En août 2023, la ville canadienne de Montréal a reçu le label UCI Bike City pour son engagement en faveur du cyclisme d'élite et du cyclisme au quotidien.
La ville, qui est devenue le premier hôte non européen des Championnats du Monde Route UCI en 1974, accueillera cet événement pour la deuxième fois en septembre 2026, l'année où elle célébrera le 50e anniversaire des Jeux Olympiques qu’elle avait accueillis en 1976. Si le Grand Prix Cycliste de Montréal attire chaque année en septembre le peloton de l'UCI WorldTour, le cyclisme est aussi une culture et un mode de vie au sein de la population de la ville.
Le Réseau Express Vélo (REV) et ses stations de vélos en libre-service BIXI sont deux de ses principales offres pour ses citoyens.
REV : l'épine dorsale du réseau cyclable de Montréal
L'île de Montréal compte plus de 1’000 km de pistes cyclables et la grande région de Montréal plus de 3’200 km, ce qui fait de la ville l'une des cinq premières villes cyclables d'Amérique du Nord.
« Le REV est l'épine dorsale du réseau cyclable montréalais, et son expansion se poursuivra au cours des prochaines années », explique Marianne Giguère, Conseillère municipale de l'arrondissement Le Plateau-Mont-Royal. Elle ajoute qu'une fois terminés, 17 circuits seront accessibles toute l'année. Le confort et la sécurité des cyclistes sont privilégiés grâce à :
des pistes cyclables séparées du trafic motorisé par des éléments physiques (petites barrières de béton ou poteaux) ou par des lignes peintes et de la signalisation ;
des pistes cyclables suffisamment larges pour permettre les dépassements ;
des itinéraires permettant de parcourir de longues distances le plus directement possible ;
des connexions avec les itinéraires cyclables existants.
BIXI Montréal : un impact sur le cyclisme en ville
Et il n'est pas nécessaire de posséder un vélo pour utiliser les infrastructures du REV.
Depuis la création du réseau de stations de vélos en libre-service BIXI à Montréal il y a 15 ans, le nombre de personnes se déplaçant en deux roues dans la ville a augmenté de façon significative. BIXI Montréal compte actuellement près de 934 stations et pas moins de 11’000 vélos, dont plus de 2’600 à assistance électrique.
« Plus qu'un simple moyen de transport, BIXI est maintenant un fabuleux raccourci qui permet aux gens de se déplacer en ville où et quand ils le veulent, au gré de leur inspiration ou de leur travail, affirme le porte-parole Pierre-Luc Marier. Le phénomène BIXI a eu un impact majeur sur l'utilisation du vélo dans notre ville. Depuis l'introduction de BIXI, le nombre de vélos utilisés a augmenté de 50 %.
« L'objectif est maintenant de faire de BIXI Montréal un opérateur de transport public à part entière au sein de l'écosystème de mobilité montréalais. Pour ce faire, nous nous concentrerons sur l'augmentation de la capacité de recharge des vélos à assistance électrique du réseau, ainsi que sur l'extension et la densification du réseau hivernal. »
La neige et le froid ne sont pas dissuasifs
Selon Jean-François Rheault, Directeur Général de l'organisation cycliste provinciale Vélo Québec, les hivers enneigés et les températures inférieures à zéro ne doivent pas nécessairement dissuader de faire du vélo en ville. « La pratique du vélo tout au long de l'année s'est avérée possible et agréable grâce à l'entretien hivernal et aux infrastructures cyclables conçues en tenant compte des caractéristiques de l'hiver », explique-t-il. Cet hiver, pour la première fois, le projet pilote BIXI, qui s'étend sur toute l'année, a permis de maintenir 150 stations en service tout au long de l'hiver 2023-2024 dans une zone réduite de 100 km2. Les vélos ont été adaptés à la conduite hivernale (équipés de pneus cloutés et de pédales antidérapantes), une première en Amérique du Nord. De nombreuses pistes cyclables sont déneigées en même temps que les routes. « Se déplacer à vélo est possible en hiver avec un équipement adapté », confirme Pierre-Luc Marier.
Des ambitions à l'horizon 2027
Si rouler à vélo dans la neige et par des températures négatives n'est pas du goût de tout le monde, il ne fait aucun doute que le vélo est un moyen de transport privilégié par de nombreux habitants tout au long de l'année.
On estime à 1'089’000 le nombre de vélos d'adultes et à 517’000 le nombre de vélos d'enfants dans la ville. En 2020, la part modale pour l'ensemble de l'île de Montréal était de 3,3 %, et la ville a l'objectif ambitieux d'augmenter ce pourcentage à 15 %.
Les Championnats du Monde Route UCI 2026 joueront un rôle important dans la mission de la ville d'amener encore plus de gens sur les vélos.
En plus de mettre sur pied un événement de haut niveau, le Comité d’organisation, en collaboration avec la Ville de Montréal, veut générer un impact positif et tangible dans la communauté cycliste montréalaise. Un comité spécial a été mis en place et fera des recommandations pour s'assurer que l'événement annuel phare de l'UCI laisse un héritage durable à partir de 2024 et après l'événement.
La mobilité active, la formation des jeunes cyclistes, le tourisme, les politiques de la ville et le soutien aux organisateurs de l'événement font tous partie du plan d'activation de l'héritage de l'événement. La ville compte sur l'enthousiasme de ses habitants pour les Championnats du Monde Route UCI 2026, qui verront l'élite mondiale évoluer sur un circuit inspiré du Grand Prix Cycliste de Montréal, lui-même basé sur le tracé des Championnats du Monde Route UCI 1974.
« Un parcours déjà légendaire qui marquera à nouveau l'histoire », conclut Sébastien Arsenault, Président-Directeur Général des Grands Prix Cyclistes de Québec et de Montréal, ainsi que de Mondiaux Montréal 2026, le comité d’organisation des Championnats du Monde Route UCI 2026.
Credit photo : Ville de Montréal / Mathieu Sparks