Jeux Olympiques de Tokyo 2020 : des espoirs du BMX s’entraînent au Centre Mondial du Cyclisme UCI

La piste de BMX Supercross du Centre Mondial du Cyclisme (CMC) UCI a connu une forte affluence de talents cette semaine. La raison ? De potentiels participants aux Jeux Olympiques en provenance du monde entier espèrent participer au programme d’entraînement de haut niveau du Centre.

Très à l’aise sur leurs vélos de BMX et nulle part ailleurs plus heureux que dans les airs, les 27 jeunes athlètes originaires de 17 pays prennent part à un camp d’identification de talents grâce à leurs aptitudes dans la discipline olympique du BMX.

Mais ils devront démontrer qu’ils possèdent plus que du talent pour faire partie des quelques riders qui séjourneront au Centre Mondial du Cyclisme UCI ces trois prochaines années.

« Il ne suffit pas de posséder des qualités, avertit la Manager de la Performance du CMC UCI Belinda Tarling. Nous recherchons des athlètes qui ont aussi la rage de vaincre, l’envie de se surpasser et la capacité de se dédier totalement à la poursuite de leurs objectifs. Nous voulons des athlètes qui sont ouverts à des techniques d’entraînement qui ne leur sont peut-être pas familières, qui ont soif d’entraînement et ne sont jamais en retard aux sessions. »

La sélection finale s’opérera au sein des participants des trois camps organisés au CMC UCI durant l’année.

Le groupe actuellement présent au CMC UCI, au sein duquel on retrouve des représentants de l’Europe, de l’Afrique, de l’Amérique et de l’Asie, suit actuellement un programme intensif incluant des évaluations individuelles, des sessions techniques sur la piste, des entraînements de gymnastique, des séances de sprint et des cours théoriques.

« C’est un défi, mais c’est pour ça que je suis ici, s’enthousiasme Sienna Elaine Fines, coureuse Elite de 1re année des Philippines. Je n’ai pas été très encadrée au début de mon parcours et je n’ai encore jamais roulé sur une aussi grande piste. J’ai déjà appris beaucoup ici, en particulier en termes de technique sur le vélo, mais je peux encore m’améliorer dans une très large mesure.

« Mon but est d’être invitée à revenir et d’être une sérieuse cliente pour la Coupe du Monde UCI et les Championnats Continentaux. Et bien sûr, Tokyo ! Mais je souhaite aussi contribuer au développement de la discipline aux Philippines, y amener le BMX. »

A 20 ans, le Belge Mathijis Verhoeven est l’un des participants au camp d’dentification de talents les plus expérimentés. Mais le Champion d’Europe Junior 2015 et actuel Champion de Belgique n’allait pas laisser passer l’opportunité de s’entraîner à Aigle : « C’est sûr que rouler ici en Suisse sur une nouvelle piste et avec de nouveaux entraîneurs est motivant, reconnaît le jeune rider qui vise une place dans les 16 premiers dans les manches de la Coupe du Monde UCI et aux Championnats d’Europe UEC de la saison prochaine. Je ne sais pas si j’en suis capable, mais je donnerai tout. La transition de la catégorie Junior au niveau Elite a été très difficile. Lorsque tu es Junior, tu as l’impression d’être très fort, puis d’un coup tu te retrouves au départ avec tes idoles… et la compétition est acharnée et les courses rapides. »

Trois entraîneurs sont chargés de mettre les athlètes à l’épreuve : l’Entraîneur de Haute Performance de Cycling Ireland Jeremy Hayes et le Responsable du BMX et du développement de Swiss Cycling Didier David, tous deux épaulés par l’athlète olympique britannique Kyle Evans, dont le rôle à Aigle consiste à faire des démonstrations, à motiver et à conseiller.

« J’ai vu quelques-uns des coureurs sur des courses, alors on se connaît, et ils peuvent me poser des questions, explique Evans. En même temps, je peux parler aux entraîneurs du point de vue de l’athlète.

« Certains des plus jeunes riders, en particulier, sont très intimidés par le fait de venir à l’UCI et de s’entraîner à plein temps. Ils me font tellement penser à moi quand j’avais 17 ans et que je participais à mes premiers camps d’entraînement. Vous devez gagner en maturité très rapidement.

« Si quelqu’un est en difficulté, je l’aide, mais je l’encourage aussi. Vous pouvez voir quels sont les coureurs qui veulent être poussés et quels sont ceux qui font l’autruche. Les carrières sont courtes dans le BMX. Certains émergent, d’autre pas, alors vous devez donner tout ce que vous avez et saisir chaque opportunité à fond. »

« Au final, vous devez pouvoir prendre du recul et vous dire que vous avez absolument tout donné. »

Didier David confirme que les jeunes athlètes donnent effectivement tout ce qu’ils ont. Selon lui, beaucoup d’entre eux ne s’étaient jamais entraînés à un tel niveau d’intensité avant, et ils ont par ailleurs dû s’adapter à la piste.

« La plupart sont en très bonne condition physique, mais plusieurs ont encore du travail au niveau technique. Améliorer la technique est difficile passé 15 ans, mais ils sont motivés. Il y a un très bon esprit d’équipe : certains des plus âgés jouent le rôle de leaders dans le groupe. »

Quelques-uns des participants à un camp similaire organisé à Aigle il y a un an ont été invités à revenir pour participer à un camp plus long (trois mois), de mai à juillet, pour préparer les Championnats du Monde BMX UCI 2017. La préparation s’est avérée fructueuse : deux des stagiaires sont montés sur le podium : les Lettons Vineta Petersone et Mikus Strazdins ont tous deux obtenu une médaille de bronze, dans les catégories Femmes Juniors et Hommes Juniors respectivement. Des 11 stagiaires du CMC UCI, tous Juniors, qui avaient participé au camp, quatre avaient atteint les quarts de finale et trois les finales.