Erju Zhang, mécanicien au Centre Mondial du Cyclisme UCI

En mai 2013, le mécanicien chinois Erju Zhang est arrivé au Centre Mondial du Cyclisme (CMC) de l’Union Cycliste Internationale (UCI), à Aigle, en Suisse, pour un stage de deux mois.

Les mois se sont transformés en années, et Erju Zhang travaille toujours en Suisse. Aujourd’hui mécanicien chevronné, il partage cette année son temps entre l’atelier du CMC UCI et de nombreux déplacements avec l’UCI WorldTeam IAM Cycling. Il passera quelque 140 jours avec la formation suisse, que ce soit dans le cadre de camps d’entraînement ou de courses. Ce week-end, il se rendra sur deux épreuves par étapes espagnoles du calendrier UCI WorldTour, la Volta Ciclista a Catalunya, puis, dans la foulée, la Vuelta Ciclista al Pais Vasco.

« Lorsque je suis arrivé au Centre Mondial du Cyclisme UCI pour la première fois, je ne pensais pas que j’y serais toujours deux ans plus tard », note Erju Zhang, qui n’a toutefois jamais caché son désir de travailler pour une équipe cycliste professionnelle. Lors de sa première année en Suisse, il avait déjà vécu une telle expérience, au sein de l’UCI WorldTeam Orica GreenEdge puis du Team Europcar et de IAM Cycling.

Depuis deux ans, il travaille en demeurant déterminé à atteindre son objectif. Son expérience pratique des dernières années lui a révélé toutes les facettes du métier, mais obtenir un poste au sein d’une équipe pro reste son but.

« Vous devez voyager, voyager et encore voyager. Ce n’est pas facile si vous avez une famille. C’est une profession difficile », admet-il.

Les journées d’un mécanicien sont longues durant les épreuves par étapes : il faut préparer les vélos avant le départ, suivre la course en voiture, puis nettoyer et entretenir les vélos après la course lorsque les coureurs se douchent et se font masser. Les jours peuvent se prolonger suivant la distance séparant la ligne d’arrivée de l’hôtel. Erju Zhang se souvient d’un jour de l’an passé, lorsqu’il avait fallu trois heures pour rejoindre l’hôtel pour commencer seulement à travailler sur les vélos. Et peu importe la longueur des journées et l’état de fatigue : l’erreur n’a pas sa place.

« Mais je ne trouve pas cela si stressant, affirme le mécanicien chinois. Je crois que je maîtrise mon métier et que je peux faire du bon travail. J’aime vraiment travailler sur les vélos. Parfois, il y a la pression du temps ou une tâche complexe à accomplir. On peut être amenés à travailler sous la pluie ou la neige, mais ce n’est pas un problème : c’est la vie des mécaniciens. »

Entre deux engagements avec des équipes professionnelles, Erju Zhang redevient un collaborateur de l’atelier du Centre Mondial du Cyclisme UCI – où il a beaucoup appris lors de son stage – dont l’apport est le bienvenu.

« Erju est un très bon mécanicien, considère le Manager de l’atelier mécanique du CMC Alex Roussel. S’il ne l’était pas, les équipes ne recourraient pas à ses services. Lorsqu’il est au Centre, il travaille de manière tout à fait autonome. Et lorsque je ne suis pas là, il peut superviser les stagiaires à ma place. »

Depuis que Zhang et l’Ethiopien Gebregiorgis Weldehiwot ont participé au premier stage en 2013, huit autres stagiaires provenant d’autant de pays ont eux aussi acquis de nouvelles compétences sous l’égide attentive d’Alex Roussel et son équipe. Erju Zhang sait exactement ce qu’ils ressentent.

« C’est très impressionnant la première fois que vous arrivez au siège de l’UCI, se rappelle-t-il. Lorsque je vois les stagiaires arriver, j’essaie d’imaginer comment je peux les aider. Il faut vraiment qu’ils aient une certaine expérience avant de venir ici, parce que le cours ne dure que deux mois. Il y a beaucoup d’informations à absorber et ensuite ils doivent être en mesure de les mettre en pratique. »

Avant d’arriver au Centre Mondial du Cyclisme de l’UCI, Zhang exerçait trois métiers : mécanicien pour le Service de dépannage neutre de Shimano, mécanicien-chef dans le plus ancien magasin de vélos de Chine et mécanicien à temps partiel dans un autre magasin les week-ends.

Travailler dur ne fait pas peur à ce mécanicien ambitieux. Il rêve toujours de rejoindre une équipe professionnelle et n’a pas perdu une once de la motivation qui l’anime.

« Lorsque je suis arrivé ici, je voulais rejoindre une équipe professionnelle. Je pense que je suis sur le bon chemin », conclut-il.

La Formation pour mécaniciens UCI est destinée aux individus désirant mener une carrière de mécanicien professionnel, soit au sein d’une équipe professionnelle, soit d’une Fédération Nationale. Elle les dote de toutes les compétences théoriques et pratiques nécessaires pour travailler comme mécanicien professionnel.

La première session 2015 est en cours. Elle sera suivie d’encore deux formations organisées aux mois de mai et juin et aux mois de septembre et octobre.