Le vélo étant reconnu comme un rouage capital dans la transition vers un avenir plus durable, plusieurs représentants de l’Union Cycliste Internationale (UCI), de l’organisation d’épreuves cyclistes et d’autres organisations sportives seront impliqués dans des événements et initiatives programmés dans le cadre de la COP26.
Publié en août 2021, le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a envoyé un signal d’alarme sans équivoque à l’humanité : les récents changements climatiques sont généralisés, évoluent à grande vitesse et vont en s’intensifiant. Le changement climatique dépassant incontestablement notre capacité à le contenir, il est impératif de réduire rapidement et radicalement nos émissions.
Le changement climatique est la plus grande menace qui pèse sur notre sport ainsi que sur les éléments essentiels à la vie des êtres humains sur terre. La consommation de combustibles fossiles et les changements d’affectation des terres ont augmenté la concentration de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, ce qui a entraîné une rapide augmentation de la température de la planète. Le changement climatique qui en résulte menace l’environnement naturel que les cyclistes chérissent, notre mode de vie, notre santé et notre économie.
Le vélo, une solution efficace
Le Rapport spécial du GIEC sur les conséquences d’un réchauffement planétaire de 1,5°C considère le vélo comme une solution efficace pour assurer un monde sûr et durable à l’ensemble de la population, à la fois aujourd’hui et pour l’avenir. Les objectifs de réduction des émissions de carbone d’ici à 2030 conformément à la limite de réchauffement climatique de +1,5 degré ne pourront être atteints sans une augmentation systématique de l’utilisation du vélo.
Comme l’a souligné BYCS (une organisation non gouvernemental à but non lucratif prônant un investissement de la communauté en faveur d’un changement de la vie urbaine par le recours au vélo) dans un article similaire consacré à la COP26, « le vélo doit être donc considéré comme un moyen de créer des villes résilientes, vivables et ouvertes. Il s’agit d’un outil permettant de lutter contre le changement climatique tout en remédiant aux problématiques de la vie urbaine, comme la santé mentale, la sédentarisation et les inégalités économiques. L’Organisation mondiale de la Santé se fait l’écho de cette réalité dans son rapport spécial sur les changements climatiques et la santé en amont de la COP26, qu’elle a récemment publié. Elle propose un ensemble d’actions prioritaires pour les différentes parties prenantes, de la communauté internationale de la santé aux Etats et dirigeants politiques. Elle insiste notamment sur la nécessité de réinventer les environnements urbains, les transports et la mobilité en donnant la priorité à la marche, au vélo et aux transports publics, en réduisant l’utilisation de véhicules privés et en créant des villes à dimension humaine. »
Vous n’êtes pas encore convaincu ? Voici plusieurs faits et chiffres édifiants qui illustrent les bienfaits de la pratique du vélo dans le contexte du changement climatique :
L’utilisation du vélo au lieu de la voiture pour de courts trajets réduit les émissions liées au transport d’environ 75 %.
Le passage de la voiture au vélo permet de réduire les émissions de CO2 de 150 grammes par kilomètre. Sept kilomètres parcourus en vélo permettent une réduction des émissions de CO2 d’1 kilogramme par rapport à la même distance parcourue en voiture.
En ville, le remplacement de la voiture par la marche, le vélo ou le vélo électrique ne serait-ce qu’un jour par semaine permet de réduire l’empreinte carbone d’une personne sur une année d’environ une demi-tonne de CO2.
Un vélo cargo électrique réduit les émissions de carbone de 90 % par rapport à un fourgon diesel.
Jusqu’à 51 % des livraisons de marchandises en ville pourraient être effectuées en vélos cargo électriques, ce qui réduirait les embouteillages, les émissions de carbone et la pollution.
La fabrication d’un fourgon diesel pourrait engendrer 7’500 kg de CO2, contre 280 kg de CO2 pour celle d’un vélo cargo électrique. Sur l’ensemble de son cycle de vie, un fourgon électrique émettrait au moins huit fois plus de CO2 par kilomètre qu’un vélo cargo électrique.
Le cyclisme est un catalyseur de l’action climatique
Le cyclisme constitue une plateforme qui permet d’atteindre des millions de personnes à travers le monde et de les orienter vers des comportements plus respectueux de l’environnement par le biais des compétitions et de toutes les autres formes de pratique du vélo. L’expérience montre que les personnes ayant l’occasion d’assister à une compétition cycliste de haut niveau seront davantage enclines à augmenter leur utilisation du vélo.
L’UCI a élaboré des Lignes Directrices en matière de durabilité s’agissant de l’organisation d’événements, de la mise en avant du vélo en tant que mode de transport et de la promotion d’une meilleure inclusion dans le sport. De la même manière, le document Événements parallèles Vélo pour Tous : guide pratique UCI pour les organisateurs d’événements oriente ces derniers sur la façon de montrer aux villes ce qu’elles ont à gagner à favoriser l’utilisation du vélo dans les trajets du quotidien. Les populations des zones où sont organisées des épreuves cyclistes de haut niveau peuvent être inspirées par des événements parallèles qui :
assurent la promotion du vélo sous toutes ses formes ;
encouragent l’utilisation du vélo pour se rendre au travail ou à l’école ;
assurent la promotion de l’activité physique et de modes de vie sains ;
mènent des activités de sensibilisation sur les thématiques environnementales et le potentiel du cyclisme dans la réduction des émissions de carbone liées au transport ;
assurent la promotion du cyclotourisme dans la région.
Événements axés autour du vélo lors de la COP26
Pendant que les dirigeants mondiaux évoqueront les grandes questions de politique internationale à la COP26, plusieurs événements parallèles organisés à Glasgow (et diffusés en ligne pour la plupart) porteront sur le rôle clé que le vélo joue dans la crise climatique.
L’UCI et/ou différents acteurs du cyclisme participeront à plusieurs de ces échanges :
Le 1er novembre, l’organisation à but non lucratif BYCS animera le COP26 Cycling Forum, événement rassemblant des personnes et organisations s’étant rendues à la COP26 à bicyclette pour y représenter le monde du vélo. Organisé au Gartnavel General Hospital, cet événement donnera l’occasion de célébrer les réussites actuelles et d’alimenter la dynamique en cours afin de communiquer sur le rôle fondamental du vélo dans la crise climatique.
Le 3 novembre, l’initiative « Le sport au service de l’action climatique » de la convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques organisera « Objectif Zéro », qui verra la participation d’intervenants de haut niveau représentant des signataires de la convention. Katerina Nash, Vice-présidente de l’UCI, participera à un groupe de discussion consacré au sport dans la campagne visant zéro émission nette. L’événement sera diffusé en direct en ligne (plus d’informations à venir).
Toujours le 3 novembre, Beyond Sport organisera une journée dédiée au sport et à l’action climatique, durant laquelle la Directrice Générale des Championnats du Monde de Cyclisme UCI 2023 Trudy Lindblade participera à une discussion mettant en lumière les mesures prises par les organisateurs de l’événement pour atténuer ses répercussions et mobiliser la population afin qu’elle participe à la lutte contre le changement climatique (séance diffusée en direct ici).
Le 10 novembre, les organisateurs des Championnats du Monde de Cyclisme UCI 2023, en collaboration avec l’UCI, organiseront une série de discussions et d’annonces soulignant la puissance du sport dans le développement durable, ainsi que la transformation opérée par les villes et régions détentrices du label UCI Bike City au sein de leurs populations grâce à une organisation d’événement globale et une stratégie d’impact sociétal. Cet événement sera également diffusé en direct en ligne (plus d’informations à venir).