A la veille des Championnats du Monde Route UCI de Doha, au Qatar, Annemiek van Vleuten (Pays-Bas) et Kasia Niewiadoma (Pologne) nous parlent de leur préparation depuis les Jeux Olympiques de Rio 2016 et de leurs objectifs pour le plus important événement annuel du cyclisme sur route.
Je suis arrivée à Oman mardi avec l’équipe nationale des Pays-Bas et je m’envolerai pour Doha samedi. Lors de ma première sortie d’entraînement, il faisait plus de 40 degrés et j’ai bu le contenu de cinq bidons en trois heures. Je ne suis pas quelqu’un qui souffre particulièrement de la chaleur, mais là on se trouve dans des conditions particulières et je suis très contente d’avoir du temps pour m’y acclimater.
Mon grand objectif à Doha est le contre-la-montre individuel de mardi. J’ai commencé à penser sérieusement au contre-la-montre des Mondiaux après avoir remporté celui des Championnats Nationaux des Pays-Bas au mois de juin. Puis au début du mois de septembre, j’ai gagné le prologue du Lotto Belgium Tour avec une avance de sept secondes. C’est une marge relativement importante sur une parcours bouclé en environ 5 minutes 30. Ça m’a donné confiance. Le Lotto Belgium Tour était ma première course après ma chute de Rio, alors j’étais vraiment très heureuse de remporter à la fois le prologue, l’étape reine et le classement général. J’ai aussi reçu plein d’encouragements de la part des autres filles du peloton, ce qui était vraiment super.
Je n’avais pas effectué d’entraînements spécifiques depuis Rio, j’avais juste roulé pour le plaisir. Mais j’ai réalisé que je tenais toujours la forme de Rio. La seule chose qui me manquait peut-être, c’était de pouvoir réaliser un long effort intense sur un vélo de contre-la-montre. Mais la semaine dernière, j’ai travaillé dans ce sens durant un camp d’entraînement en Sicile avec Marianne Vos, et je me suis sentie mieux chaque jour. J’avais également fait quelques tests d’aérodynamique sur la piste avant le Lotto Belgium Tour et procédé à quelques ajustements au niveau de ma position sur le vélo, ce qui a été une bonne chose aussi. Je n’ai fait que de petits ajustements, mais même un gain marginal peut faire toute la différence.
Après ma victoire en Belgique, j’ai participé à deux courses d’un jour en Italie, les 24 et 25 septembre : le Giro dell’Emilia Internazionale Donne Elite et le Gran Premio Bruno Beghelli Internazionale Donne Elite. Dans la première, j’ai été prise à l’arrière d’une chute et je n’ai pas pu terminer. Dans la seconde, j’ai essayé d’attaquer dans une section en montée, mais je n’ai pas réussi à m’échapper. C’est vraiment bien que ces deux courses figurent au calendrier, mais j’aimerais que les organisateurs les durcissent, qu’il y ait plus de montées.
J’ai maintenant presque terminé mon travail spécifique, alors jusqu’à mardi, je vais m’habituer à la chaleur, me reposer beaucoup, boire beaucoup et dormir tout autant. Le contre-la-montre est assez long et très technique, avec beaucoup de virages, ce qui me plait. La saison a été longue et beaucoup de coureuses sont fatiguées, mais moi je me sens d’attaque et prête à me lancer dans la bataille.
Du côté de la course en ligne, j’ai couru sur le parcours à l’occasion du Ladies Tour of Qatar. J’aurais aimé que la course féminine sorte de la ville dans les zones sujettes au vent latéral et à la formation d’échelons. Mais la course sera plate et ne sera pas exposée au vent. Cela dit, l’équipe néerlandaise possède d’excellentes coureuses et deux sprinteuses très rapides, alors nous aurons pas mal d’atouts dans notre manche !
Et après Doha ? Je me réjouis vraiment beaucoup de passer trois mois et demi en Australie, où j’aurai la chance de séjourner aves quelques-unes de mes coéquipières d’Orica-AIS. Je participerai à une course de mountain bike par étapes, la Crocodile Trophy, à la fin du mois d’octobre. Mais juste pour le plaisir. Je prendrai des photos et profiterai à fond. Je prendrai part à quelques courses sur route aussi quand je serai en Australie, sans oublier de faire une pause, de me reposer un peu et de faire du tourisme. La plongée est au programme !
Le mois écoulé m’a apporté de grandes satisfactions et de très bons résultats. Je me sentais très bien au Boels Rental Ladies Tour, aux Pays-Bas, et j’ai enchaîné avec les Championnats d’Europe où j’ai remporté le titre chez les Moins de 23 ans et terminé deuxième chez les Elites. En plus de tout ça, j’ai terminé en tête du classement des Jeunes de la première édition de l’UCI Women’s WorldTour. Je suis vraiment très heureuse de tout cela.
Pour en revenir au Boels Rental Ladies Tour (30 août au 4 septembre), ça a été l’une de mes meilleures courses de l’année. J’ai remporté la 3e étape, la 6e étape et le classement des Jeunes ! Je ne m’attendais pas à de tels résultats si peu de temps après les Jeux Olympiques. Lorsque je suis revenue de Rio, j’ai fait une pause, me suis reposée avec ma famille et mes amis, et j’ai juste un peu roulé. Après m’être focalisée si longtemps sur les Jeux, mon corps et mon esprit avaient besoin de récupérer. Et finalement il s’est avéré que cette pause m’a aidée à être en forme !
Evidemment, je n’y serais jamais parvenue sans mes coéquipières qui m’ont admirablement soutenue et m’ont fait totalement confiance. Je ne sais pas ce qui me fait le plus plaisir de mon maillot de meilleure jeune coureuse ou de ma 5e place au général. Quand je cours, je ne vise jamais le maillot de meilleure jeune. Je cherche juste à obtenir un bon résultat.
Ensuite, j’ai participé aux Championnats d’Europe, à Plumelec, en France, où j’ai réussi à défendre mon titre chez les Moins de 23 ans. Cette année, nous courrions avec les Elites, et j’ai terminé deuxième derrière Anna van der Breggen, qui m’a battue au sprint. Ce qui signifie que j’ai deux médailles : l’or des Moins de 23 ans et l’argent des Elites. Les deux me font pareillement plaisir, elles sont mes deux bébés !
En allant aux Championnats d’Europe, j’espérais réaliser une belle course avec mes coéquipières de la Fédération polonaise. Elles ont beaucoup travaillé pour me placer dans les meilleures conditions et me faire économiser le maximum d’énergie. Terminer deuxième derrière la Championne Olympique est très satisfaisant. Anna est aussi ma coéquipière chez Rabo Liv et elle est vraiment un exemple. J’aime m’inspirer de la façon dont elle envisage le cyclisme. Elle est certes maintenant Championne Olympique, mais elle est toujours l’Anna qu’elle était lorsque je l’ai rencontrée il y a trois ans. Elle est une coéquipière géniale, et je suis déjà triste qu’elle ne soit plus avec moi l’année prochaine étant donné qu’elle est en train de changer d’équipe.
Mes deux dernières courses se sont déroulées en Italie : il s’agissait du Giro dell’Emilia Internazionale Donne Elite et du Gran Premio Bruno Beghelli Internazionale Donne Elite. La première ne s’est pas bien passée pour moi : j’étais fatiguée par mon voyage et mon entraînement, et pas assez reposée pour réaliser une bonne performance. Le jour d’après je me sentais déjà mieux, et quoi qu’il en soit ces deux courses auront constitué une bonne préparation en vue des Mondiaux.
Je suis à Doha maintenant et je me réjouis beaucoup du contre-la-montre par équipes de dimanche avec mes coéquipières. C’est un objectif majeur vu que nous avions ramené le bronze de Richmond l’an passé. Nous nous sommes entraînées ensemble aux Pays-Bas la semaine dernière et avons déjà reconnu le parcours ici à Doha. Nous sommes toutes excitées.
La course en ligne ne me convient pas vraiment, mais je suis venue ici pour travailler pour mes coéquipières de l’équipe polonaise et je ferai de mon mieux pour aider notre leader. Ce sont mes 6es Championnats du Monde UCI si l’on compte les Juniors, et c’est toujours quelque-chose de spécial de porter le maillot national et de se battre pour son pays.
Je n’ai pas de programme spécifique après Doha, mais ce dont je suis sûre, ce que je me reposerai beaucoup et ne ferai pas de vélo !!!