UCI Women's WorldTour

L’entraînement intensif auquel elles se sont astreintes durant des camps d’entraînement organisés en mai semble avoir payé pour Annemiek van Vleuten (Pays-Bas) et Kasia Niewiadoma (Pologne). L’une et l’autre viennent en effet de remporter leurs Championnats Nationaux : Annemiek celui du contre-la-montre, et Kasia ceux du contre-la-montre et de la course en ligne. Elles auront ainsi le plaisir de porter leur maillot national durant une année.

Honnêtement, je déteste les contre-la-montre ! Et je déteste m’entraîner pour cette spécialité. Je pense que beaucoup d’entre nous entretiennent une relation d’amour-haine avec le contre-la-montre. Vous devez aller au-delà de vos limites et ça fait vraiment mal. L’idéal, c’est d’être totalement dans l’effort. C’est ce qui m’est arrivé aux Championnats Nationaux, mais ce n’est pas toujours possible.

Mais posséder le maillot rouge, blanc et bleu de Championne Nationale m’aidera beaucoup à me lever pour aller m’entraîner pour cet exercice. Porter ce maillot constitue une énorme source de motivation. Les Championnats Nationaux étaient vraiment importants pour moi cette année, et c’est pour ça que j’ai levé le pied et fait l’impasse sur l’Aviva Womens Tour.

Il s’agissait d’un contre-la-montre de 30 kilomètres, et comme je le disais, j’étais vraiment dedans dans les 15 premiers kilomètres et ne sentais même pas mes jambes. Je voyais bien que je roulais à plus de 50 km/h, mais je pensais que ce n’était pas possible. Puis j’ai entendu que j’avais une minute d’avance. J’ai eu un peu plus de peine dans la deuxième moitié du parcours, mais j’ai tout donné. J’ai réalisé que je pouvais devenir Championne des Pays-Bas, alors je n’ai pas pris de risques dans les virages. Et j’ai quand même terminé avec 1 min 41 sec d’avance sur la médaillée d’argent Chantal Blaak. Ma vitesse moyenne de 48,2 km/h m’aurait permis de terminer en 4e position dans la course des Hommes Moins de 23 ans. Cela montre que le cyclisme féminin devient de plus en plus professionnel. Le niveau augmente et on se rapproche des hommes. J’en suis fière. A 33 ans, je découvre mes points forts !

Gagner n’est pas si fréquent, et c’était très important pour moi de profiter de ce moment, ce que j’ai vraiment fait avec ma famille et mes amis. Il n’y avait qu’un jour de battement entre le contre-la-montre et la course en ligne, alors ça a été difficile de se reconcentrer.

Le parcours de la course en ligne était plat et pas technique du tout, alors que je préfère quand c’est vallonné ; c’est là que je peux faire la différence. Le jeu d’équipe était très important sur cette course et j’étais seule, ce qui m’a desservie. Mais j’ai quand même fait de mon mieux et j’ai eu du plaisir, sachant que j’avais déjà un maillot de Championne Nationale dans l’armoire.

Maintenant, le seul objectif c’est Rio. Je m’entraîne à Trepalle, en Italie, à 2'300 m d’altitude. Là-bas il n’y a qu’un hôtel et rien à faire à part s’entraîner, manger, dormir et se reposer. Mentalement, c’est très important de disposer de ces journées calmes, sans stress et avec plein de bons bouquins à lire.

Je sais que ma forme est bonne, mais j’aimerais être encore mieux. J’ai de l’expérience et je sais ce que j’ai à faire. L’Internationale Thüringen Rundfahrt der Frauen, qui aura lieu en Allemagne du 15 au 21 juillet, constituera le prochain test…

J’ai espéré devenir Championne Nationale, j’en ai rêvé. J’ai toujours regardé avec admiration les filles qui portaient le maillot national polonais, et maintenant c’est moi qui vais le porter toute une année, dans les contre-la-montre et les courses en ligne !

Je pensais que j’allais réaliser une bonne performance sur le contre-la-montre, mais pour la course en ligne c’était plus incertain, tout peut arriver. Le parcours était assez difficile et j’ai attaqué dès la première montée. Pendant 100 km, nous n’étions que deux. Ça a été une des courses les plus dures que j’aie faite, mais dès le départ je me sentais très forte. J’ai senti que je pourrais faire ce que je voulais dans les ascensions. Il s’agissait d’une échappée à deux, mais je n’ai pas arrêté de me dire que j’étais là pour gagner, pas pour être deuxième.

Dans les courses en ligne, vous avez l’avantage d’être en mesure de voir vos concurrentes, leurs expressions faciales, si elles souffrent ou non. Dans les contre-la-montre, vous êtes seule et devez faire attention de ne pas partir trop vite.

Remporter la course en ligne m’a procuré bien plus d’émotion que gagner le contre-la-montre. Ma famille et mes supporters étaient là et faisaient beaucoup de bruit. Je pouvais les entendre sur le parcours durant la course.

C’est gratifiant de voir que mon camp d’entraînement en Sierra Nevada porte ses fruits. Ça en valait la peine, et je sens que je suis capable de souffrir plus longtemps. C’est toujours vraiment douloureux, mais je le supporte mieux.

Le Giro del Trentino Alto Adige-Südtirol était ma première course après le camp d’entraînement. J’ai remporté une étape et le classement général. Avec ça, j’ai su que j’étais en grande condition.

Après mes trois victoires, je suis cette semaine à la maison, en Pologne, pour récupérer de toutes ces courses et de tous ces voyages. C’est si bon d’être de nouveau à la maison. Mon père est en train d’installer une nouvelle penderie pour mes maillots nationaux ! Et je vais passer du temps avec mon tout jeune neveu qui est né le 18 juin, le jour où j’ai remporté la première étape du Giro del Trentino. Il est tellement mignon.

Cette semaine, je vais faire quelques entraînements courts et intensifs, mais pas trop, parce que vendredi (1er juillet), c’est le départ du Giro d’Italia Internazionale Femminile, une épreuve de 10 jours. C’est l’un de mes principaux objectifs et je pense que c’est pareil pour une bonne partie des autres filles. Nous savons qu’une course difficile nous attend à Rio et tout le monde veut se jauger dans les montées.

Mon but c’est d’être dans les trois premières du classement général. Et ce serait tellement bien de remporter une étape avec mon maillot de Championne Nationale de Pologne.