Programme de formation des entraîneurs UCI : gros plan sur l’Asie

Nous avons retrouvé trois entraîneurs formés au Centre Mondial du Cyclisme UCI, qui utilisent désormais leurs compétences auprès des athlètes de différents pays asiatiques. Ils ont tous accompagné leurs équipes nationales aux Championnats d’Asie de Cyclisme, à Tokyo, en janvier.

Promotion 2013 de la formation réservée aux femmes Entraîneur adjointe, Fédération japonaise de cyclisme

L’ancienne athlète olympique Rie Odajima a suivi en 2013 la première formation d’entraîneur du CMC UCI entièrement réservée aux femmes. Le Comité olympique japonais venait alors de lui accorder une bourse grâce à laquelle elle a pu passer deux années en Europe afin d’engranger de l’expérience en tant qu’entraîneur. Alors qu’elle a participé en Mountain Bike aux Jeux Olympiques de Pékin 2008 et de Londres 2012, la Japonaise de 35 ans se consacre principalement aujourd’hui à la piste dans son nouveau costume d’entraîneur.

Après avoir terminé sa formation au CMC UCI, elle a rejoint le sud de la Suisse afin de travailler bénévolement comme entraîneur adjointe au Monte Tamaro Velo Club, dans le canton du Tessin. Elle est ensuite retournée à Aigle pour passer ses sept derniers mois en Europe comme stagiaire au sein de l’encadrement du CMC UCI.

"J’ai rencontré au cours de la formation des entraîneurs travaillant aux quatre coins du monde", raconte-t-elle. "Les échanges que nous avons pu avoir ont été très précieux."

"J’ai beaucoup appris au contact des entraîneurs du CMC UCI lorsque j’y étais stagiaire", poursuit-elle. "Pas seulement des techniques d’entraînement, mais aussi la mentalité et la philosophie européennes. Je pense que j’aurais pu faire encore mieux si j’avais eu toutes ces connaissances lorsque j’étais athlète."

Rentrée au Japon, Rie Odajima est désormais entraîneur adjointe au sein de la Fédération japonaise de cyclisme. Elle apprécie particulièrement la communication qu’elle entretient avec les coureurs : "Je leur parle beaucoup et j’essaie de comprendre la façon dont je peux les aider."

Promotion 2013 du diplôme d’entraîneur Entraîneur en chef, centre satellite du CMC UCI, New Delhi

RK Sharma était tellement déterminé à voir réussir les cyclistes de son pays qu’il a quitté son emploi et accepté une baisse de salaire pour travailler auprès de l’équipe nationale de cyclisme. Déjà commissaire international, il a décroché en 2013 le Diplôme d’entraîneur UCI.

"J’ai pratiqué le cyclisme pendant dix ans en Inde", témoigne-t-il. "Je connais donc les difficultés auxquelles nos coureurs sont confrontés. Il était essentiel de suivre cette formation afin de s’engager dans la bonne direction. L’UCI dispose d’un savoir-faire important, j’ai appris des techniques d’entraînement totalement différentes de ce que nous faisions en Inde. J’ai également bénéficié de nombreux conseils de la part des autres entraîneurs ayant suivi la formation."

RK Sharma confie avoir reçu le soutien total de la Fédération Nationale indienne et s’être fixé des objectifs personnels et collectifs ambitieux : "J’ai réalisé jusqu’ici environ 50% de mes projets. Je me sens responsable envers mon pays, mais également envers le CMC UCI, dont j’essaie de me montrer à la hauteur. Les Jeux Olympiques de Tokyo 2020 constituent mon principal objectif."

L’entraîneur diplômé est particulièrement fier de la talentueuse Deborah, devenue début mars la première cycliste féminine indienne de l’histoire à participer aux Championnats du Monde Piste UCI. Elle fait partie de l’équipe du centre satellite du CMC UCI, qui a récemment ouvert à New Delhi.

"Nous faisons des progrès et j’espère que cela va continuer dans les années à venir", se félicite Sharma.

Promotion 2015 du diplôme d’entraîneur Entraîneur national, Singapour

Après avoir suivi une formation de Niveau 1 en Corée du Sud, Adrian Ng a souhaité approfondir encore ses aptitudes et ses connaissances.

"Je voulais continuer à m’informer, à apprendre", explique-t-il. "Je travaillais déjà pour l’équipe nationale, mais j’avais envie de pousser plus loin cette expérience et de voir quelles étaient les différences entre notre travail et celui de l’UCI. La formation nous a sortis de notre zone de confort, ce qui est une bonne chose. J’ai appris à penser davantage à l’environnement des athlètes, plutôt que de se concentrer uniquement sur les principaux indicateurs de performance."

Adrian Ng, qui travaille désormais auprès de l’équipe nationale piste de Singapour, a l’intention de la rendre la plus compétitive possible sur la scène internationale. Il a cependant reconnu, lors des récents Championnats d’Asie, au Japon, qu’il n’était pas toujours évident d’entraîner dans un pays ne disposant pas de vélodrome.

"Nous devons nous rendre en Thaïlande, ou ailleurs, pour pouvoir nous entraîner sur piste", confie-t-il. "Nous entretenons de bonnes relations avec nos pays voisins. Nos athlètes ont fait de leur mieux (aux Championnats d’Asie), mais notre principal objectif est les Jeux d’Asie du sud-est, à Kuala Lumpur (Malaisie), l’an prochain."

Le Programme de formation des entraîneurs du CMC UCI s’adresse aux entraîneurs du monde entier. Alors que les formations de Niveaux 1 et 2 sont dispensées par des experts dans plusieurs pays différents, celle du Diplôme d’entraîneur UCI se fait exclusivement au siège de l’UCI, à Aigle, en Suisse. Le Programme de formation des entraîneurs donne à ces derniers les outils pour aider leurs athlètes nationaux à exploiter au mieux leur potentiel et à pouvoir être compétitifs sur la scène internationale.

Nous nous intéresserons, dans un prochain article, à des entraîneurs formés au CMC UCI, qui travaillent désormais en Afrique.