Lors de la deuxième manche de la Coupe du Monde Paracyclisme Route UCI qui aura lieu à Yverdon, en Suisse, Silke Pan sera non seulement en compétition pour les honneurs, mais elle est également résolue à partager son amour du sport qui lui a appris à se réconcilier avec son corps.
Accepter la demande des organisateurs d’Yverdon de jouer le rôle de marraine pour l’épreuve de trois jours qui réunira les meilleurs paracyclistes du monde, n’a pas été difficile pour Silke.
« C’est un plaisir de jouer ce rôle, ainsi qu’une responsabilité : montrer en quoi consiste ce sport. Je veux partager ma passion. »
L’ancienne artiste de cirque, devenue paraplégique suite à un accident de trapèze en 2007, a été catapultée sur le devant de la scène internationale du vélo à mains en 2012, dès qu’elle a commencé à pratiquer ce sport en compétition. Elle est actuellement en tête du classement Paracyclisme H4 UCI suite à une série de victoires remportées au cours du premier semestre de l’année.
Mais ce n’est pas la compétition qui pousse la talentueuse athlète à se surpasser dans son sport.
« Même la personne arrivée dernière d’une course est héroïque. Cette personne a fait d’immenses efforts simplement pour parvenir jusqu’à la ligne de départ. J’ai vu des individus qui m’ont donné envie de leur attribuer ma médaille.
« Les personnes handicapées peuvent réaliser leurs rêves et même faire rêver les autres. »
Même si Silke Pan a rêvé un jour de Rio 2016, elle s’est rendu compte que la compétition internationale de haut niveau n’est son objectif. Sa décision résulte des difficultés qu’elle a rencontrées en tant qu’athlète allemande vivant en Suisse. Souffrant du manque d’intégration dans l’équipe allemande et lassée de se battre pour tracer son propre chemin, elle a décidé de relever d’autres défis.
« Mais je ne renoncerai jamais au vélo à mains. C’est un sport merveilleux qui m’a aidé à vivre en harmonie avec mon corps. Mon corps n’est plus un fardeau. Ce n’est pas facile de vivre dans une chaise roulante et le vélo à mains procure une forme de liberté. Cela m’a aidé à surmonter ma tristesse. »
L’athlète de 42 ans prévoit de se lancer ses propres défis et a en tête de nombreux projets, comme celui d’organiser des randonnées à vélo sur les cols mythiques du Tour de France et de faire des sorties à vélo dans les Dolomites, dans le but de collecter des fonds.
« Il me faudra toujours être en excellente forme physique. De tels projets vont m’aider à continuer à pratiquer le sport que j’aime et aussi à récolter de l’argent pour diverses fondations. »
Des difficultés administratives et une blessure ont entaché sa performance lors de la première manche de la Coupe du Monde Paracyclisme Route UCI 2015 à Maniago, en Italie, le week-end dernier. Mais animée par un véritable esprit de combat, Silke Pan a l’intention de donner le meilleur d’elle-même à Yverdon, qui sera son ultime compétition internationale Elite.
« A Yverdon, je prendrai le départ avec les idées claires. Je suis une ambassadrice de cet évènement, et je suis heureuse et me sens chez moi en Suisse. »
En tant qu’ambassadrice, elle a pris part à de nombreuses réunions avec le Comité d’organisation, participé à des conférences de presse et donné des conseils sur l’aménagement des parcours. Cette semaine, avec son époux Didier Dvorak, qui est aussi son entraîneur et mentor, elle tient un stand d’information dans un centre commercial d’Yverdon.
« A Yverdon, le Comité d’organisation est fantastique et j’ai vraiment eu du plaisir à travailler avec eux. J’ai hâte de courir à Yverdon et de montrer aux gens ce sport que j’aime tant. »
La Coupe du Monde Paracyclisme Route UCI débutera dimanche à Yverdon-les-Bains : les contre-la-montre seront suivis, lundi et mardi, par les courses en ligne.