L’immense potentiel du vélo comme moyen de transport a été révélé grâce à une étude financée par l’UCI. Le rapport indique qu’à l’échelon mondial, en amenant davantage de personnes à utiliser un vélo plutôt qu’une voiture, il serait possible d’ici 2050, d’obtenir une réduction allant jusqu’à 10% des émissions de dioxyde de carbone dues aux transports ainsi que d’épargner jusqu’à 25 trillions de dollars sur le coût des infrastructures.
L’UCI s’est jointe à la Fédération cycliste européenne et à l’Association des fournisseurs d’équipements pour cyclistes (Bicycle Product Suppliers Association) pour mettre en œuvre le projet, rédigé par l’Université de Californie à Davis et l’Institut pour les politiques de Transport et de Développement.
Comme le déclare Brian Cookson, le Président de l’UCI : « Le vélo est un moyen de transport essentiel pour des millions de personnes dans le monde entier. Nous sommes ravis d’avoir cofinancé ce rapport qui démontre que si davantage de gouvernements suivaient les bons exemples, comme ceux des Pays-Bas et du Danemark, pour rendre leurs villes plus favorables à la pratique du cyclisme, nous constaterions d’importantes augmentations quant à la qualité de vie dans ces villes, ainsi qu’une diminution des émissions de dioxyde de carbone et des frais réduits de transport. »
Une transition vers le cyclisme nécessiterait des changements considérables dans le fonctionnement des villes et dans la manière dont les nouvelles villes sont construites : de meilleures infrastructures cyclistes, des lois donnant la priorité aux cyclistes et une plus grande restriction sur la circulation automobile privée seraient indispensables pour tirer profit des avantages apportés par le cyclisme.
L’analyse a porté sur près de 1000 villes du monde entier et, pour la première fois, a établi les niveaux de cyclisme existant à l’échelle mondiale. Les auteurs ont constaté qu’en moyenne 6% des déplacements se faisaient à vélo, avec des chiffres variant d’environ 1% en Amérique du Nord et en Australie à 25% dans de nombreuses villes des Pays-Bas, de Chine et du Japon. D’ici 2030, en appliquant des mesures stratégiques plus exigeantes, le cyclisme pourrait atteindre 11% de la demande planétaire en déplacement, et 14% d’ici 2050, entraînant dans la foulée une réduction des émissions de dioxyde de carbone de l’ordre de milliards de tonnes.
Ces constatations seront cruciales pour faire valoir que le cyclisme devrait être davantage pris en compte dans les futurs investissements des stratégies en matière de climat et de développement. Ces résultats seront d’ailleurs présentés par la Fédération cycliste européenne, ainsi que par les auteurs du rapport, à la conférence mondiale sur les changements climatiques qui se tiendra à Paris en décembre prochain.
Modélisation de scénarios d’avenir autour du l’utilisation du vélo
En se basant sur des scénarios de l’Agence internationale de l’énergie, l’étude a mis en évidence l’augmentation estimée en matière de transport urbain qui, d’ici le milieu du siècle, résultera de l’accroissement à 9 milliards de la population mondiale dont 70% vivra dans des villes. Ce scénario de « Situation inchangée » (Business as Usual) montre une hausse des besoins en énergie dans le secteur des transports, car de nombreuses personnes vivant actuellement dans des villes de pays en développement passent d’un mode de transport piétonnier ou cycliste à un mode basé sur l’automobile.
Cette vision pessimiste de l’avenir – dans laquelle le vélo perd du terrain par rapport à l’automobile dans de nombreuses villes du monde entier – ne doit pas nécessairement devenir une réalité. A cette fin, des investissements devront être faits : des conditions plus favorables au cyclisme, l’intégration du vélo au sein du système de transport public, des plans d’aménagement du territoire renforcés et des programmes de restriction de l’utilisation de la voiture individuelle.
Afin de tester les effets qu’un autre type d’avenir pourrait réserver, un second scénario « Une révolution cycliste globale » (A high shift to cycling) a été développé par les auteurs. Ce nouveau scénario s’appuie sur les villes de chaque région affichant un niveau de cyclisme comparable à celui déjà atteint dans de nombreuses villes. Aux Etats-Unis par exemple, cela signifierait que d’ici 2030 environ 9% des déplacements se feraient à vélo – presque la moitié résultant d’une hausse de l’utilisation des vélos électriques.
Les effets d’un scénario « Une révolution cycliste globale » seraient de réduire mondialement d’ici 2050, de 46% les émissions de dioxyde de carbone dues aux transports urbains – le vélo à lui seul contribuant à hauteur de 10%, c’est-à-dire plus d’un cinquième du pourcentage total de la diminution des émissions de dioxyde de carbone. Le reste proviendrait du changement dans l’efficacité des moteurs et d’un passage aux transports publics. Des économies de l’ordre de 25'000 mille milliards de dollars pourraient être réalisées en évitant la construction de nouvelles autoroutes et de parcs de stationnement, et l’entretien des infrastructures existantes pour répondre aux prévisions de croissance du trafic routier.
Au-delà des avantages environnementaux, les vélos présentent d’autres intérêts :
Le rapport tient compte en particulier de l’importance des vélos électriques dans les futurs modèles de mobilité. Les vélos électriques constituent déjà une part importante du marché dans les pays où l’utilisation de la bicyclette est très développée, comme les Pays-Bas, l’Allemagne et la Chine. Ils y sont souvent utilisés pour des trajets plus longs, faisant ainsi la concurrence à la voiture ou aux options de transports publics. Déjà 50% de tous les trajets effectués sont d’une longueur inférieure à 10 km, une distance réalisable par la plupart des utilisateurs, notamment avec un vélo à assistance électrique.
Dans le cadre du rapport, les auteurs préconisent les recommandations suivantes afin d’accomplir, à l’échelle mondiale, une révolution cycliste globale:
Rapport intégral (anglais)
Sommaire + infographie (anglais)