Pump-tracks et installations cyclistes en milieu urbain pour contribuer à la bonne santé des habitants

De plus en plus de personnes qu’auparavant vivent en ville, et cette tendance ne va pas s’arrêter de sitôt. Les villes en plein essor sont à la fois un défi et une opportunité d’améliorer la vie des gens.

Considérons la santé. Les quartiers conçus de manière réfléchie, dotés de bonnes installations cyclistes et régis par des lois protégeant la sécurité des cyclistes intègrent efficacement l’activité physique dans le quotidien des personnes y résidant. Les énormes avantages tant sur le plan de la santé qu’économiques de rendre les villes accueillantes pour les cyclistes est l’un des meilleurs arguments des défenseurs du cyclisme, et ce n’est pas une coïncidence si les plus hautes places dans la liste Forbes des villes les plus saines d’Amérique sont occupées par des villes où l’on peut se déplacer à pied, qui sont adaptées pour la circulation à vélo et offrent de nombreuses opportunités de détente active. Rendre les villes adaptées au cyclisme aide à promouvoir l’équité (voir le cas de Bogota que nous avons présenté l’année dernière) et l’intégration sociale. De plus, il a été démontré que les entreprises prospèrent dans les villes et localités favorables au vélo.

La création de conditions pour un meilleur cyclisme utilitaire est la mesure la plus efficace que les villes puissent prendre. Par ailleurs, fournir des aménagements cyclistes urbains aux citoyens génère aussi sa part de bénéfices.

« Tout ce qui peut amener les gens à monter sur un vélo est une bonne chose. La pratique récréative est un bon commencement – et il n’y a qu’un pas entre le sport et le transport », déclare le Dr Randy Rzewnicki, responsable de la Politique de Santé à la Fédération Cycliste Européenne.

Les parcs à vélos urbains sont un élément de plus en plus répandu fourni par les villes à leurs habitants ; quelquefois il peut s’agir d’un héritage résultant d’une importante manifestation sportive. Ils peuvent varier du très basique (par ex., un simple sentier à obstacles de BMX construit dans un parc pour quelques milliers de dollars) au très sophistiqué, comme des pistes de BMX de pointe construites conformément aux directives UCI, voire des aires polyvalentes offrant différents types de pistes prenant en compte les diverses compétences.

Le BMX est un type de cyclisme relativement bon marché (un vélo d’entrée de gamme pour un débutant coûte environ quelques centaines de dollars) offrant un excellent entraînement. De surcroît, c’est aussi d’un sport qui attire beaucoup les jeunes. Dans une zone défavorisée du sud de Londres, la piste du Peckham BMX Club forme la prochaine génération de vedettes de ce sport. Ce club sensibilise les écoles et les groupes de jeunes locaux – « il s’adresse aux jeunes qui pourraient être entraînés dans des bandes », comme l’a déclaré CK Flash le fondateur du club dans un récent entretien accordé au Guardian. L’histoire de Peckham est tellement extraordinaire qu’elle a inspiré un long métrage, “1 Way Up”, sorti l’été dernier.

De la même manière – et sur la même rive de la Tamise – depuis 1981 le Brixton BMX Club fournit aux jeunes du coin une opportunité de loisirs qui les aide à développer des compétences de base.

Les plans transmis suite à Londres 2012 ont entraîné la construction de cinq sentiers d’obstacles BMX : un dans chacun des quartiers olympiques. Les sentiers et les clubs qui y sont liés (tel le Bow School BMX Club à Hackney) sont vitaux pour la jeunesse locale de ces agglomérations très peuplées, où de nombreux parents n’ont pas les moyens de financer des activités onéreuses. Les clubs de BMX contribuent à tenir à distance les comportements malsains, ils représentent quelque chose pour laquelle les jeunes de la communauté doivent œuvrer de concert afin de la maintenir ; ce sont aussi des endroits où il leur est possible de trouver des modèles auxquels ils peuvent s’identifier et faire confiance.

Une initiative semblable est en cours à Édimbourg, où le conseil municipal de la ville achève la construction d’un parc à vélos urbain dans l’une des zones les plus défavorisées d’Écosse, dans le but de combattre l’exclusion sociale et les comportements antisociaux. Le projet, qui est cofinancé par le gouvernement national, fait partie du legs des Jeux du Commonwealth 2014.

Le premier parc à vélos urbain d’Europe a été inauguré à Zurich l’année dernière. Quatre pistes sur un domaine de 5500 m2 : Bikepark Zürich est géré par le conseil municipal. L’investissement s’est élevé à 2 millions de francs suisses (2,12 millions de dollars) – une somme qui prouve la haute estime des pouvoirs publics envers ce sport.

Aux Etats-Unis, la ville de Seattle a financé une partie de la construction des « I-5 Colonnade Trails », un parc de compétences pour le mountain bike, construit sous l’autoroute interétatique no. 5. C’est un exemple éloquent de la manière d’utiliser avec succès un terrain qui serait autrement demeuré vacant.

Par ailleurs, dans l’une des villes les plus densément peuplées de la terre, le Département des parcs et loisirs de la ville de New York a réussi à faire tenir environ 5 kilomètres de sentiers dans le parc Highbridge de Manhattan.

Bien qu’il soit difficile d’évaluer l’impact social de telles installations, il existe des preuves illustrant les gains obtenus en matière de santé. Une récente étude suggère chez les enfants l’existence d’une corrélation inverse entre la proximité d’un programme de loisirs ou un parc et la probabilité de devenir des adultes en surpoids. Une étude américaine identifie le manque de disponibilité des installations permettant et promouvant l’activité physique, comme étant la principale cause des niveaux élevés d’inactivité physique observés parmi les populations à faible statut socioéconomique appartenant à des minorités ethniques.

Les villes ayant des projets ambitieux peuvent même voir plus grand : par exemple, la construction de vélodromes. Le débat est ouvert – et nous ajouterons d’autres idées de meilleures pratiques très bientôt.