Caleb Ewan (AUS), meilleur jeune lors des premières étapes, a émergé comme le sprinter numéro 1 du récent Tour de France. Dans la même catégorie de cyclistes, Lorena Wiebes (NED), 20 ans, domine cette année. Londres les attend.
Le cyclisme sur route n’est pas particulièrement un sport de grandes villes, mais à une semaine d’intervalle, Paris et Londres sont le centre de l’univers du vélo. La capitale du Royaume-Uni avait accueilli en 2007 un extraordinaire Grand Départ du Tour de France resté dans les mémoires comme l’ouverture de l’événement français plus que centenaire sur le monde anglophone. Une semaine après être devenu le premier vainqueur britannique du Tour de France, Bradley Wiggins avait donné le coup d’envoi des Jeux Olympiques de Londres 2012 vêtu d’un t-shirt jaune. La Prudential RideLondon – Surrey Classic fait partie de l’héritage olympique. Depuis 2013 et la victoire d’un Français, Arnaud Démare, il est devenu naturel de courir à Londres une semaine après Paris.
Caleb Ewan est candidat à une victoire sur le Mall après s’être imposé sur les Champs-Elysées. Arnaud Démare, Sam Bennett, Elia Viviani et Alexander Kristoff, le vainqueur de la Prudential RideLondon – Surrey Classic 2017, ne sont cependant pas pour autant prêts à laisser le champ libre au jeune Australien sans réagir. Quand il est devenu le premier sprinter – et finalement le seul – à décrocher une deuxième victoire d’étape sur le Tour de France, au 16e jour de course, à Nîmes, les journalistes lui ont demandé s’il était désormais le plus rapide du monde.
« Si vous regardez les résultats, je suis le sprinter le plus constant, mais je ne vais pas dire que je suis le meilleur, car mes adversaires restent difficiles à battre, a-t-il répliqué. Je dois en permanence réfléchir à la meilleure manière de les battre. Je ne domine pas. Je dois jouer tactique. Cela montre la profondeur du sprint dans l’UCI WorldTour. Avant, il y avait des coureurs comme Marcel Kittel ou Mark Cavendish qui pouvaient remporter quatre ou cinq étapes du Tour de France. Désormais, vous ne savez pas à l’avance qui va gagner le sprint, alors que par le passé vous pouviez être sûrs que ça allait être Cavendish. Je présume que c’est plus excitant maintenant. »
Après sa troisième victoire à Paris, la même question a été reposée à Caleb Ewan. « Je ne vais toujours pas dire que je suis le meilleur du monde, a répondu le coureur de Lotto Soudal. Mais j’ai prouvé que j’étais le meilleur sprinter de ce Tour de France, et ça me rend fier de moi-même et de mes coéquipiers qui ne peuvent jamais se relâcher, car ils doivent aussi s’appliquer à m’aider à surmonter la difficulté des étapes de montagne. »
Ces dernières années, le meilleur sprinter du Tour, qu’il s’agisse de Mark Cavendish, Marcel Kittel ou André Greipel, s’imposait dans les premiers sprints ; mais Caleb Ewan a dû, à l’inverse, faire preuve de patience et garder confiance pour prendre son tour dans la deuxième moitié de l’épreuve, après s’être incliné face à Mike Teunissen, Elia Viviani, Peter Sagan, Dylan Groenewegen et Wout van Aert.
Quelque-chose a également changé cette année dans les sprints de l’UCI Women’s WorldTour, si bien qu’il sera intéressant de voir comment les expérimentées Marianne Vos, Chloé Hosking et Kirsten Wild réagiront, samedi, dans les rues de Londres, face l’étoile montante Lorena Wiebes. A 20 ans, la Néerlandaise de l’équipe Parkhotel-Valkenburg est la fille qui compte le plus de succès à l’échelle mondiale cette année. Elle a commencé sa brillante saison en mars en remportant la Nokere Koerse, avant de terminer deuxième derrière Kirsten Wild aux Driedaagse Brugge-De Panne et à Gent-Wevelgem in Flanders Fields. Elle s’est adjugé la première étape de l’ASDA Tour de Yorkshire, les trois étapes et le classement général du Tour of Chongming Island UCI Women’s WorldTour en mai. Elle a remporté en juin le SPAR Flanders Diamond Tour et battu au sprint Marianne Vos pour la gagne en deux occasions majeures en juin pour décrocher le titre des Jeux Européens à Minsk et sa première couronne en Elite aux Championnat des Pays-Bas sur route. Elle a continué sur sa lancée en gagnant la troisième étape et le classement par points du BeNe Ladies Tour en juillet.
« Je m’attendais à franchir un cap cette année, mais j’étais loin de penser que je rivaliserais avec les plus rapides du monde. Ma saison a déjà dépassé toutes mes espérances », a déclaré Lorena Wiebes.
Le monde des sprinters et des sprinteuses est assurément différent en 2019, mais les nouveaux visages des emballages massifs ne considèrent pas leur position comme acquise.