UCI Women's WorldTour

L’année 2016 marque un tournant majeur dans l’histoire du cyclisme professionnel féminin avec le lancement de l’UCI Women’s WorldTour. Tout au long de la saison, deux membres du peloton tiendront une chronique qui leur permettra de revenir sur les hauts et les bas, l’excitation et les défis indissociables d’une carrière professionnelle. À la veille de la première épreuve de l’UCI Women’s WorldTour, les Strade Bianche, elles évoquent leur préparation, leurs objectifs et leurs ambitions.

Annemiek van Vleuten fait partie des coureuses les plus expérimentées du peloton professionnel. La Néerlandaise s’est forgé un palmarès enviable comprenant notamment la première place du classement général de la Coupe du Monde Route Femmes UCI 2011, trois étapes sur le Giro d’Italia Internazionale Femminile (2014 et 2015), ainsi que des victoires sur le Tour des Flandres, le GP de Plouay-Bretagne et l’Open de Suède Vargarda lors de la saison 2011. Cycliste à plein temps depuis 2011, Annemiek est particulièrement performante sur l’effort solitaire et les courses d’un jour. Médaillée de bronze du contre-la-montre des Jeux Européens 2015, elle a signé chez Orica-AIS en 2016.

« C’est le premier hiver où je n’ai pas à me remettre d’une blessure, d’une mauvaise chute ou d’une opération. Ça me change vraiment des autres années. J’ai fait deux stages à Gran Canaria et j’ai passé trois semaines avec ma nouvelle équipe, Orica-AIS. Après le Tour du Qatar, je suis partie pour trois semaines d’entraînement en altitude à Tenerife… Enfin bon, jusqu’à ce que la neige s’en mêle ! Un moment unique, même si ce n’était pas au programme, mais c’est arrivé dans les derniers jours de mon stage, donc pas de problème ! « Cette année, il me tarde vraiment de courir les Classiques de printemps. J’aime le mauvais temps et les pavés. Je veux être prête.

« Pour moi, l’UCI Women’s WorldTour est une très bonne évolution pour le cyclisme féminin car il regroupe certaines des plus grosses courses. C’est un petit pas en avant, mais il est très positif pour la professionnalisation du cyclisme féminin. Ça va nous amener de bonnes choses.

« Depuis mes débuts, j’ai pu constater une grosse évolution du cyclisme féminin. Le niveau s’est élevé, et de plus en plus de pays sortent des filles très fortes. Je continue de progresser, mais la concurrence se fait de plus en plus rude et ça ne me facilite pas la tâche. En même temps, ça ajoute beaucoup de piment. Quand j’ai commencé, en gros, il y avait trois grosses équipes. Du coup, les autres se concentraient sur nous et attendaient qu’on bouge. Aujourd’hui, il y a davantage d’équipes et de filles qui prennent leurs responsabilités pour animer la course.

« Si je devais donner un conseil à ceux qui restent sceptiques par rapport au cyclisme féminin, ce serait de nous regarder ! Ou de nous suivre sur Strava… Quand ils verront qu’on peut tourner à des moyennes de 47 km/h en contre-la-montre, ils la mettront en veilleuse.

« J’ai hâte de courir avec ma nouvelle équipe. Je suis dans la pré-sélection pour les Jeux Olympiques et la sélection finale se fera après les Classiques de printemps, ce qui leur donne encore plus d’importance.

« Mais d’abord, place aux Strade Bianche. Des courses comme celle-ci ou le Tour des Flandres sont géniales. J’aime les courses héroïques, les courses qui ont une histoire… les courses épiques. »

Kasia Niewiadoma n’a que 21 ans mais elle entame déjà sa troisième saison professionnelle. L’an dernier, elle a montré à ses concurrentes plus âgées et aguerries de quel bois elle se chauffait en terminant sixième des Strade Bianche et cinquième de la Flèche Wallonne Féminine, alors épreuve de la Coupe du Monde Route Femmes UCI. Habituée à la première place des classements de « Meilleure Jeune », elle a décroché l’or de l’épreuve sur route des Championnats d’Europe U23 et pris la septième place de la course en ligne Femmes Elite des Championnats du Monde Route UCI, quelques jours après s’être adjugé le bronze dans le contre-la-montre par équipes avec la formation Rabo-Liv Women Cycling Team.

« Je me sens plus en forme que l’an dernier ! Reste à savoir si tout le monde a d’aussi bonnes sensations. Les premières courses vont être difficiles et faire mal aux jambes, c’est sûr, mais je suis heureuse que la saison des courses reprenne ! Au bout d’un moment, c’est pesant d’enchaîner les kilomètres à l’entraînement.

« Chaque année, je débute ma préparation pour la saison suivante le 1er novembre. Ça veut dire que les vacances sont terminées et qu’il faut se remettre au boulot ! Cet hiver, j’ai passé deux mois dans ma famille, en Pologne, où j’ai roulé autant que j’ai pu (je vis en montagne, donc en général il y a beaucoup de neige à cette période). Début janvier, je suis partie en Espagne pour le stage le plus long de ma vie : j’ai passé six semaines et demie loin de chez moi, à Calp et Guardamar avec mon équipe et la Fédération polonaise. Une météo parfaite, un décor magnifique, aucun pépin de santé et des gens formidables !

« Je ne ressens aucune pression pour les Strade Bianche. C’est clair que je veux faire un meilleur résultat cette année, mais je dois me dire que c’est une course comme les autres et que tout est possible, surtout sur les Strade Bianche. Une simple crevaison et le podium peut s’envoler... Je vais essayer de rester positive et éviter de me prendre la tête.

« Je suis fière de prendre part à la toute première édition de l’UCI Women’s WorldTour. C’est beaucoup d’enthousiasme et de bonheur. J’ai hâte d’attaquer cette saison 2016.

« Quoi d’autre cette année ? Ma sœur attend un bébé pour le mois de juin. C’est le premier de la famille ! J’AI HÂTE QU’IL OU ELLE ARRIVE ! »