Tokyo 2020 : Lavreysen historique, Kenny légendaire

Des moments historiques et de nouveaux records : le vélodrome d’Izu a été le théâtre de nouvelles performances brillantes vendredi, lors de la cinquième journée de compétition des épreuves de cyclisme sur piste des Jeux Olympiques de Tokyo 2020. La Britannique Laura Kenny a conforté sa place dans l'histoire des JO en remportant la Madison avec Katie Archibald. Harrie Lavrerysen a de son côté imposé l'hégémonie néerlandaise dans les épreuves de vitesse masculines. Et les sprinteuses se sont également lancées dans de nouvelles conquêtes en vue de leurs finales.

« Incroyable. Je n'ai jamais autant souhaité une victoire de toute ma vie, a déclaré Laura Kenny en décrochant sa cinquième médaille d'or aux Jeux Olympiques et sa première à Tokyo. Avec Katie, j'ai l'impression de courir avec une sœur. Je suis très reconnaissante pour sa présence et son soutien. Je n'aurais jamais pu le faire sans elle. »

Archibald s'exprimait sur la même longueur d'ondes : « Je n'ai jamais rien voulu avec autant de force, je n'ai jamais été aussi nerveuse, mais on a été extrêmement méthodiques dans notre approche. »

Lavreysen pouvait également célébrer triomphalement sa médaille d'or après avoir dominé son rival intime Jeffrey Hoogland, qui s'était imposé mardi à ses côtés dans la vitesse par équipes. Cette fois-ci, les deux véloces Néerlandais se sont livré un grand duel dans la vitesse individuelle et, après trois courses enthousiasmantes, Lavreysen, déjà sextuple Champion du Monde UCI, s'est offert un deuxième sacre aux Jeux Olympiques.

La première finale féminine olympique de la Madison de l’histoire a attiré des championnes accomplies, déterminées à laisser leur empreinte dans le vélodrome d'Izu et l'histoire de leur discipline. Au départ, le duo britannique pesait cinq médailles d'or olympiques avec l'emblématique Laura Kenny et sa partenaire Katie Archibald. Et elles ont rapidement pris les devants en dominant les premiers sprints dans la finale de vendredi.

Après 80 tours (sur un total de 120), Kenny et Archibald avaient déjà accumulé 37 points (sur 40 possibles) ! Leur avance semblait irrémédiable, et elles ont continué à survoler la course, inscrivant également 20 points en prenant un tour au peloton avec le Danemark et le Comité Olympique Russe, jusqu'à ce que Laura Kenny boucle le dernier tour en tête, poing levé, pour prendre les 10 derniers points (total : 78).

Dans le sillage britannique, Amalie Dideriksen et Julie Leth (DEN) ont pris la médaille d'argent (avec 35 points), devant Gulnaz Khatuntseva et Mariia Novolodskaia (ROC, 26 points). Bien parties, les Championnes du Monde UCI Amy Pieters et Kirsten Wild (NED) ont essuyé une chute à la mi-course et terminé au pied du podium olympique.

Vainqueurs ensemble de la vitesse individuelle, Harrie Lavreysen et Jeffrey Hoogland s'étaient également donné rendez-vous en finale de la vitesse individuelle, une discipline qu'ils ont déjà dominée lors des deux dernières éditions des Championnats du Monde Piste UCI présentés par Tissot. A Pruszkow (Pologne) comme à Berlin (Allemagne), Lavreysen avait pris l'or devant Hoogland, médaillé d'argent.

Les deux stars Oranje se sont assuré un nouveau duel pour la gloire en écartant en demi-finale les derniers rivaux qui se dressaient devant leurs retrouvailles. Hoogland s'est imposé en deux courses face à Denis Dmitriev (ROC), et Lavreysen en a fait de même contre Jack Carlin (GBR).

Le jeune sprinteur britannique, déjà médaillé de bronze dans la vitesse par équipes, a pris le dessus sur Dmitriev en deux courses. L'affrontement néerlandais pour l'or a été beaucoup plus disputé. Lavreysen a remporté la première bataille, avec une marge de 0,012 s, mais Hoogland a survécu à la deuxième course, avec une victoire pour 0,015 s !

Hoogland a fini par céder dans la troisième manche, ce qui a permis à Lavreysen de devenir le troisième Néerlandais à remporter la vitesse individuelle aux Jeux Olympiques, un siècle après les pionniers Maurice Peeters (1920) et Jacobus van Egmond (1932).

La Néo-Zélandaise Ellesse Andrews, toute fraîche médaillée d'argent sur le keirin, avait signé la première performance électrisante de la journée dans le vélodrome d'Izu en battant le record olympique du 200 m lancé : 10’’563. La Française Mathilde Gros et l'Allemande Lea Sophie Friedrich n'avaient pas connu le même succès jeudi (éliminées toutes les deux en quarts de finale du keirin), mais elles ont couru encore plus vite qu'Andrews vendredi : 10’’400 pour Gros, puis 10’’310 pour Friedrich. La Canadienne Kelsey Mitchell (10’’346) et l'Allemande Emma Hinze (10’’381) se sont ensuite intercalées entre la Française et l'Allemande.

Les 1/32 de finale avaient déjà donné lieu à une confrontation explosive entre deux médaillées d'or de Tokyo 2020 : Shanne Braspennincx (NED) et Shanju Bao (CHN). Dans la continuité de son triomphe sur le keirin, Braspennincx s'est imposée. Tianshi Zhong, partenaire de Bao au moment de remporter la vitesse par équipes, a été plus performante face à la Mexicaine Luz Daniela Gaxiola Gonzalez.

Bao a finalement survécu aux repêchages, tout comme la Japonaise Yuka Kobayashi, pour le bonheur des fans qui ont pu prendre place dans le vélodrome d'Izu. Mais toutes deux ont cédé au tour suivant.

Les douze qualifiées pour les 1/8 de finale sont Friedrich, Hinze, Braspennincx, Mitchell, Andrews, Zhong, Gros, Wai Sze Lee (HKG), Lauriane Genest (CAN), Katy Marchant (GBR), Olena Starikova (UKR) and Anastasiia Voinova (ROC).

La vitesse individuelle féminine se poursuivra samedi avec les 1/8 de finale et les quarts de finale disputés à l'occasion de la sixième session de cyclisme sur piste à Tokyo 2020. L'atmosphère dans le vélodrome d'Izu sera électrique pour le premier tour du tournoi masculin de keirin. Yuta Wakimoto (JPN), Jason Kenny (GBR) ou encore Lavreysen lanceront une nouvelle quête. Les spécialistes d'endurance tenteront également de briller samedi avec la finale de la Madison masculine.