La première journée de compétition des Jeux Paralympiques Tokyo 2020 restera gravée dans les mémoires avec quatre médailles d'or attribuées sur piste. À la fin de la journée, l'Australie et les Pays-Bas ont célébré des performances mémorables. Tout comme la paracycliste Britannique Sarah Storey, qui s'était fait connaître à Barcelone en 1992…
À 43 ans, Dame Sarah Storey est l'athlète Paralympique la plus décorée de Grande-Bretagne et l'une des plus grandes de tous les temps. À Tokyo, elle participe à ses huitièmes Jeux Paralympiques. Lors des sept précédents, elle a remporté quatre médailles d'or sur piste - plus que n'importe quelle cycliste sur piste - et cinq médailles d'or en cyclisme sur route et en natation. Au Japon, elle s'aligne à la fois sur piste et sur route, avec pour premier objectif de décrocher un troisième titre consécutif de poursuite individuelle sur 3000m dans la catégorie C5.
Cette réussite peut entraîner son lot de pression. C'est en tout cas ce que l'on pourrait croire, mais Storey a signé un nouveau record du monde lors des qualifications sur le vélodrome d'Izu en 3'27”057, soit une vitesse moyenne de 52,160km/h. En finale, la Britannique allait retrouver sa compatriote Crystal Lane-Wright, médaillée d'argent en poursuite individuelle sur 3000m C5 à RIO en2016 et deuxième temps des qualifications. Mais Lane-Wright, 36 ans, naviguait bien loin, à plus de 8" de Storey avec un temps de 3'35”061.
La Française Marie Patouillet et la Néo-Zélandaise Nicole Murray, respectivement 3ème et 4ème des qualifications, s'affrontaient pour la médaille de bronze. À 33 ans, Patouillet a connu une préparation compliquée, et même interrompue par son emploi du temps chargé de médecin en pleine pandémie de Covid-19, mais la Française a tout de même décroché le bronze en 3'39"233. Murray franchit la ligne d'arrivée 5"249 plus tard en 3'44"482.
Après la course pour la médaille de bronze, c'était ensuite au tour de Storey et Lane-Wright de s'illustrer sur la piste. La finale a mis en évidence la domination totale de Storey dans la poursuite individuelle sur 3000m C5. Elle a dépassé Lane-Wright à plus de 1000m de la fin pour remporter sa 15e médaille d'or Paralympique. La voilà désormais à une petite longueur du record de titres Paralympiques pour un Britannique, détenu par le nageur Mike Kenny.
Storey n'est pas la seule à avoir lancé ses Jeux Paralympiques sur des bases records. Huit nouvelles références mondiales ont été établies le jour de l'ouverture. Et ce dès l'épreuve inaugurale, la poursuite individuelle sur 3000m C1-2-3 Femmes. La Chinoise Qian Wangwei a ouvert le bal en se qualifiant avec un temps de 4'31"476 dans la catégorie C1. Peu de temps après, sa compatriote Wang Xiaomei brillait en 3'55"781 dans la catégorie C3. Sini Zeng complète le carton plein pour les Chinoises, avec un temps de 4'06"23 dans la catégorie C2.
Cette excellente matinée pour la Chine a été rapidement éclipsée par l'Australienne Paige Greco, qui récupérait son record du monde C3 grâce à un temps de 3'52"283 en qualifications. Greco allait retrouver Xiaomei en finale, mais seulement après que l'Allemande Denise Schindler ait battu l'Américaine Clara Brown pour le bronze.
Sur le papier, la finale s'annonçait serrée, mais sur la piste d'Izu, il n'y a finalement pas eu photo. Greco a imposé un rythme incroyable dès le départ pour établir un nouveau record du monde en 3'50"815. Xiaomei s'est battue et a décroché la médaille d'argent, avec 4"160 de retard sur Greco.
La première journée du cyclisme surpiste des Jeux Paralympiques Tokyo 2020 a apporté une double dose de plaisir à l'équipe d'Australie, cette fois grâce à Emily Petricola. L'Australienne de 41 ans, qui prenait part à ses premiers Jeux Paralympiques, n'a montré aucun signe de nervosité. Elle a signé un nouveau record du monde en 3'38"061 lors des qualifications de la poursuite individuelle sur 3000 m en C4. Cette belle performance lui a permis d'enfiler le costume de favorite pour la finale, son adversaire Shawn Morelli s'étant qualifiée avec plus de huit secondes de retard.
Dans la course pour le bronze, la Canadienne Keely Shaw a pris le meilleur sur Meg Lennon, une autre Australienne, pour seulement 1"630. Les projecteurs se sont ensuite braqués sur les deux finalistes... mais davantage encore sur Petricola, qui a poursuivi sula lancée de ses performances en qualifications. En finale, l'Australienne a doublé Morelli pour offrir un deuxième titre à son pays.
La dernière médaille d'or de la journée d'ouverture était à pourvoir à l'occasion de la poursuite en tandem de 4000m. Le Britannique Steve Bate et son guide Adam Duggleby cherchaient à conserver le titre acquis à Rio. Ils ont obtenu leur ticket pour la finale avec un temps impressionnant de 4'02"497.
Mais c'est le duo Néerlandais, composé de Tristan Bangma et de son pilote Patrick Bos, qui s'est qualifié pour la finale avec un nouveau record du monde de 3'59"470 et une vitesse moyenne de plus de 60km/h.
Cet exploit n'a pas entamé leur état de fraîcheur puisqu'en finale, ils sont parvenus à dépasser les Britanniques pour offrir aux Pays-Bas, leur première médaille d'or en cyclisme aux Jeux Paralympiques de Tokyo en 2020. Un peu plus tôt, le Polonais Marcin Polak et son pilote Michal Ladosz ont décroché la médaille de bronze, devançant de seulement 0,276 secondes le duo français composé d'Alexandre Lloveras et de son pilote Corentin Ermenault.
Demain, ce sont cinq nouvelles médailles d'or à décrocher, à commencer par le contre-la-montre 1000m B féminin.
C – Cycliste : vélo conventionnel avec quelques adaptations mineures
T – Tricycle : vélo à trois roues
B – Aveugle : tandem
H – Vélo à main
Chaque groupe est divisé en différentes classes sportives en fonction de la sévérité du handicap