Centre Mondial du Cyclisme en Afrique : premier camp de développement 100 % féminin

Sept jeunes cyclistes d’Ethiopie, d’Erythrée, du Rwanda et du Botswana viennent de participer au premier camp de développement 100 % féminin organisé par le satellite africain du Centre Mondial du Cyclisme (CMC) UCI, à Potchefstroom, en Afrique du Sud.

Pendant un mois, les jeunes femmes âgées de 18 à 22 ans ont travaillé sur tous les aspects de l’entraînement et de la compétition de haut niveau, notamment la puissance, l’endurance, la force mentale et le comportement en peloton.

Leur camp s’est conclu sur leur participation à un événement de classe 1.1, la Momentum 947 Road Cycle Race, à Johannesburg. Courant pour deux équipes du CMC africain à l’effectif composé pour l’occasion, elles se sont frottées aux meilleures Equipes Féminines UCI comme Bigla Pro Cycling Team, Team Liv-Plantur et Team Tibco-SVB.

Pour certaines d’entre elles, il s’agissait de leur première expérience à ce niveau, et trois filles ont terminé dans les 15 premières : les Ethiopiennes Tsega Gebre et Hadnet Kidane ont pris les quatrième et neuvième places respectivement, tandis que la Rwandaise Jeanne d’Arc Girubuntu franchissait la ligne en 15e position.

Elles ont vraiment fait forte impression. Clara Koppenburg, membre du Bigla Pro Cycling Team qui courrait pour sa leader Ashleigh Moolman-Pasio, vainqueur finale de l’épreuve, déclarait par exemple : « Les filles d’Afrique du Sud, d’Erythrée et d’Ethiopie étaient très fortes. »

Selon le Directeur du CMC africain Jean-Pierre Van Zyl, il ne s’agit là que de la pointe de l’iceberg.

« C’est le calme avant la tempête. J’espère que l’Afrique du Sud est prête pour ce qui va se passer. »

Il continue : « Les hommes africains ont passé du temps sous les feux des projecteurs, mais maintenant c’est au tour de nos femmes de briller et de saisir les opportunités qu’elles méritent tellement. »

Bien que le CMC africain ait auparavant déjà accueilli des femmes dans le cadre de camps d’entraînement mixtes, ce camp exclusivement féminin était une première. Pour Van Zyl, l’esprit de camaraderie et l’ardeur au travail dont les participantes ont fait preuve tout au long du mois passé à s’entraîner ensemble constituent un exemple à suivre.

« Les femmes que j’ai eu le plaisir d’encadrer durant cette période sont incroyables… Elles savent les difficultés que chacune d’entre elles ont dû surmonter pour en arriver là où elles sont aujourd’hui. Il y a quelques difficultés d’ordre linguistique, mais au final, elles rient, sourient et plaisantent avec les mots et les phrases simples que toutes connaissent. Et elles travaillent tellement dur.

« Je me suis littéralement mis en retrait, les ai observées et je me suis dit " wow ". »

Durant le camp d’entraînement, les femmes ont bénéficié des conseils et du soutien de la cycliste d’élite sud-africaine Lise Olivier, qui est également Directrice de la Commission Femmes de Cycling South Africa. Olivier a couru dimanche pour Time Freight eTeam et a été ravie de voir les fantastiques résultats obtenus par les jeunes stagiaires africaines.

« Cela a rendu cet événement historique encore plus mémorable », s’enthousiasmait-elle après la course.

Selon Van Zyl, les athlètes ont beaucoup appris lors des sessions vidéo et des discussions post-courses organisées à l’issue des épreuves auxquelles elles avaient participé. Le fait qu’elles aient mis en pratique la technique de l’éventail et accompli des exercices spécifiques par intervalles a également contribué à les rendre compétitives.

« Je suis très impressionné par leurs performances et très heureux pour elle, poursuit-il. Elles réalisent l’ampleur de leur potentiel. Elles étaient très nerveuses, mais je n’ai jamais cessé de leur dire qu’elles réaliseraient une bonne performance. Elles n’ont saisi que c’était vrai qu’au moment où elles ont vu que les autres coureuses, de niveau international, souffraient encore plus qu’elles ! »

Il ajoute qu’elles ont encore une grande marge de progression et qu’elles ont besoin de continuer à travailler aussi dur qu’elles l’avaient fait les quatre semaines passées.

« Encore plus important, elles doivent réaliser et commencer à croire qu’elles sont capables de gagner à ce niveau, ajoute-t-il. L’écart entre les femmes africaines et le cyclisme féminin international est bien plus petit que celui qui existe du côté masculin.

« Affaire à suivre… »