2022 et 17 en 2023), mais avait dû se contenter de la deuxième place derrière le Danois Jonas Vingegaard sur le Tour de France.

« Je ne peux pas décrire à quel point je suis heureux après deux années difficiles dans le Tour de France, où nous avons toujours commis des erreurs qui nous ont coûté la course », a déclaré Pogačar dimanche. Cette fois-ci, tout s’est parfaitement déroulé, et la star slovène compte désormais 21 victoires en 2024.

« Il faut profiter de cette belle époque »

Tous ces succès ont été remportés au niveau de l'UCI WorldTour, des Strade Bianche au Tour de France, en passant par la Volta Ciclista a Catalunya, Liège-Bastogne-Liège et le Giro d'Italia. Une seule course lui a résisté depuis le début de l'année : Milano-Sanremo. Il a terminé troisième du Monument italien, où il n'a cessé d'améliorer ses résultats, terminant 12e en 2020, 5e en 2022 et 4e en 2023.

Pogačar souligne la qualité de la nouvelle génération de cyclistes : « Ces dernières années, nous avons entendu dire qu'il s'agissait de la meilleure époque du cyclisme. Si je ne courais pas je dirais la même chose. Ce genre de compétition avec Remco [Evenepoel], Jonas [Vingegaard], Primož [Roglič]... est tout simplement incroyable. Et beaucoup de jeunes arrivent, de plus en plus. Nous devons profiter de cette belle époque du cyclisme ».

Prochains rendez-vous, après un très court repos, les Jeux Olympiques de Paris 2024 et, son principal objectif restant de la saison, les Championnats du Monde Route UCI de Zurich, en Suisse : « Je sais que Mathieu [Van der Poel] porte bien le maillot arc-en-ciel, mais je veux le lui prendre ».