Centre Mondial du Cyclisme UCI : coup de projecteur sur le centre satellite japonais

Le Mont Fuji compose le majestueux arrière-plan du Vélodrome d’Izu, niché dans les collines dominant la ville de Shuzenji, à 150 kilomètres de Tokyo, et situé à quelques centaines de mètres de l’Ecole de Keirin.

Une route forestière sinueuse conduit à cette piste couverte qui fait partie du Centre du Sport Cycliste Japonais, un endroit où de nombreux athlètes d’Asie ont fait leur preuve au fil des ans. En effet, le Centre est l’un des satellites du Centre Mondial du Cyclisme (CMC) UCI d’Aigle, en Suisse, depuis 2002.

Le Centre Cycliste Continental de Shuzenji (CCCS) accueille régulièrement l’équipe nationale de cyclisme sur piste du Japon, ainsi que des athlètes de tout le continent à l’occasion de stages d’entraînement organisés deux fois par an. De plus, le CCCS envoie ses entraîneurs experts dans le cadre de camps d’entraînement mobiles organisés au moins une fois par année dans un pays d’Asie du Sud-Est.

Dans quatre ans, ce vélodrome construit en 2011 sera le théâtre des épreuves sur piste des Jeux Olympiques de Tokyo 2020. D’ici là, quelques rénovations seront entreprises et la capacité du vélodrome augmentée.

Les années à venir s’annoncent chargées, mais dans l’intervalle, tout se déroule comme à l’accoutumée dans ce vélodrome qui offre des conditions d’entraînement idylliques aux athlètes désirant se consacrer pleinement à leur sport loin des distractions du quotidien.

Depuis son ouverture, le CCCS a été le site d’entraînement de six participants aux Jeux Olympiques, notamment de Lee Wai Sze, porte-drapeau de la délégation de Hong Kong aux JO de Londres 2012 et médaillée de bronze du keirin. Lee Wai Sze a participé à pas moins de huit camps d’entraînement à Izu avec son équipe nationale. Le mois dernier, elle a été sacrée Championne Continentale d’Asie du keirin sur ce même vélodrome.

« Nous entretenons des relations très étroites avec le Centre, confirme l’entraîneur de l’équipe de Hong Kong, le Dr Zhang Jie.

« La plupart de nos coureurs viennent ici, probablement le 90 %. Ils apprennent la discipline et reçoivent un très bon enseignement. »

« Je me suis entraîné ici à de nombreuses reprises », confirme Cheung King Lok, un coureur récemment sacré Champion d’Asie de la course en ligne et du contre-la-montre. Egalement très performant sur piste (il est Champion d’Asie 2016 de la poursuite individuelle et a obtenu la médaille de bronze dans le Scratch des Championnats du Monde Piste UCI 2014 de Cali, en Colombie), l’athlète de Hong Kong précise : « Chez nous, nous nous rendons souvent en Chine continentale pour nous entraîner sur un vélodrome. A Izu, nous disposons d’un environnement professionnel et nous apprenons beaucoup sur un plan technique. »

Le mois dernier, les Championnats Continentaux d’Asie organisés à Izu faisaient presque figure de réunion de famille pour beaucoup d’athlètes qui se connaissent bien pour avoir passé des semaines ensemble à aligner les kilomètres sur la piste couverte de 250 mètres.

Personne n’était plus heureux de participer à cet événement que le Responsable des entraîneurs du CCCS et entraîneur pour la Solidarité Olympique Akira Kato et le Directeur adjoint du Centre et entraîneur Naohiro Noda.

Leur bureau est caché derrière l’entrée principale du bâtiment, mais durant les Championnats Continentaux d’Asie, on pouvait régulièrement les trouver dans la zone des équipes.

« Beaucoup des coureurs qui participaient à cet événement se sont entraînés ici, et c’est toujours un plaisir de les voir quand ils passent nous dire bonjour », confie Naohiro Noda. Avant qu’Akita Kato n’ajoute : « Et nous sommes encore plus ravis lorsque nous voyons "nos" coureurs gagner. »

Les deux hommes ont vu de très nombreux athlètes passer les portes du Centre : depuis l’ouverture du CCCS en 2002, des coureurs de 24 Fédérations Nationale se sont entraînés à Izu ou lors de camps d’entraînement mobiles organisés dans différents pays. En 2015 uniquement, 72 athlètes et 13 entraîneurs ont bénéficié des infrastructures du Centre, qui, en plus d’une piste, dispose aussi d’un laboratoire de médecine du sport, d’engins de musculation et d’un centre médical.

Le Malaisien Suod Hussain est l’un des nombreux entraîneurs ayant régulièrement accompagné leurs athlètes à Izu, un endroit où, dit-il, il apprend autant que ses coureurs :

« On améliore beaucoup de choses quand on vient ici. Cela me donne de nouvelles idées (en matière d’entraînement), que je ramène chez moi en Malaisie. »

L’un de ses athlètes, Muhammad Azri, profite encore des bénéfices que lui avait apporté un camp d’entraînement mobile auquel il avait participé en Thaïlande en 2013 : « Nous avons appris des astuces techniques, des techniques de pédalage et on nous a prodigué des conseils tactiques. Je suis devenu un meilleur cycliste grâce à cela. Et je me suis fait beaucoup d’amis… d’Ouzbékistan, du Myanmar, de partout. »

Entre deux camps d’entraînement, le Vélodrome d’Izu est ouvert aux cyclosportifs et possède même sa propre équipe cycliste.

Site de la Japan Track Cup, une épreuve de classe 1 qui se déroule chaque année, le CCCS a accueilli le mois dernier les Championnats Continentaux d’Asie 2016 pour la première fois depuis 1973, quand ils avaient eu lieu sur la piste extérieure de 400 mètres. L’annonce, juste un mois avant la compétition asiatique de cette année, qu’Izu accueillerait les compétitions de cyclisme sur piste de Tokyo 2020, a accentué la ferveur entourant l’événement.

« Jusqu’à ce que la décision soit prise, nous ne croyions pas que cela arriverait, concède le Directeur adjoint du CCCS. Nous sommes très heureux. Lorsque le Centre a ouvert ses portes en 2002, nous n’avions vraiment pas imaginé que nous accueillerions un jour les Jeux Olympiques.

« Cela donnera sans doute un surplus de motivation aux athlètes qui s’entraînent au Vélodrome d’Izu, en particulier aux coureurs japonais, et je pense que d’ici Tokyo 2020, il y aura davantage encore de camps d’entraînement organisés ici. »

Le Centre Cycliste Continental de Shuzenji est l’un des cinq satellites du Centre Mondial du Cyclisme UCI avec celui de Pietermaritzburg (Afrique du Sud), Yeongju City et Yang Yang County (République de Corée), Mar del Plata (Argentine) et New Delhi (Inde).

Le Directeur du CMC UCI Frédéric Magné affirme que ce centre satellite est un excellent exemple du désir du CMC de développer le cyclisme autour du monde : « Le CCCS aide des athlètes de nombreux pays dans lesquels il n’y a pas de vélodrome sur lequel ils pourraient s’entraîner. Grâce à l’expertise des entraîneurs et aux infrastructures du Centre, on donne aux athlètes la chance d’être compétitifs au niveau international. Il est sûr que certains d’entre eux seront à Rio 2016 dans quelques mois. »