Odette Van Deventer (18 ans) et Bernette Beyers (23 ans) sont deux des talentueuses cyclistes sur piste que compte l’Afrique du Sud. Elles détiennent toutes deux des titres nationaux et ont également remporté des médailles aux Championnats Continentaux Africains 2015. Elles désirent vivement progresser davantage et n’ont pas hésité à accepter une invitation à s’entraîner pendant trois mois au Centre Mondial du Cyclisme UCI, à Aigle, en Suisse.
Curieusement, c’est la plus jeune des deux la plus expérimentée. En effet, Odette a commencé à pratiquer ce sport à l’âge de 10 ans, quand son père, lui-même cycliste sur piste, lui a offert un vélo de piste. C’était rapide, c’était excitant, et la jeune Odette n’a jamais regretté sa décision. Déjà couronnée de succès en catégorie Junior, cette année, lors de sa première saison en catégorie Elite, elle a remporté en Afrique du Sud, le titre Femmes Elite 500 m avant d’être médaillée aux Championnats Continentaux Africains, y compris une médaille d’or en vitesse par équipes.
Bernette, quant à elle, a seulement commencé à faire du cyclisme sur piste en janvier de cette année, quelques semaines avant de participer aux Championnats Piste du Cap-Occidental, qui se sont « plutôt bien passés ». Deux mois plus tard, lors des Championnats d’Afrique du Sud, la nouvelle venue est repartie avec une médaille d’or et cinq médailles d’argent, y compris dans l’épreuve du contre-la-montre, où elle a terminé derrière Odette.
« C’est comme si elle m’avait donné un coup sur la tête, explique Odette en riant. Tout à coup, il y a cette personne qui surgit de nulle part et qui s’approprie presque mon titre de contre-la-montre ! Toutefois, c’est bien d’avoir de la concurrence. Sans cela, vous ne pouvez pas faire de progrès ».
Ç’aurait pu être le début d’une âpre rivalité mais au contraire, cela a posé les bases d’une amitié profonde et d’une solide coopération. Les deux jeunes femmes se sont revues à nouveau en juillet lors d’une épreuve de Grand Prix à Durban, et s’entraînent maintenant ensemble pendant trois mois au Centre Mondial du Cyclisme UCI, à Aigle, en Suisse.
Les premières cyclistes sur piste sud-africaines à s’entraîner au CMC UCI sont déterminées à tirer le meilleur parti de l’environnement, des conseils prodigués par les experts et des infrastructures de haut niveau.
« Nous voulons développer notre cyclisme et être compétitives à l’étranger », déclare Bernette, qui a déjà amélioré son temps pour le 200 m puisqu’il est passé de 12.62 à 11.69 depuis son arrivée en Suisse, il y a huit semaines.
Comme l’explique sa camarade : « En Afrique du Sud, la communauté du cyclisme sur piste est réduite. Nous voulons nous consolider et participer à un niveau plus élevé. Nous avons déjà fait beaucoup de progrès, comme le montrent les temps que nous avons réalisés ».
Leur objectif immédiat reste les Championnats d’Afrique du Sud Piste, en janvier prochain. Cependant, lors des six dernières semaines de leur séjour en Suisse, elles veulent poursuivre leur progrès afin de remporter des points qui pourraient leur permettre d’obtenir des places au départ de compétitions internationales de haut niveau, comme la Coupe du Monde Piste UCI. Elles cultivent un authentique désir de former un partenariat solide et redoutable en vitesse par équipes, mais pour l’instant elles mettent l’accent sur le développement de la puissance et de la rapidité.
Miguel Torres Martin, entraîneur au CMC UCI est très satisfait de leurs progrès : « Elles affichent des améliorations importantes depuis leur arrivée ici et réussissent à accomplir les buts à court terme que nous leur fixons dans le cadre des différentes phases d’entraînement. Après huit semaines, nous remarquons d’importantes améliorations quant à leur technique, leur énergie, leur profil de puissance et leur forme globale, que ce soit en salle de gymnastique ou sur la piste. Nous nous sommes concentrés sur leur adaptation à une routine d’entraînement professionnel, qui passe par l’amélioration de leur technique globale et l’instauration de la force de base, afin d’introduire les prochains blocs d’entraînement spécifique ».
Les deux athlètes en question se réjouissent de poursuivre leur cheminement : « Nous développons nos compétences mais il y a encore tant de choses que nous pouvons faire », explique Odette qui a différé sa dernière année d’études pour se consacrer au cyclisme.
Elle adore la vie qu’elle mène au Centre Mondial du Cyclisme UCI.
« Vous vous réveillez, vous mangez, vous vous entraînez, vous mangez, vous vous entraînez. Vous n’avez pas à vous soucier de, ou à penser à, quoi que ce soit d’autre ».
Chez elle, à Pretoria, Odette s’entraîne sur une piste extérieure « envahie par la végétation », alors que Bernette affirme que la piste couverte qu’elle utilise à Capetown héberge davantage d’oiseaux que de cyclistes.
A Aigle, elles se sentent privilégiées face aux installations et à l’équipement mis à leur disposition.
« Ici l’infrastructure fonctionne vraiment bien, déclare Bernette. Les entraîneurs sont fantastiques, tout comme l’équipement, les vélos, le vélodrome... ».
Au cours de leur séjour, elles se rendront deux fois en Grande-Bretagne pour participer aux manches de Manchester et de Glasgow de la Revolution Series. L’expérience de la course sera très enrichissante et les préparera bien, d’abord pour les Championnats d’Afrique du Sud puis pour les Championnats Continentaux d’Afrique.
« Je suis convaincu qu’elles se présenteront aux Championnats Africains déterminées à remporter un titre », déclare Miguel Torres Martin.
Tant mieux, car comme prévient Bernette Beyers : « Je suis une mauvaise perdante ! ».