Les Directeurs Sportifs en formation au Centre Mondial du Cyclisme UCI

Quarante-neuf Directeurs Sportifs étaient à Aigle (Suisse) la semaine dernière pour se former et préparer le Diplôme de Directeur Sportif UCI.

Lancé en 2010, le programme de formation du Centre Mondial du Cyclisme (CMC) UCI est destiné aux Directeurs Sportifs (Sport Directors en anglais) de l'ensemble des divisions, ainsi qu'aux personnes souhaitant rejoindre la profession. Les candidats passant avec succès l'examen écrit décrochent le Diplôme de Directeur Sportif UCI.

Les cours, donnés à la fois par le personnel de l'UCI et des experts externes, ont abordé différents domaines, comme la gestion et le traitement administratif d'une équipe, les instances judiciaires et la gouvernance de l'UCI, les médias, la règlementation technique, l'équipement, ainsi que les règles et obligations antidopage. La formation a également traité de situations concrètes : règlementation en course, officiels, organisation des épreuves, comportement des coureurs et sécurité en course.

Même les participants les plus expérimentés ont apprécié cette opportunité de se mettre à jour avec les dernières règlementations et techniques du métier.

Le Belge Axel Merckx, médaillé de bronze sur la course en ligne des Jeux Olympiques d'Athènes en 2004, s'est rapidement orienté vers un rôle de Directeur Sportif après avoir raccroché son vélo en 2007. Le fils du quintuple vainqueur du Tour de France Eddy Merckx est à la tête de l'équipe de développement américaine  Hagens Berman Axeon, promue en 2018 au niveau Continental Professionnel UCI.

"Je ne connais certainement pas tout", assure Axel Merckx malgré ses neuf années dans la voiture de Directeur Sportif. "Les règlements ont beaucoup évolué, c'est donc une bonne chose d'avoir une piqûre de rappel pour se rafraîchir la mémoire et ne pas se relâcher au fil des années !"

"J'aurais aimé avoir eu la chance de suivre cette formation lorsque j'ai débuté. J'ai appris sur le tas et je me souviens avoir légèrement paniqué la première fois que je me suis assis dans la voiture."

"Lorsque vous êtes coureur, tout commence une fois que vous prenez votre vélo. Un Directeur Sportif doit superviser en amont toute la logistique, la préparation, la mécanique."

"C'était également intéressant de voir comment fonctionne l'UCI", ajoute-t-il. "Il y a tant de choses que vous n'apprenez pas en tant qu'athlète."

Un avis partagé par la coureuse italienne Valentina Scandolara. Médaillée sur piste et sur route aux Championnats d'Europe et aux Championnats du Monde UCI, elle a postulé pour la formation de Directeur Sportif après qu'une blessure l'a contraint à un repos forcé. L'Italienne fait partie des six femmes ayant bénéficié d'une bourse de l'UCI pour suivre la formation.

De retour à l'entraînement, elle envisage désormais de reprendre la compétition et assure avoir énormément bénéficié de la formation.

"J'ai appris beaucoup de choses que je ne savais pas en tant que coureuse", témoigne-t-elle. "Les athlètes sont dans leur bulle et ne se rendent pas compte du travail réalisé par les autres, des responsabilités qu'ils ont et de ce qu'ils font pour nous."

Étudiante en psychologie, Scandolara a particulièrement apprécié les cours sur la gestion de l'équipe et les réunions d'équipe. Elle souligne que les hommes et les femmes ne partagent pas forcément la même approche et rêverait, dans un monde idéal, d'un Directeur Sportif masculin et féminin dans chaque équipe.

L'Italienne pourrait envisager une carrière de Directrice Sportive après s'être retirée des pelotons et estime que les coureurs disposent des atouts nécessaires pour occuper cette fonction.

"Je pense qu'un Directeur Sportif doit comprendre ce que vivent les coureurs, ce qu'ils ressentent lorsque leurs jambes brûlent ou qu'ils se font lâcher dans la dernière bosse", explique-t-elle.