Le printemps des Classiques est désormais terminé, et le peloton professionnel féminin se prépare à aborder le reste de la saison sur route. Kasia Niewiadoma (Raboliv Women Cycling Team) et Annemiek van Vleuten (Orica-AIS) font le bilan de leurs campagnes printanières respectives.
Ma deuxième place aux Strade Bianche, l’épreuve d’ouverture de l’UCI Women’s WorldTour, a été, d’un point de vue personnel, le moment fort de la saison des Classiques. L’équipe était forte, et je savais que le terrain me convenait. J’en ai donc profité pour m’échapper, et ça a payé ! Ce résultat m’a gonflée à bloc pour les courses suivantes, j’étais impatiente de retrouver mes coéquipières.
Autre fait marquant : la première victoire de notre équipe sur l’UCI Women’s WorldTour, grâce à Anna van der Breggen, lors de La Flèche Wallonne Féminine. Nous en étions toutes très heureuses. J’ai terminé quatrième, ce qui est un bon résultat également, même s’il faut reconnaître que personne n’aime vraiment terminer au pied du podium.
Je n’ai pas si souvent l’occasion de lever les bras à l’arrivée, mais j’ai pu le faire sur le Ronde van Gelderland (1.2), aux Pays-Bas. C’était un grand moment, et j’en ai profité au maximum. Nous avons très bien travaillé collectivement pour faire la différence, et mes attaques ont payé.
Je savais avant le début de la saison que j’avais effectué une bonne préparation, en Espagne, et que les sensations étaient là. Mais vous ne pouvez jamais connaître avant la première course l’état de forme des autres coureuses.
Je suis en tête du classement de la Meilleure Jeune de l’UCI Women’s WorldTour, mais je suis encore plus fière de ma sixième place au classement Élite, d’autant plus que je n’ai pas disputé l’ensemble des courses. J’ai presque du mal à y croire quand je vois les noms des coureuses qui m’entourent. Tout va si vite, je n’aurais pas pu l’imaginer il y a trois ans. Marianne Vos, Pauline Ferrand-Prévot et Anna van der Breggen étaient mes idoles il n’y a pas si longtemps encore, et ce sont mes coéquipières aujourd’hui. C’est incroyable.
Je n’ai pas de regrets par rapport aux derniers mois, même si j’aimerais parfois reprendre le départ d’une course avec l’expérience que j’ai pu en tirer après coup. Je n’hésiterais pas à le faire si j’en avais les moyens, car les choses ne se déroulent pas toujours comme prévu. Vous découvrez les forces et les faiblesses de vos adversaires, leur façon de courir, et puis quelqu’un parvient à vous surprendre. Mais c’est ce qui fait la beauté du cyclisme et qui alimente nos discussions à la fin des courses.
J’aurais aimé continuer à courir, mais je vais effectuer une coupure conséquente. C’est nécessaire afin de préparer le reste de la saison et d’atteindre plus tard mon pic de forme. Je vais m’entraîner en altitude, avec la Fédération Nationale polonaise, à la Sierra Nevada, dans l’optique de mes prochains gros objectifs, nos Championnats Nationaux et le Giro d’Italia Internazionale Femminile. C’est une épreuve qui me convient bien, j’ai hâte d’y être.
Je suis un peu triste que les Classiques de printemps soient déjà terminées. J’ai pris beaucoup de plaisir et j’aurais aimé les voir continuer !
Je me suis surprise moi-même ce printemps. J’ai été à l’avant de chaque course et dans le coup jusqu’à la fin. J’ai terminé dans le top 10 de toutes les épreuves de l’UCI Women’s WorldTour, à l’exception de La Flèche Wallonne Féminine. J’échangerais bien volontiers tous ces résultats pour une victoire, mais je suis satisfaite d’avoir été aussi régulière. C’est très plaisant d’être impliquée à chaque fois jusqu’à la décision finale. Je continue à découvrir ma nouvelle l’équipe, mais l’ambiance est bonne et très détendue.
Le Grand Prix Elsy Jacobs (2.1), au Luxembourg, sera ma dernière épreuve du printemps. Elle débutera le 29 avril par un prologue, qui sera suivi de deux étapes. J’ai disputé de nombreuses courses, il va donc falloir couper un peu afin d’être prête pour le reste de la saison. Je me sens plutôt bien, mais il est important de ne pas en faire trop. J’attends avec impatience mes camps d’entraînement du mois de mai, en Toscane, avec mon équipe, Orica-AIS, et ma Fédération Nationale.
Trois ou quatre coureuses de mon équipe devraient participer aux Jeux Olympiques. Le calendrier de nos compétitions a été pensé en fonction de cette échéance. L’un de mes principaux objectifs sera les Championnats Nationaux des Pays-Bas, à la fin du mois de juin. J’y disputerai le contre-la-montre et la course en ligne. Je veux progresser en contre-la-montre, et ma quatrième place, sur cette spécialité, lors de l’EPZ Omloop van Borsele, vendredi dernier, montre que j’avance dans la bonne direction.
L’une de mes autres priorités est de partager ma passion du cyclisme. C’est pourquoi j’organise depuis 2013 un événement annuel baptisé « Professionnel pendant 24 heures ».
Cela donne aux gens l’opportunité de découvrir le quotidien d’un coureur professionnel. J’organise cet événement en partenariat avec un hôtel, où nous passons la nuit et prenons un vrai petit-déjeuner d’avant course, avant de rouler sur le parcours du Ronde van Drenthe, une épreuve de l’UCI Women’s WorldTour.
Je m’occupe du ruban pour leurs guidons, leur donne des informations sur le parcours et les sections pavées, et les encourage à accélérer dans les côtes. Nous faisons également la course. Je fais alors office d’équipière. C’est très amusant. Je n’oublierai jamais la fois où j’ai préparé le sprint final pour un homme de 70 ans.
Nous avions effectué cette année (25 et 26 avril) la partie théorique du programme, mais lorsque je me suis réveillée, mardi, ma chambre était si lumineuse que j’ai tout de suite réalisé qu’il avait neigé. C’est très rare en avril aux Pays-Bas. Ce n’était pas des conditions pour rouler, nous avons donc été contraints de repousser aux 30 et 31 mai. Dix des participants de cette année ont même assisté au Ronde van Drenthe, en mars dernier. C’est formidable de les voir s’intéresser d’aussi près au cyclisme féminin !