Tour of Scandinavia – Battle of the North : une course cycliste professionnelle avec certification environnementale

Disputé à travers le Danemark, la Suède et la Norvège, le Tour of Scandinavia – Battle of the North (9 au 14 août) a vu Cecilie Uttrup Ludwig s’imposer pour la FDJ Suez Futuroscope et les organisateurs de l’événement remporter eux aussi un succès, pour l’environnement celui-là.

Les organisateurs ont collaboré avec la municipalité du comté de Viken pour satisfaire aux demandes de la certification norvégienne Eco-Lighthouse, qu’ils se sont vu remettre officiellement lors d’un Séminaire Durabilité et Égalité qui a eu lieu après l’étape-reine de la course, au Norefjell Ski & Spa.

Eco-Lighthouse est le système de certification et de gestion environnementale le plus utilisé en Norvège. Reconnu par la Commission européenne, il respecte de sévères normes environnementales internationales. Le Tour of Scandinavia – Battle of the North est la première course cycliste à répondre aux critères fixés pour les événements sportifs en Norvège, grâce au respect d’exigences strictes pour :

  • le tri et le recyclage,

  • l’approvisionnement durable, y compris pour les boissons, les repas et le logement,

  • le transport environnemental,

  • l’efficience énergétique,

  • la santé, l’environnement et la sécurité, et l’environnement de travail.

Les organisateurs ont utilisé des informations et des conseils que l’on retrouve dans les Directives de durabilité de l’UCI pour réduire au maximum l’empreinte carbone de leur événement.

Recyclage des déchets plastiques

Les organisateurs ont mis en place un système de gestion des déchets tout au long du parcours pour les coureurs, les équipes et le personnel. Une collaboration étroite entre les villes-hôtes au Danemark et en Suède a permis d’uniformiser la démarche entre les pays.

Dans la zone d’arrivée de la quatrième étape, à Mysen (Norvège), une nouvelle technologie – en cours de développement dans le comté de Viken – favorisant une économie circulaire a été présentée dans la fan zone. Les déchets plastiques en polypropylène (PP) et polyéthylène (PE) récupérés le long du parcours ont été chauffés dans une machine qui permet d’obtenir une huile conservant 85 à 95 % du produit de départ. Cette huile peut ensuite être vendue à des producteurs de plastique et transformée en de nouveaux produits en plastique. Efficace à grande échelle, cette technologie permettrait de revendre à des producteurs de plastique quelque 600 tonnes de déchets plastiques récupérés par la municipalité tous les ans.

Des repas, boissons et logements locaux et durables

Chaque jour, 560 paniers-repas étaient distribués aux personnels, conducteurs et représentants des médias présents sur la course. Achetés auprès d’entreprises locales situées à proximité des villes de départ, les repas et les boissons provenaient de l’agriculture biologique et de zones durables et locales. Les hôtels ont également été choisis sur la base de critères comme l’utilisation de produits locaux, d’énergie renouvelable et la mise en place d’actions durables.

Réduire l’impact du transport

L’organisation a utilisé une flotte de véhicules électriques et hybrides. La recharge électrique pendant l’étape disputée en Norvège a pu être assurée grâce à une excellente infrastructure dédiée ; la situation était plus compliquée en Suède et au Danemark, où les longues distances de transfert ont empêché l’utilisation d’une flotte 100 % électrique. Les données des véhicules ont été récupérées pour comprendre l’impact de longs transferts et celles-ci pourraient avoir une influence sur le choix des parcours futurs, voire entraîner un resserrement de l’aire géographique de l’événement.

Améliorer l’efficience énergétique

La course s’est fixé l’objectif de réduire le nombre de générateurs et d’améliorer l’efficience énergétique de 50 %. L’un des facteurs clés a été d’utiliser l’alimentation secteur au maximum pour profiter de la production électrique norvégienne, pionnière des énergies renouvelables en Europe : en Norvège, environ 92 % de la production est hydroélectrique et 6,4 % provient de l’énergie éolienne.

Solution de diffusion à distance

Pour améliorer l’efficience énergétique et réduire les transports, l’une des principales innovations a été l’utilisation du réseau 4G mobile pour la production TV de la course. Un centre de contrôle de la production situé à Oslo (Norvège) a géré la production à distance en recevant par 4G l’ensemble du flux vidéo des différentes caméras. Grâce à cette mesure, le personnel devant se déplacer étape par étape a été réduit, et l’organisation a pu se passer de deux camions de diffusion sur le terrain à chaque étape. Cette innovation a également supprimé le besoin de vols groupés avant la course, réduisant grandement l’empreinte carbone de la diffusion.

Depuis le début de l’année, le partenaire de diffusion NEP a aidé à repenser la production TV. Il a fallu évaluer la force du signal sur toutes les étapes et investir 12’000 € pour augmenter le signal 4G près des frontières avec la Suède et le Danemark.

Synergie durable

Le Tour of Scandinavia – Battle of the North crée d’autres synergies de développement durable grâce à des activités cyclistes pour les enfants, des initiatives locales pour la santé, une promotion du tourisme actif et des événements culturels parallèles. L’intérêt que portaient les organisateurs à la durabilité et à l’obtention de la certification Eco-Lighthouse a joué un rôle essentiel dans le processus de financement de la part du gouvernement norvégien.

Pour Roy Moberg, le Directeur de l’événement, faire connaître cette course pour ses actions de durabilité était une façon importante d’attirer les meilleures coureuses et équipes.

Jens Haugland, Manager Général de l’équipe UNO X, s’accorde à dire que les mesures de durabilité étaient visibles : « Le Tour of Scandinavia crée différentes petites histoires qui sont un excellent message pour la durabilité. Il existe une incroyable synergie avec ce que nous faisons comme équipe et que nous continuerons à développer dans le futur. »

La certification Eco-Lighthouse est valide pour une durée de trois ans, ce qui oblige le Tour of Scandinavia – Battle of the North à toujours s’améliorer au fil des années.