UCI WorldTour 2019 : l’Australie lève le rideau sur 10 mois passionnants

Les amateurs de cyclisme sur route masculin du monde entier attendent chaque année avec impatience le troisième mardi de janvier, et 2019 ne déroge pas à la règle.

L’UCI WorldTour débutera à nouveau, ce mardi 15 janvier, par le Santos Tour Down Under. Cette épreuve australienne lance immanquablement la saison en beauté grâce à six journées de course toujours très disputées.

Et comme toujours à l’approche des dix mois que dure l’UCI WorldTour — de l’Australie en janvier au Gree-Tour of Guangxi, en Chine, au mois d’octobre —, de nombreuses questions se posent, auxquelles seuls le temps et des courses de très haut niveau pourront répondre.

Parmi les plus brûlantes : Chris Froome (Team Sky) égalera-t-il en juillet le record de cinq victoires sur le Tour de France ? Sacré en 2013, 2015, 2016 et 2017, mais seulement troisième l’an dernier, le Britannique pourrait bien écrire en 2019 une nouvelle page de l’histoire du cyclisme. Il ne manquera cependant pas de rivaux sur les routes de la Grande Boucle. Le tenant du titre Geraint Thomas, son coéquipier chez Sky, espère réaliser la passe de deux. Le Gallois sera-t-il en mesure de répéter son succès surprise de l’été dernier ? Il s’agit d’une autre question cruciale aux yeux des fans.

Autre interrogation : une équipe parviendra-t-elle à mettre un terme à la domination quasiment sans partage des Britanniques du Team Sky sur le Tour depuis 2012 ? Parmi les candidats les plus sérieux figurent Tom Dumoulin (Team Sunweb), deuxième des Giro d’Italia et Tour de France 2018 derrière Froome et Thomas ; Nairo Quintana (Movistar Team), ancien vainqueur de la Vuelta a España et du Giro d’Italia, et Vincenzo Nibali (Bahrain-Merida), spécialiste des Grands Tours.

Nibali a annoncé vouloir devenir en 2019 le premier coureur depuis Marco Pantani en 1998 à remporter le Giro et le Tour lors de la même saison. Une mission quasiment impossible, argueront certains, mais la capacité de l’Italien à déjouer les pronostics soulève une question de plus chez les amateurs de vélo en général et des Classiques en particulier : réitérera-t-il son incroyable attaque en solitaire de l’an dernier sur Milano-Sanremo ?

Ce sera l’une des grandes questions au départ de La Primavera, le 23 mars à Milan, mais le cru 2019 des Classiques printanières en proposera bien d’autres. Le Champion Olympique Greg Van Avermaet, sous les couleurs de sa nouvelle formation CCC, parviendra-t-il à lever enfin les bras sur la reine des Classiques flandriennes, le Tour des Flandres ? Ou est-ce que Peter Sagan (BORA-hansgrohe) ou Philippe Gilbert (Deceuninck-Quick Step) renouvelleront leurs succès respectifs de 2016 et 2017 ?

De nombreux défis attendent la star slovaque cette saison : peut-il enchaîner un deuxième succès sur les pavés de Paris-Roubaix, où il s’était imposé avec la manière l’an dernier au terme d’une longue échappée ? S’adjugera-t-il un septième maillot vert sur le Tour de France, ce qui constituerait un record ? Reprendra-t-il sur les collines du Yorkshire (Grande-Bretagne), en septembre, le maillot arc-en-ciel de Champion du Monde UCI abandonné en 2018 à Alejandro Valverde (Movistar Team) après l’avoir endossé trois fois de suite en 2015, 2016 et 2017 ?

Il sera également intéressant de voir si l’équipe Deceunink-Quick Step pourra faire encore mieux que son record de 77 victoires sur des courses UCI la saison dernière. Son sprinteur Elia Viviani et les autres hommes forts du peloton que sont Dylan Groenewegen (Team Jumbo-Visma) et Fernando Gavira (UAE Emirates), chercheront à maintenir leur suprématie, qu’aimerait néanmoins leur contester Marcel Kittel (Team Katusha-Alpecin), particulièrement motivé. Mark Cavendish (Team Dimension Data) essaiera pendant ce temps-là de se rapprocher du record de 34 victoires d’étapes d’Eddy Merckx sur le Tour de France. Et l’Australien Rohan Dennis, spécialiste du contre-la-montre, dont il est Champion du Monde UCI en titre, a bien l’intention de continuer à dominer la discipline sous le maillot de l’équipe Bahrain-Merida.

Parmi la nouvelle génération de coureurs dont les progrès seront à suivre de près cette saison se détachent notamment Simon Yates (Mitchelton Scott), vainqueur de la Vuelta a España 2018, les chasseurs d’étapes Miguel Angel Lopez (Team Astana) et Enric Mas (Deceuninck-Quick Step), le spécialiste des Classiques Michael Valgren (Team Dimension Data) ou le polyvalent Egan Bernal (Team Sky).

Mais face à ces jeunes pleins d’ambition et de talent, le vétéran espagnol Alejandro Valverde  n’a sans doute pas dit son dernier mot. Le Champion du Monde UCI en titre, particulièrement à son avantage sur les Classiques ardennaises, devra toutefois contenir les velléités de rivaux de plus en plus menaçants, à l’image de Julian Alaphilippe (Deceuninck-Quick Step), sur un parcours de Liège-Bastogne-Liège largement modifié. Il aura également fort à faire pour conserver son maillot arc-en-ciel en septembre.

De Froome à Valverde, du Santos Tour Down Under au Gree-Tour of Guangxi, l’UCI WorldTour aura encore énormément à offrir cette année. A ne manquer sous aucun prétexte !