UCI WorldTour : Ciccone et La Vuelta, de l'Italie à l'Espagne

De nouvelles ambitions espagnoles pour la star italienne

Après trois jours haletants en Italie, La Vuelta Ciclista a España, qui visitait le pays pour la première fois, a quitté la péninsule pour se diriger vers la France, avant d'atteindre l'Espagne en passant par l'Andorre. Le parcours le plus international de l'histoire du Grand Tour espagnol illustre son identité mondiale et met en lumière Giulio Ciccone (Lidl-Trek), un pilier du cyclisme italien depuis maintenant une décennie. À 30 ans, il pourrait bien être au meilleur de sa forme pour sa deuxième participation au Grand Tour espagnol après une victoire au début du mois dans une autre course espagnole, la Donostia San Sebastián Klasikoa.

« Je n'ai rien fait de spécial, assure le grimpeur toujours agressif. Je me suis juste bien remis de ma chute au Giro d'Italia, je me suis beaucoup entraîné en altitude, et basta ! » Pourtant, ses résultats avant le départ de la Vuelta à Turin et les premières étapes donnent à voir un coureur qui a atteint sa maturité et qui vient de remporter son plus grand succès, près de dix ans après avoir fait irruption sur la scène internationale avec une magnifique victoire à Sestola, à l'arrivée de la 10e étape du Giro d’Italia 2016.

De Liège à Saint-Sébastien

Ciccone n'avait alors que 21 ans, et son style exubérant a immédiatement conquis le cœur des tifosis, ainsi que celui de nombreux autres fans à travers le monde. Il a réitéré son succès à deux reprises dans le Giro (à Ponte di Legno en 2019 puis à Cogne en 2022), mais le Grand Tour italien lui a valu une nouvelle frustration en mai dernier, lorsqu'il a chuté et abandonné la course à la fin de la deuxième semaine.

Ciccone était alors en pleine forme, après avoir remporté une étape du Tour des Alpes (UCI ProSeries) et terminé 2e de Liège-Bastogne-Liège, derrière Tadej Pogačar (UAE Team Emirates-XRG). « Je ne veux pas dire que terminer deuxième derrière Tadej Pogačar est comme une victoire, mais c'est certainement une bonne sensation », s'était-il réjoui. Son sourire a disparu en Italie, sur la route menant à Nova Gorica (14e étape).

L'Espagne lui a été plus favorable dans récentes étapes de sa carrière, même s'il a également abandonné La Vuelta en 2024 en raison d'une douleur au genou. L'année précédente, il avait remporté une victoire d'étape spectaculaire dans la Volta Ciclista a Catalunya. Cette fois-ci, il s'est tourné vers le Pays basque pour reprendre la compétition deux mois après avoir quitté le Giro d'Italia... et quel retour !

Les pentes redoutables du Murgil Tontorra, ascension décisive de la 44e édition de la Donostia San Sebastián Klasikoa, l'ont vu s'envoler vers sa 13e victoire professionnelle, la première dans une Classique de l'UCI WorldTour. « Honnêtement, je ne m'attendais pas à pouvoir gagner dès aujourd'hui, mais je suis vraiment heureux d'avoir ces jambes et la même forme que j'avais dans le Giro avant ma chute, s'était-il réjoui. Gagner ici est quelque chose de spécial, j'aime vraiment cette course. »

Pedersen : « Nous visons un bon classement général avec Cicco »

Le nord de l'Espagne a continué de lui sourire lorsqu'il s'est tourné vers la Vuelta a Burgos, une épreuve de l’UCI ProSeries servant de tremplin vers La Vuelta, où le grimpeur italien a dominé l'ascension emblématique vers Lagunas de Neila, remportant la dernière étape de la course avant de partir pour... l'Italie, pour le départ de La Vuelta.

« C'est toujours agréable de commencer en Italie », a-t-il souri, mettant de côté ses ambitions pour le classement général : « Cela pourrait être une excellente opportunité, car je suis en grande forme, mais je me concentre simplement sur ma compétitivité au quotidien. Je veux gagner, je veux tirer le meilleur parti de ma forme. Le maillot du meilleur grimpeur me motive vraiment. »

Déjà sacré Meilleur grimpeur du Giro d'Italia (2019) et du Tour de France (2023), Ciccone pourrait devenir le troisième coureur de l'histoire à remporter cette compétition dans les trois Grands Tours, après les légendaires grimpeurs Federico Bahamontes (ESP) et Luis Herrera (COL). Mais son coéquipier Mads Pedersen (vainqueur de quatre étapes et du classement par points du Giro 2025) a confirmé que la star italienne avait davantage à espérer dans La Vuelta 2025 : « Nous visons un bon classement général avec Cicco et le maillot à points avec moi. Nous pouvons gérer deux priorités, partager le travail, la pression, les résultats... Nous étions sur la bonne voie au Giro jusqu'à ce que Cicco chute et nous pensons pouvoir y arriver ici, sinon l'un de nous serait resté à la maison. »

Le deuxième jour, le Danois a travaillé pour Ciccone, qui a terminé 2e derrière Jonas Vingegaard (Team Visma | Lease a Bike) à Limone Piemonte. Le lendemain, c'était au tour de l'Italien de préparer le sprint pour Pedersen, qui a terminé 2e derrière David Gaudu (Groupama-FDJ), tandis que Ciccone s'est classé 4e. La victoire leur échappe, mais ils sont clairement en forme. Seront-ils récompensés une fois que la course aura atteint l'Espagne ?