Dans les semaines précédant l’événement qui représentait pour eux la plus importante compétition de l’année, dix paracyclistes se sont entraînés au Centre Mondial du Cyclisme (CMC) UCI africain de Potchefstroom, en Afrique du Sud. Depuis là, ils se sont rendus directement sur les Championnats du Monde Paracyclisme Route UCI de Pietermaritzburg. L’événement se tenait pour la première fois en Afrique du Sud.
Au total, les participants au camp sont parvenus à monter huit fois sur les podiums de Pietermaritzburg, notamment en remportant trois titres de Champion du Monde UCI. Mais ceux qui ont terminé un peu plus loin dans les classements ont néanmoins été à la hauteur des espoirs placés en eux : « Nous avons tous été agréablement surpris par les résultats obtenus », a confirmé Jean-Pierre van Zyl, Directeur du CMC UCI africain.
Il explique que durant le camp de trois semaines, les athlètes bénéficiaient d’entraînements en groupe, de sessions individuelles et de séances sur mesure conçues par le High Performance Institute of North-West University. Les quatre classes sportives étaient représentées dans le cadre du camp : les vélos à mains, les vélos (adaptés), les tricycles et les tandems. Quant aux participants, tous les niveaux étaient représentés, des relativement nouveaux-venus dans la discipline aux Champions du Monde UCI en titre.
« Comme il s’agissait de la dernière étape de leur entraînement, nous devions nous assurer que le volume de travail était bien dosé, pour ne pas les épuiser avant les compétitions, explique Van Zyl. Nous avons travaillé dur au niveau des muscles abdominaux et nous sommes également concentrés sur les aspects techniques et les virages. Nous avons fait quelques entraînements en haute intensité. Les tandems ont roulé derrière moto pour simuler les conditions de course, qui demandent d’en faire un peu plus. »
Les deux tandems du camp, tous deux polonais, ont réalisé de beaux Championnats à Pietermaritzburg : Iwona Padkoscielna et sa pilote ont obtenu une médaille d’argent (course en ligne) et une autre de bronze (contre-la-montre), tandis que Marcin Polak conservait son titre mondial du contre-la-montre et remportait l’argent de la course en ligne. La Néerlandaise Carmen Koedood (WH2) a quant à elle été sacrée deux fois Championne du Monde UCI. Pour sa part, le Suédois Ricard Nilsson (MT1) est monté sur la troisième marche du podium de la course en ligne et la deuxième de celui du contre-la-montre. Tout cela devant les yeux attentifs de Jean-Pierre van Zyl :
« ça a été une expérience incroyablement enrichissante, aussi bien pour les athlètes que pour les collaborateurs du CMC. L’attitude positive des athlètes a sans nul doute déteint sur chacun d’entre nous. »
Habituée à s’entraîner seule, la seule paracycliste licenciée d’Estonie, Mari-Liis Juul, a particulièrement apprécié les conseils des entraîneurs du camp : « Ce qui m’a le plus surprise, c’est l’entraînement de base. Après la troisième session, je me sentais déjà plus forte et plus athlétique. Nous avons eu deux sessions sur la technique qui correspondaient exactement à ce dont j’avais besoin. J’ai corrigé ma position sur le vélo, et bien que j’aie encore besoin de pratique en matière de technique de virage, je possède maintenant les bases pour être en mesure de progresser de manière autonome.
« J’ai adoré les parcours exigeants de Pietermaritzburg. Malheureusement, je n’ai pas vraiment brillé cette fois, et j’ai été victime de problèmes mécaniques, mais je suis heureuse d’avoir acquis cette expérience. Ces prochaines années je deviendrai plus forte et plus habile. »
Carmen Koedood a fait encore mieux que ses deux médailles d’argent obtenues lors des précédents Championnats du Monde Paracyclisme Route UCI, à Nottwil, en Suisse, en 2015. Après avoir endossé son second maillot arc-en-ciel à Pietermaritzburg, la coureuse néerlandaise de 21 ans a déclaré : « Je ne sais pas comment décrire ce que j’éprouve. Le camp a constitué la préparation parfaite pour ces Mondiaux. J’ai appris à mieux prendre mes virages et j’ai travaillé ma technique. L’entraînement était très intensif, mais je n’ai jamais songé à abandonner. Je pense que je vais m’entraîner différemment maintenant une fois rentrée aux Pays-Bas. »
Avec un an d’expérience du vélo à mains seulement, l’athlète libanais de 21 ans avait tout à apprendre lors du camp d’entraînement : « J’ai appris que des choses simples peuvent avoir un gros impact, par exemple le régime alimentaire, les habitudes de sommeil et les techniques d’échauffement. J’ai aussi réalisé le volume de travail dont j’ai besoin pour devenir meilleur. Mais peu importe la difficulté de la tâche, ce n’est rien quand on est passionné.
« De retour chez moi, j’essaierai de mettre en pratique tout ce que j’ai appris durant le camp. Mes objectifs à long terme sont de participer aux Jeux Paralympiques et d’être compétitif sur les Championnats du Monde UCI. Le fait que des professionnels saluent le niveau qui est le mien à mon âge m’encourage. »
Le Centre Mondial du Cyclisme UCI organise des camps paracyclistes depuis 2015. Jusqu’à aujourd’hui, ils avaient tous été organisés au siège de l’UCI, à Aigle, en Suisse.