Avec une population d’à peine 900 000 habitants, les Fidji disposent d’un réservoir de cyclistes relativement limité.
Cet archipel du Pacifique Sud avance néanmoins dans la bonne direction avec le retour, en 2016, de ses Championnats nationaux, un calendrier élargi à 10 épreuves, la création d’un nouveau club et la sélection de deux femmes pour un programme continental.
« Le cyclisme est relativement nouveau aux Fidji, où tout le monde ne sait pas faire du vélo », explique Peter Sinclair, Président de la Fédération fidjienne de cyclisme. « Ce n’est pas quelque chose que tout le monde pratique en grandissant. Nous avons beaucoup de travail à accomplir afin que la discipline puisse atteindre son potentiel ici. »
« Nous prévoyons cette année de concentrer nos efforts sur le développement auprès des jeunes pour voir si nous pouvons promouvoir le cyclisme au sein de la population locale », poursuit-il. « Nous souhaitons démarrer des courses sur des pistes en herbe afin d’encourager la pratique du cyclisme en milieu sûr, de susciter l’intérêt des enfants et de construire à partir de là. »
Le dirigeant fidjien souligne que ses compatriotes sont de plus en plus nombreux à s’intéresser au cyclisme, non seulement en tant que sport, mais également pour leur santé et comme loisir. La Fédération a quasiment vu doubler son nombre de licenciés en 2016 et un nouveau club, fondé l’an dernier par des locaux et pour des locaux dans la capitale du pays, Suva, peut compter sur le soutien inconditionnel de Cycling Fiji.
« Ils comptent une douzaine de membres et organisent régulièrement des sorties à vélo », détaille Peter Sinclair. « Nous soutenons vivement cette initiative, qui, je l’espère, continuera à grandir et encouragera d’autres clubs à se former. »
La Fédération fidjienne a relancé en 2016 ses Championnats nationaux, après trois ans d’absence, et le format classique, sur deux jours, avec un contre-la-montre et une course en ligne, sera à nouveau proposé cette année, au mois d’août, entre Sigatoka et Pacific Harbour.
Bien que les 10 épreuves du calendrier national, dont le Tour of Fiji, organisé sur trois jours en octobre, se disputent exclusivement sur route, le développement du mountain bike est dans les petits papiers de la Fédération.
« Nous ne disposons pas de pistes dédiées au mountain bike, malgré le potentiel intéressant de notre pays pour la discipline », regrette son Président. « Nous espérons organiser cette année deux épreuves de mountain bike, en collaboration avec le club fidjien Rucksack. L’une d’elles pourrait avoir lieu sur l’île d’Ovalau, sur des routes à la fois goudronnées et non-goudronnées, et l’autre dans les terres, sur des chemins accidentés. »
Deux coureuses fidjiennes ont été sélectionnées l’an dernier pour un programme de 10 mois lancé par la Confédération océanienne de cyclisme. Encadrées par des entraîneurs professionnels australiens, elles y ont suivi des séances d’entraînement structurées et bénéficié de nombreux conseils en termes de tactiques de course, de nutrition ou de réglages du vélo.
L’une d’entre elles, Lavinia Dickinson, a été contrainte de se retirer du programme en raison de ses études, mais la seconde, Leena Pratt, a nettement progressé sous les ordres de Janelle Smith et grâce au soutien des cyclistes de Suva.
Championne nationale, Leena Pratt est également Secrétaire générale de Cycling Fiji. « C’est un exemple pour le sport féminin en général et le cyclisme en particulier », salue Peter Sinclair. « Nous espérons la voir jouer à l’avenir un rôle encore plus important pour inciter d’autres femmes à se mettre au cyclisme. »
Pendant ce temps-là, la Fédération fidjienne entend dans l’immédiat renforcer sa gouvernance par l’intermédiaire d’une nouvelle constitution qui doit être présentée à ses membres à la fin du mois prochain.
« Nous souhaitons également travailler avec le gouvernement et d’autres instances pour améliorer la législation en faveur des cyclistes aux Fidji », souligne le Président. « Nous continuerons à développer la discipline en favorisant son accessibilité – à travers des épreuves sur des pistes en herbe, le mountain bike et des campagnes de sensibilisation – ce qui devrait aboutir à un programme auprès des écoles dans les années à venir. »
Peter Sinclair voit loin, en tout cas, pour développer le cyclisme sur l’archipel : « Nous voulons, sur le long terme, que le talent brut de nos athlètes locaux leur permette de devenir des cyclistes de classe mondiale. »