Teniel Campbell est originaire de Trinité-et-Tobago, un pays qui n’a jamais eu de femme cycliste présente aux Jeux Olympiques.
Mais elle a bien l’intention de changer cela.
Après six mois de camp d’entraînement intensif au Centre Mondial du Cyclisme (CMC) UCI, la coureuse de 20 ans a fait des progrès impressionnants et elle est déterminée à atteindre son objectif : se qualifier pour les JO de Tokyo 2020.
La Trinidadienne a montré de quoi elle était capable aux récents Jeux d’Amérique centrale et des Caraïbes, où elle a remporté la médaille d’or de la course en ligne. Mais les Jeux à Barranquilla, en Colombie, n’avaient pas débuté comme elle l’espérait :
« Je suis arrivée aux Jeux plus déterminée que jamais à gagner. J’ai terminé quatrième du contre-la-montre, à seulement 7 secondes du podium, et j’étais très déçue. Puis, sur la piste, j’ai remporté trois médailles de bronze : le Scratch, l’Omnium et la poursuite individuelle. Donc, quand j’ai pris le départ de la course en ligne, il n’était pas question que je rentre sans une seule médaille d’or. Il fallait que je gagne. »
La course était ponctuée d’attaques et d’échappées, mais il était impossible pour Teniel Campbell, qui n’avait qu’une seule coéquipière dans le peloton, de suivre chaque tentative de ses adversaires. Quand le peloton s’est regroupé à 3 km de l’arrivée, la jeune coureuse a parfaitement placé son sprint pour s’imposer.
« J’ai baissé la tête et j’ai sprinté, a-t-elle confié. Je pensais être partie trop tôt, et juste avant la ligne d’arrivée j’ai vu une autre coureuse, mais je me suis dit ‘Non, non, non !’ »
Une médaille d’or et trois médailles de bronze en poche, Teniel Campbell est retournée au CMC UCI à Aigle, en Suisse, où de bonnes nouvelles l’attendaient : la confirmation qu’elle était l’une des trois athlètes du centre à avoir été choisie pour courir en tant que stagiaire dans une équipe UCI.
Son placement fait partie d’un système par lequel les équipes UCI peuvent inviter des cyclistes Moins de 23 ans à concourir avec leur équipe pour les derniers mois de l’année. Aucun contrat n’est signé, mais grâce à cette initiative, de jeunes cyclistes peuvent concourir au plus haut niveau et les équipes UCI peuvent découvrir de jeunes talents.
Du 1er août au 31 décembre, la coureuse de 20 ans et une autre stagiaire du CMC UCI, la Paraguayenne Agua Marina Espinola, prendront part à certaines courses au sein de l’équipe UCI Cogeas-Mettler Pro Cycling Team. Le Hongrois Barnabas Peak sera quant à lui confronté au peloton de l’UCI WorldTour en tant que stagiaire au sein de Quick-Step Floors.
Les deux jeunes femmes feront leur première apparition sur l’UCI Women’s WorldTour cette semaine au Ladies Tour of Norway. Teniel Campbell a hâte de se mesurer à sa cycliste préférée, la Néerlandaise Marianne Vos.
« J’adore Marianne et sa façon de rouler. J’ai vraiment envie de la rencontrer et de lui parler. Peut-être qu’un jour je la battrai au sprint. »
Elle est ravie de ses progrès cette année : « J’ai tellement appris au Centre Mondial du Cyclisme UCI. Je suis plus forte qu’avant et je suis meilleure dans les ascensions. J’ai appris à manœuvrer dans le peloton et à être une coureuse plus agressive. »
La jeune cycliste possède des qualités indéniables sur la route et sur la piste, et elle n’écarte aucune des deux disciplines. Cependant, elle se concentre pour le moment plus sur la route, car c’est sa meilleure chance de se qualifier pour les Jeux olympiques de Tokyo 2020.
« Je ne veux pas choisir entre la route et la piste. Il est possible de faire les deux, beaucoup de femmes professionnelles le font. Pourquoi pas la route à Tokyo et la piste à Paris en 2024 ? Tout est possible. »
Pour l’instant, la Trinidadienne a hâte de découvrir sa première course de l’UCI Women’s WorldTour : « Je suis impatiente de voir ce que je vaux, comment j’arrive à me gérer. C’est une étape importante pour le cyclisme caribéen et pour mon pays. »