Elisa Longo Borghini (UAE Team ADQ) a dû attendre sa 13e participation au Giro d'Italia Women, en 2024, pour enfin remporter la victoire qu'elle poursuivait depuis le début de sa carrière. Mais elle n'a pas mis longtemps à doubler la mise, avec un nouveau succès remporté dimanche à Imola, au lendemain de sa reconquête du maillot rose (maglia rosa) !
Après la joie de sa victoire en 2024, Longo Borghini a déclaré cette année « Cette deuxième victoire signifie beaucoup », au moment où elle célébrait sa victoire devant Marlen Reusser (+ 18'“) du Movistar Team et Sarah Gigante (+ 1'11”') de l'équipe AG Insurance - Soudal.
À 33 ans, Longo Borghini est depuis longtemps une figure importante du cyclisme féminin, ayant mené l'Italie à de nombreuses victoires, mais sa relation avec le Giro a été mitigée. Elle adore courir chez elle, profitant au maximum des interactions avec les fans. Elle a remporté plusieurs victoires d'étape (trois), est montée sur le podium final pour la première fois en 2017 (2e) et a endossé son premier maillot rose en 2020 (après le contre-la-montre par équipes d’ouverture)... mais la victoire finale lui avait toujours échappé jusqu'à l'édition 2024, où elle a dominé le classement général du premier au dernier jour.
Enfin, la championne italienne (six fois Championne Nationale de la course en ligne, dont les trois dernières fois consécutivement) a trouvé le chemin de la victoire dans son Grand Tour national.
« Ce fut une aventure incroyable »
Tout comme l'édition 2024, le Giro d'Italia féminin 2025 a débuté par un contre-la-montre individuel (14,2 km à Bergame), un exercice dans lequel Longo Borghini excelle. Mais cette fois-ci, elle a terminé troisième de la première journée derrière deux puissantes concurrentes : la Suissesse Marlen Reusser, de retour à son meilleur niveau après une année 2024 marquée par les problèmes de santé, et la Belge Lotte Kopecky (Team SD Worx – Protime), Championne du Monde UCI, toujours impressionnante lorsqu'il s'agit d’exprimer sa puissance brute.
Longo Borghini a perdu 16 secondes ce jour-là, ce qui ne représente pas grand-chose compte tenu des ascensions qui attendaient les coureuses sur la route menant à Imola. Peu de personnes sont aussi conscientes que Longo Borghini de l'ampleur des défis à relever pour décrocher le maillot rose. « Ce fut une aventure incroyable avec mon équipe », a-t-elle déclaré dimanche, après « huit jours à fond » qui ont finalement récompensé « des mois de travail et de sacrifices. Ce fut une semaine parfaite, où tout le monde s'est donné à 100 % pour me soutenir ».
Cette année, Longo Borghini n'a remporté aucune étape, mais elle a construit sa victoire au classement général grâce à une régularité extraordinaire : 6e à Aprica, où Anna Henderson (Lidl-Trek) a remporté sa première victoire dans l'UCI Women's WorldTour ; 4e au sprint à Trente, à l’issue d’un emballage dominé par Lorena Wiebes (Team SD Worx-Protime) ; 2e à Pianezze, dans le sillage de la grimpeuse en pleine ascension Sarah Gigante ; 6e dans un autre sprint dominé par Wiebes, à Monselice ; 9e à Terre Roveresche, où Liane Lippert (Movistar Team) s'est imposée au sprint ; 2e à nouveau derrière Gigante pour prendre le maillot rose sur le Monte Nerone ; et enfin 4e à Imola, pour contrôler Reusser tandis que Lippert remportait une deuxième victoire.
Du rose au jaune ?
« Cette victoire signifie beaucoup, surtout parce que je sortais d'un printemps où je n'avais pas obtenu les résultats escomptés », explique Longo Borghini. Après sa victoire dans l'UAE Tour Women, elle a dominé deux épreuves de l'UCI ProSeries (Dwars door Vlaanderen / À Travers La Flandre et De Brabantse Pijl – La Flèche Brabançonne), mais elle a été frustrée lors de son retour à Milano-Sanremo Donne (11e), s'est retirée du Ronde van Vlaanderen et n'a pas joué le rôle qu'elle espérait dans des courses telles que les Strade Bianche Donne (55e) et Liège-Bastogne-Liège Femmes (48e). Elle s'est battue dans le peloton de tête de la Vuelta a Burgos Feminas, mais a finalement dû se contenter de la deuxième place.
Au Giro d'Italia Women, sa régularité a été récompensée par la neuvième victoire de sa carrière, la sixième au niveau de l’UCI WorldTour (deux victoires au Giro d'Italia Women, deux à l'UAE Tour Women, une au Women's Tour et une à l'ancienne WWT Emakumeen Bira). « Nous avons réussi à tout remettre à plat et à nous préparer pour le Giro, qui était l'objectif global de toute l'équipe », a-t-elle déclaré, félicitant ses coéquipières non seulement pour leur soutien, mais aussi pour avoir créé l'ouverture qui lui a permis de distancer Reusser à 16 kilomètres de l'arrivée de la septième étape.
L'équipe de Longo Borghini n'aura pas beaucoup de temps pour se reposer, car elle se prépare déjà pour la prochaine épreuve de l'UCI Women's WorldTour : le Tour de France Femmes avec Zwift (26 juillet - 3 août). Après le maillot rose, pourront-elles remporter le maillot jaune ?