Normalement, après une saison UCI WorldTour épuisante, les coureurs prennent des vacances ; mais pas Thomas De Gendt et Tim Wellens de l’équipe Lotto-Soudal, qui ont eux décidé de retourner en Belgique à vélo après Il Lombardia, l’un des Monuments du cyclisme professionnel. Pour cela, les deux athlètes ont parcouru environ 1’000 km en six jours ; partis de Côme, en Italie, ils ont pris la direction des Alpes suisses et des Vosges en France, sont passés par le Luxembourg et ont fait un petit détour en Allemagne, avant de finir à Semmerzake, la ville natale de De Gendt.
Ils ont utilisé leurs vélos d’équipe Ridley en y ajoutant une sacoche de cintre, de selle et de tube supérieur ; ils ont appelé leur voyage #TheFinalBreakaway [« La dernière échappée »] et ont partagé sur les réseaux sociaux des photos et des anecdotes d’eux à vélo et de leurs soirées dans les hôtels, à manger de la pizza et à boire des bières.
Pourquoi deux professionnels, après s’être entraînés et avoir parcouru à vélo des milliers de kilomètres sur les neuf derniers mois, ont-ils choisi de rouler encore plus ?
« Je voulais faire quelque chose d’autre à vélo, a expliqué De Gendt. On est habitués à rouler pour s’entraîner, être en forme, faire des intervalles, des camps d’entraînement et des courses. Toujours dans le but d’être meilleurs. Là, on utilisait nos jambes et nos vélos pour aller quelque part. A notre rythme, sans pression, avec autant d’arrêts qu’on voulait. Simplement pour se déconnecter de ce qu’on a l’habitude de faire et essayer quelque chose de nouveau, et revenir à ce qui nous a fait commencer le cyclisme : parce qu’on adore rouler à vélo. »
Le parcours n’était pas direct, mais pour De Gendt, ce n’était pas le but : « On a choisi les routes qui nous faisaient passer dans de belles régions avec de magnifiques vues. Le périple faisait 1’000 km et on voulait éviter les grandes routes autant que possible. Vous pouvez faire Côme – Semmerzake en 100 km de moins si vous voulez, mais la route ne serait pas aussi jolie. On est partis de Côme jusqu’au col du Saint-Gothard avant de redescendre vers Flüelen [Suisse]. Le parcours passait par Aarau jusqu’à Bâle pour finir à Saint-Louis [France] le deuxième jour, et nous faisait franchir le Grand Ballon [1’325 mètres] et traverser les Vosges pour finir à Lunéville [France] le troisième jour. »
« Le quatrième jour, on est allés jusqu’à Gonderange [Luxembourg] sur une étape assez droite. Le cinquième jour, on a longé la frontière allemande avant de rentrer en Belgique jusqu’à Chevron. Le but sur le sixième jour était de prendre le trajet le plus court possible jusqu’à Semmerzake. »
Et ce voyage a-t-il répondu à leurs attentes ? Pour Thomas De Gendt, absolument : « C’était très agréable de pouvoir rouler à vélo sans stress et comme moyen de transport. On a pris tout ce qu’on pouvait mettre dans nos sacoches avant de rouler d’hôtel en hôtel. On s’arrêtait quand on avait faim ou qu’une vue nous plaisait. On lavait nos vêtements à la main et il fallait s’assurer qu’ils seraient secs le lendemain matin ; c’était notre unique préoccupation. L’expérience elle-même était incroyable, et la seule chose que je peux dire à ceux qui aimeraient faire la même chose : 'Arrêtez de penser et commencez à planifier. Je ne me suis jamais autant amusé à vélo'. »