Cela fait 17 ans que la France n'a pas accueilli les Championnats du Monde UCI de la discipline. Bubba Harris (USA) et WiIly Kanis (NED) s’étaient alors distingués à Paris. En 2022, place à Nantes, qui accueille les différentes catégories sur la piste de 450 mètres construite pour l’occasion au Parc des Expositions de la ville. Au moment où le plus grand événement de la discipline s’apprête à offrir un spectacle incroyable, retour sur l’histoire de cette dernière.
Les origines du « Bicycle Motocross » (BMX) remontent à l’époque où de jeunes sportifs juchés sur leurs vélos faisaient semblant de faire de la moto sur un circuit improvisé tout en imitant des sons de moteur. La discipline a beaucoup emprunté au motocross à ses débuts, des tentatives d’imitation du bruit des moteurs à l’appropriation des bottes et casques portés par les motards les plus cools de l’époque. A ses débuts, le BMX était le parent pauvre du MX avant de devenir un sport à part entière. Les plaques des coureurs étaient fixées au guidon, des pneus usagés marquaient le bord de la piste, et les pilotes sautaient le plus haut possible pour imiter les deux roues motorisés.
Le BMX Racing tel que nous le connaissons maintenant, à l’approche des Championnats du Monde UCI de Nantes, s'est développé en bien des points, tout comme le motocross l’a fait au fil des dernières décennies. Voyons quelles similitudes subsistent aujourd'hui.
Disciplines croisées
L'équipement utilisé pour le motocross et le BMX Racing est très similaire, à l'exception des bottes. Les spécialistes du BMX utilisent des chaussures fixées aux pédales tandis que leurs homologues motorisés ont besoin de beaucoup plus de protection autour de leurs pieds et de leurs chevilles. Et comme ils n'ont pas à pédaler, peu importe que les bottes limitent leur flexibilité.
On compte beaucoup plus de pilotes de motocross au départ d'une course, mais les acteurs des deux disciplines s’élancent derrière une grille de départ. Les courses de BMX commencent au sommet d'une rampe, et la porte s’incline placées devant les participants s’inclinent vers l’avant, tandis que les portes de motocross basculent vers l'arrière. Mais le principe est le même : il faut viser le « holeshot » (être le premier coureur dans le premier virage du parcours). En motocross, plusieurs tours sont effectués avant qu'un vainqueur ne soit déterminé sur la ligne d’arrivée. En BMX Racing, les coureurs affrontent plusieurs tours au fil de la journée, mais avec des pauses entre chaque tour.
Il va sans dire que les deux sports sont exigeants. Il faut être en pleine forme pour viser les sommets. Même lorsqu’il s’agit de tourner la poignée d’accélérateur pour que le moteur fasse parler sa puissance, quiconque a déjà piloté une motocross peut attester que c'est l'un des sports les plus exigeants. Dans les deux sports, il faut mobiliser ses talents pour trouver les bonnes trajectoires et faire ses sauts de la manière la plus efficace. Sur le bitume des pistes de BMX ou dans le sable du motocross, il est possible de plonger à l’intérieur des virages pour dépasser un rival. Lors d'une course de BMX, ce n’est pas le vélo qui définit les positions à l’arrivée. Oui, un vélo doit être en bon état, mais à peu près tous les équipements des meilleures montures sont disponibles dans les magasins de cycles. En motocross, les réglages et l’investissement sont bien plus importants pour offrir aux coureurs une machine en mesure de les mener vers les meilleurs résultats.
De nombreux pilotes de motocross commencent par le BMX
Les deux sports peuvent mener à des confrontations musclées avec des chutes. Lorsque vous commencez jeune, il est important de développer les bonnes compétences. Le BMX Racing est considéré comme un bon point de départ pour de nombreux autres sports, dont le motocross. Beaucoup d’athlètes ont déjà fait du BMX comme Joel Smets (BEL), Jeremy McGrath (USA), Cole Seeley (USA), Lars van Berkel (NED) et l'ancien Champion du Monde UCI Gautier Paulin (FRA). Certains des pilotes actuels des Grands Prix de motocross roulent encore en BMX lorsque le temps le leur permet. Montés sur le podium du Grand Prix de Flandre le week-end dernier, Glenn Coldenhoff (NED), Kay de Wolf (NED) et Tom Vialle (FRA), connaissent également les pistes de BMX.
Aller du départ à l’arrivée le plus rapidement possible pour devancer vos adversaires est l'objectif dans les deux sports. Lorsque la grille tombe, il n’est plus question de discuter. Les transpondeurs enregistrent les temps au tour tandis que les officiels brandissent un drapeau lorsqu'un coureur tombe. La monture n'est qu’un facteur parmi d’autres, et c'est la force, l'endurance, la forme physique et les compétences du coureur qui font la différence sur la piste. L'expérience entre en jeu, et l’aspect mental est fondamental dans les deux disciplines. Une plaque de leader rouge est utilisée dans les deux sports. Des points sont collectés pour le classement général, ce qui aidera à obtenir une place dans une équipe sponsorisée pour la saison prochaine et une nouvelle monture pour concourir.
A bien des égards, le BMX partage toujours les mêmes principes et de nombreux aspects avec le motocross, le sport dont il est finalement issu. Mais il a aussi fait son chemin pour se hisser au niveau des Championnats du Monde UCI, tout en restant une discipline accessible aux coureurs du monde entier.