L’UCI et l’UEC demandent à l’Union Européenne d’élaborer une stratégie cycliste claire

Un plus grand nombre de personnes sur leur vélo, des routes plus sûres, davantage d’infrastructures cyclistes… tout cela fait partie de la mission de l’Union Cycliste Internationale (UCI, qui consiste à développer le cyclisme dans le monde.

Pour mieux remplir cette mission en Europe, l’UCI s’est associée à l’Union Européenne de Cyclisme (UEC) pour participer à une campagne visant à demander à l’Union Européenne (UE) d’adopter une stratégie cycliste commune pour ses 28 Etats membres, qui ensemble regroupent 10 % de la population mondiale. Pilotée par la Fédération Européenne des Cyclistes (ECF), qui représente les intérêts de millions de personnes utilisant leur vélo au quotidien sur le continent, la campagne veut que le cyclisme comme moyen de transport soit davantage pris en considération dans les politiques publiques de l’UE, et notamment que des objectifs spécifique pour développer l’usage de la bicyclette, améliorer la sécurité et harmoniser les approches du cyclisme au sein des Etats membres soient élaborés.

Le Président de l’UCI Bran Cookson et le Vice-président de l’UEC Madis Lepajõe ont récemment rencontré le Vice-président de la Commission Européenne Andrus Ansip pour discuter de la politique de l’UE à l’égard du cyclisme et insister sur la nécessité d’un engagement de la Commission en faveur d’une stratégie cycliste. Bien qu’il existe des investissements dans le cyclisme en matière de programmes et d’infrastructures, ceux-ci ne représentent qu’une fraction infime des dépenses de l’UE pour les transports, très loin des 10 % du budget des transports préconisés par des acteurs comme le Programme des Nations Unies pour l’Environnement.

L’UCI a créé le label UCI Bike City pour distinguer les villes qui démontrent qu’elles possèdent une stratégie cycliste à long terme, appuyée par les autorités politiques, disposant de budgets dédiés et de plans concrets de nouveaux programmes. Trois villes et régions se sont récemment vues décerner ce label.

Si quelques villes ont mis de tels programmes en place, il n’existe pas de stratégie au niveau européen pour encourager les initiatives locales, et le cyclisme est négligé dans l’élaboration des politiques européennes. La Fédération Européenne des Cyclistes suggère que la stratégie cycliste de l’UE devrait inclure des exigences pour améliorer les itinéraires cyclables transfrontaliers, soutenir les programmes cyclistes en tant que parties intégrantes du développement régional, et également améliorer les stratégies fiscales, de santé publique et environnementales pour faire du cyclisme une option de transport plus attractive.

Le but de la campagne consiste à faire en sorte que l’UE fixe des objectifs en matière d’élimination des véhicules et de la pollution qu’ils induisent des centres-villes, de réduction des émissions de CO2 des transports et d’augmentation de l’usage du vélo dans l’UE (par un facteur deux). Actuellement, seuls 7 % des déplacements sont effectués à vélo (de moins d’1 % dans certains Etats à 26 % aux Pays-Bas).

Une augmentation substantielle de l’usage de la bicyclette aurait des effets considérables : si chaque adulte marchait ou faisait du vélo 15 minutes de plus par jour, plus de 100'000 décès prématurés seraient évités chaque année. Une étude cofinancée par l’UCI l’an dernier a démontré que si d’ici 2050 on utilisait autant le vélo qu’aux Pays-Bas dans tous les pays du monde, on réduirait de 10 % les émissions de gaz à effet de serre produites par les transports urbains, et 25 trillions de dollars seraient économisés sur le coût des infrastructures de transport et leur maintenance.

L’UCI et l’UEC continueront à soutenir les demandes en faveur d’une stratégie cycliste de l’UE, en attirant l’attention sur la nécessité d’améliorer la sécurité routière pour les cyclistes et de développer les programmes visant à encourager les gens à faire du vélo, dans le cadre de leurs loisirs ou comme moyen de transport.

L’UCI espère qu’en travaillant avec des organisations comme la Fédération Européenne des Cyclistes, il sera possible d’assurer un avenir meilleur et plus sûr aux cyclistes et au cyclisme dans toute l’Europe.