Le Centre Mondial du Cyclisme (CMC) de l’UCI, à Aigle, en Suisse, reçoit régulièrement des Fédérations Nationales qui souhaitent utiliser ses infrastructures pour leurs athlètes d’élite.
Mais du 14 au 20 juin, le CMC UCI a accueilli dix athlètes – et les trois membres de leur encadrement – en provenance d’un pays d’un genre particulier : Sufferlandria, une nation virtuelle de montagnes, de terre battue, de gravier et d’autres terrains proposés aux cyclistes dans les vidéos d’entraînement de The Sufferfest. Cette année, les utilisateurs de ces vidéos (les Sufferlandriens) ont eu la possibilité de quitter leur monde cycliste virtuel pour participer à un camp d’entraînement organisé au siège de l’Union Cycliste Internationale (UCI), en Suisse.
Au programme : sorties sur route, cyclo-cross, cyclisme sur piste, BMX, contre-la-montre, technique et cours théoriques.
L’entraîneur du camp d’entraînement de l’équipe « nationale » de Sufferlandria Neal Henderson, qui a notamment accompagné Rohan Dennis dans sa tentative réussie de Record de l’heure UCI plus tôt dans l’année, insiste sur l’importance des sessions consacrées à l’amélioration des compétences de ces athlètes qui ne sont pas des cyclistes professionnels : « Pour eux, c’est une fantastique opportunité d’améliorer leurs compétences et de s’essayer à différentes disciplines. Beaucoup de camps d’entraînement se résument à de longues sorties difficiles. Mais le cyclisme n’est pas qu’un sport de gros moteurs. Les connaissances techniques peuvent aider les gens de condition physique moyenne à améliorer leurs performances. »
Henderson, un ancien triathlète professionnel, a élaboré de nombreuses vidéos d’entraînement pour The Sufferfest et il apprécie de pouvoir travailler avec ces cyclistes dans le monde réel : « Venant d’un monde virtuel, ils ont maintenant la chance de partager leur passion pour le cyclisme. La camaraderie dans le groupe est extraordinaire et ils s’amusent beaucoup. »
L’Australien Scott Bales utilise les vidéos d’entraînement The Sufferfest pour simuler les ascensions qui font cruellement défaut dans son pays d’adoption, Singapour. Le camp a dépassé ses attentes : « Grâce à lui, j’ai eu l’énorme chance de bénéficier des enseignements d’entraîneurs professionnels expérimentés. »
« Auparavant, je pensais que l’UCI était inaccessible. Mais nous utilisons ses infrastructures et avons des contacts avec les personnes qui gèrent le cyclisme. C’est incroyable. »
Venue de Californie, Sharon Paisner ne roule que depuis un an et a accompli de gros progrès en Suisse. Manquant de temps pour s’entraîner sur la route à cause du volume de travail lié à son métier d’ingénieur en informatique, elle apprécie les vidéos de The Sufferfest, qui lui permettent de s’entraîner malgré tout. Elle a même participé à une course par étapes virtuelle de neuf jours. « Mais lors du camp, nous nous sommes concentrés sur des aspects techniques, ce que je n’avais jamais fait. Lorsque je rentrerai chez moi, j’essaierai de passer un peu plus de temps sur la route pour améliorer mes aptitudes. Et je vais aussi essayer de trouver un vélodrome. Pour moi, la piste était le temps fort du camp. »
The Sufferfest, qui est un partenaire de l’UCI depuis quelques années, remet un prix dans le cadre de la Coupe du Monde Route Femmes UCI depuis cette saison, le SufferPrize. Il est attribué aux coureuses qui font preuve d’une détermination et d’un courage remarquables pour aider une coéquipière, animer la course ou simplement franchir la ligne d’arrivée malgré l’adversité.
Le Directeur du CMC UCI Frédéric Magné est heureux d’avoir accueilli le premier camp d’entraînement de ce genre : « Nos installations de classe mondiale sont utilisées avant tout par des athlètes professionnels ou par les cyclistes de la région, qui peuvent venir pour une ou deux heures. C’est la première fois que nous accueillons un camp d’entraînement d’une semaine comme celui-ci, et nous sommes ravis de contribuer à sa réussite en mettant à sa disposition nos mécaniciens. »
Le CEO de Sufferfest David McQuillen partage sa satisfaction : « Nous voulions organiser l’un des meilleurs camps au monde et permettre à ses participants de devenir de meilleurs cyclistes. Pour y parvenir, le programme de chaque jour reposait sur quatre principes fondamentaux : condition physique, développement des aptitudes, immersion dans le sport et plaisir. »
Le camp d’entraînement de l’équipe « nationale » de Sufferlandria s’est terminé vendredi par une excursion qui a permis aux participants d’assister à la 7e étape du Tour de Suisse courue entre Bienne et Guin (Düdingen), suivie par un repas avec les coureurs et les collaborateurs de l’UCI WorldTeam suisse IAM Cycling.