Centre Mondial du Cyclisme UCI : Victoria Pendleton parle de sa vie après le cyclisme

La Championne Olympique du keirin Victoria Pendleton est actuellement à Rio pour ses quatrièmes Jeux Olympiques consécutifs.

Mais cette fois-ci, ce ne sera pas pour s‘élancer sur la piste du vélodrome : la double Championne Olympique suivra cette année les courses depuis la cabine des commentateurs de la British Broadcasting Company (BBC). Commenter des compétitions est en effet l’une des cordes qu’elle a ajoutées à son arc depuis son retrait de la compétition à l’issue des JO de Londres 2012.

Après sa première participation olympique, à Athènes en 2004, Victoria Pendleton a remporté l’or de la vitesse à Pékin 2008, puis deux autres médailles à Londres 2012 : l’or du keirin et l’argent de la vitesse. C’est après ces Jeux « à domicile » que ce grand nom du cyclisme sur piste britannique a raccroché son vélo pour de bon et sans regret.

« Je savais que j’allais me retirer après 2012. Il fallait être réaliste. J’avais remporté plus de succès que je l’avais jamais espéré et ils recherchaient des filles plus jeunes. Alors au fond, je savais quatre ans avant que Londres serait ma dernière compétition. »

« Pour dire la vérité, je suis passée par un sevrage brutal après Londres. J’ai donné mes chaussures et lorsque je suis rentrée à la maison, je n’avais plus de vélo. J’étais prête à faire quelque-chose de nouveau. »

Pour beaucoup d’athlètes professionnels, une telle transition est difficile. Toutefois, Pendleton avait une tactique : « J’ai fait en sorte de continuer à être très occupée et j’ai répondu positivement à autant de sollicitations que possible. C’était vraiment comme acquérir de l’expérience professionnelle. J’ai essayé toutes sortes de choses, en particulier des choses qui m’étaient interdites lorsque j’étais cycliste, comme la course cross-country et le ski.

« Je suis quelqu’un qui aime vraiment les activités de plein air. J’ai fait du cyclisme sur piste uniquement parce que j’étais douée pour ça… et j’étais trop distraite pour rouler à l’extérieur. J’aurais toujours été en train de regarder quelque-chose et aurais toujours été déconcentrée ! »

A sa retraite, Pendleton a commencé à commenter des courses cyclistes, à donner des conférences, et à travailler comme entraîneur personnel (elle possède un diplôme dans le domaine des sciences du sport et de l’activité physique) et d’ambassadrice de marque. C’est son attitude touche-à-tout qui l’a poussée vers les courses de chevaux.

Tout a commencé sous la forme d’un défi lorsqu’un forum de pari en ligne l’a contactée en 2015 pour lui demander si elle serait intéressée à s’entraîner pour acquérir sa licence de jockey dans la perspective d’une participation au fameux Foxhunter Chase de Cheltenham (Grande-Bretagne) un an plus tard. Elle n’a pas attendu longtemps pour franchir le pas. Encadrée par des experts, entraîneurs et coaches professionnels, et malgré quelques « moments de découragement », elle n’est jamais revenue sur sa décision. Elle n’a eu besoin que de 16 semaines pour obtenir sa licence de jockey, et en mars 2016, elle a dépassé les attentes du plus grand nombre en prenant la 5e place du fameux Foxhunter Chase.

« J’avais fait du poney avant, sous conduite, mais je n’étais jamais montée à cheval, rigole-t-elle. Mais j’aime les animaux. Ils pensaient que j’en serais capable et apparemment, je suis  ̎entraînable  ̎. Un certain nombre de techniques propres aux cyclistes sont transposables, par exemple l’équilibre, l’évaluation de la vitesse et le placement dans un peloton. »

« Je suis littéralement tombée amoureuse de l’équitation. J’avais sous-estimé à quel point j’aime faire partie d’une équipe dans laquelle tout le monde travaille dur et honnêtement. »

Elle continue: « J’aime faire partie d’un grand tout, partager les mêmes objectifs et être dans cette routine d’entraînement. »

Depuis qu’elle a appris à le faire, elle a monté 83 chevaux de course, dont six chevaux de polo lorsqu’elle s’est entraînée pour un match de polo caritatif. Elle passe six matins par semaine à l’écurie, qui ne se trouve qu’à 10 minutes de chez elle.

« Je ne sais pas où j’en serais si j’avais découvert les chevaux quand j’avais 14 ans », s’amuse-t-elle.

Elle n’a cependant pas complètement tourné le dos au cyclisme. Même si elle avoue être une cycliste de beau temps (« vous ne me verrez jamais rouler sous la pluie »), elle aime commenter et a eu beaucoup de plaisir lors de sa récente visite au Centre Mondial du Cyclisme (CMC) UCI, à Aigle, en Suisse, où elle s’est entraînée de 2002 à 2004.

La star de la piste à la retraite était dans son élément lorsqu’elle discutait avec les jeunes athlètes disputant les Championnats du Monde Piste Juniors UCI au CMC UCI.

Elle a gentiment répondu aux nombreuses questions des jeunes coureurs, dont une grande partie aspirent à devenir eux-mêmes Champions Olympiques.

« C’était un plaisir de parler aux athlètes et de répondre à leurs questions, a déclaré Pendleton. Participer à une compétition comme celle-ci représente pour eux une magnifique opportunité. Ils sont au début de leur carrière et sont plein d’enthousiasme. Ils ont déjà beaucoup d’avance sur moi à leur âge, alors je leur conseille de prendre leur temps.

« Je garde de bons souvenirs de mon séjour à Aigle, qui m’a vraiment aidé pour ma carrière. »

Bien que sa carrière soit arrivée à son terme il y a quatre ans, Pendleton se réjouit de vivre les Jeux Olympiques de Rio 2016 de l’autre côté de la barrière. Elle commentera les quatre disciplines olympiques du cyclisme : la route, la piste, le BMX et le mountain bike.

Et elle a une arrière-pensée :

« J’espère pouvoir jeter un œil à quelques événements équestres », dit-elle, une étincelle dans le regard.