Cyclisme sur route : l’UCI annonce l’introduction dès 2021 de nombreuses mesures d’amélioration de la sécurité des coureurs

Réuni par visioconférence, le Conseil du Cyclisme Professionnel (CCP) a approuvé les principes clés d’une série de mesures visant à améliorer les conditions de sécurité lors des épreuves sur route.

Ces mesures devront ensuite être soumises à l’approbation du Comité Directeur de l’Union Cycliste Internationale (UCI) en vue de leur mise en œuvre. La majorité de ces mesures entreront en vigueur pour le cyclisme professionnel masculin et féminin, initialement au niveau des épreuves de l’UCI WorldTour et de l’UCI Women’s WorldTour, dès le début de 2021. Les mesures pertinentes s’appliqueront aussi progressivement à l’ensemble des épreuves du Calendrier International Route UCI.

Les principales mesures approuvées par le CCP sont les suivantes :

-  la création au sein du Département des Sports de l’UCI d’un poste de Manager Sécurité dont le titulaire sera dédié à la sécurité et à la supervision de la sécurité des événements du Calendrier International Route UCI ;

-  le renforcement de l’obligation pour tout organisateur d’épreuve de désigner et former un Manager Sécurité de l’Epreuve au sein de sa structure ; l’UCI développera le contenu de la mission des Managers Sécurité des Epreuves et mettra en place un système de certification basé sur l’expérience et la formation ;

-  la création, avec la collaboration d’un prestataire indépendant spécialisé dans la collecte et l’analyse de données, d’une base de données portant sur les incidents et accidents survenus lors des épreuves majeures de l’UCI WorldTour sur les cinq dernières années, qui permettra notamment de cibler plus efficacement les actions à mener par l’UCI s’agissant de la sécurité en course ;

-  la mise en place, toujours avec l’appui d’un prestataire indépendant, et avec l’aide de nouvelles technologies,  d’un outil permettant aux organisateurs de bénéficier d’une évaluation des risques présentés par les parcours proposés, et ce plusieurs semaines avant le départ de leurs épreuves ; cet outil permettra à l’UCI et aux organisateurs de cibler leurs actions de sécurisation des parcours et d’identifier les risques potentiels en amont des épreuves ;

-  la révision – en vue de leur renforcement – des mesures de sécurité figurant dans les différents guides publiés par l’UCI à l’intention des différents parties prenantes (organisateurs, conducteurs de véhicules, régulateurs, production TV, équipes, etc.) lorsque cela est nécessaire ;

-  l’amélioration et la modernisation des spécifications concernant les éléments de protection des obstacles utilisés sur les parcours, ainsi que l’harmonisation de la signalisation utilisée le long des parcours des courses ;

-  le renforcement de la communication avec les coureurs lors de prises de décisions importantes, ainsi que l’élaboration d’un protocole plus détaillé s’agissant de la neutralisation des épreuves ;

-  une meilleure sécurisation des secteurs sensibles, en particulier la zone d’arrivée et son barriérage, avec l’établissement, sous la conduite d’experts, d’un ensemble de standards concernant les barrières utilisées dans le final des épreuves, en particulier lors d’arrivées au sprint massif  ; ces standards devront nécessairement être établis en concertation avec les parties prenantes et devront intégrer les spécificités du cyclisme professionnel moderne ;

-  une réglementation renforcée au sujet des comportements potentiellement dangereux des coureurs, parmi lesquels le fait de jeter un bidon sur la chaussée ou au sein du peloton (qui pourrait poser problème aux coureurs qui suivent), et l’adoption de positions à risque sur le vélo (en particulier dans les descentes) ;

-  la réglementation sera également revue s’agissant des jets de détritus et objets hors des zones dédiées à cet effet, avec des sanctions adaptées ;

-  un meilleur encadrement s’agissant du matériel utilisé par les équipes pouvant poser des problèmes de différentes natures (en particulier les freins à disque ou les porte-bidons) ; la Commission Matériel de l’UCI sera appelée à travailler sur ces sujets spécifiques en lien avec les industriels et les différentes parties prenantes du sport ;

-  des directives plus strictes s’agissant du comportement des différents acteurs présents à l’échelon course (conducteurs des motos et voitures, mais également les pilotes des hélicoptères de prise de vue) ;

-  la création d’un « log book » (carnet d’expérience), qui permettra le suivi de l’expérience des conducteurs et conduira à la mise en place d’un système de permis à points pour les conducteurs évoluant à l’échelon course ;

-  la mise en place d’un briefing plus élaboré et structuré de l’ensemble des conducteurs avant le départ de chaque épreuve, qui sera conduit conjointement par le Président du Collège des Commissaires de l’épreuve et l’organisateur.

Avant d’obtenir l’aval du CCP, les mesures évoquées ci-dessus avaient été discutées dans le cadre d’un groupe de travail dédié à la sécurité des coureurs* créé par l’UCI et composé notamment de représentants des différentes familles du cyclisme sur route professionnel. Le groupe de travail s’était réuni à plusieurs reprises durant l’année 2020.

Les effets des différentes mesures feront l’objet d’une évaluation permanente et seront examinés au sein du groupe de travail Sécurité et Règlementation Technique de l’UCI, qui se réunira dans le courant du premier semestre de l’année.

Le Président de l’UCI David Lappartient a déclaré : « Les mesures annoncées aujourd’hui nous permettent de franchir une nouvelle étape importante dans le renforcement de la sécurité des épreuves sur route, qui constitue l’une des grandes priorités de l’UCI depuis plusieurs années. Toutes les familles du cyclisme sur route professionnel ont pu faire part de leurs préoccupations et proposer des solutions, et c’est sur cette base que les mesures annoncées ont été élaborées avant d’être approuvées par les différents organes compétents, parmi lesquels le Conseil du Cyclisme Professionnel, qui réunit les représentants des équipes, des organisateurs et des coureurs. Le cyclisme est maintenant doté d’un dispositif solide, que nous continuerons à améliorer, en consultation avec tous les acteurs concernés. »Le Président de l’Association Internationale des Groupes Cyclistes Professionnels (AIGCP) Iwan Spekenbrink a déclaré : « Comme propriétaires d’équipe et employeurs, le fait que nos coureurs puissent évoluer dans l’environnement le plus sûr est la priorité absolue. En outre, un environnement de course sûr est essentiel pour transmettre la meilleure image aux fans, à la société et à nos différents partenaires commerciaux (TV, sponsors, villes, etc.). Les principes qui ont été validés par le Conseil du Cyclisme Professionnel constituent un premier pas nécessaire pour atteindre ces objectifs et placer la sécurité au premier plan du cyclisme sur route professionnel. Nous nous réjouissons beaucoup de voir ces principes mis en œuvre et de voir leur implémentation fréquemment évaluée.»

Le Président de l’Association Internationale des Organisateurs de Courses Cyclistes (AIOCC ) Christian Prudhomme a déclaré: « Chaque organisateur souhaite que sa course se déroule dans les meilleures conditions de sécurité possibles. Ces nouvelles mesures donnent davantage de responsabilités aux organisateurs aussi bien qu’aux équipes et aux coureurs. En travaillant ensemble, ces mesures bénéficieront à la sécurité et à l’image du cyclisme, et contribueront à son développement. »

Le coureur professionnel Philippe Gilbert a déclaré : « En tant que coureur professionnel directement impacté par ces nouvelles mesures, je suis très heureux d’avoir été impliqué et entendu tout au long du processus de consultation mené par l’UCI. Cela m'a permis d’exprimer directement nos préoccupations sur des sujets importants tels que la conception des barrières et la nécessité que les véhicules de l’échelon course évoluent parmi les coureurs de manière sûre. Je salue le résultat et suis ravi que ma contribution renforce la sécurité, la nôtre et celle de la prochaine génération de coureurs. »

*   Ce groupe de travail, placé sous la conduite de David Lappartient, Président de l’UCI, et de Tom Van Damme, Président du CCP, et coordonné par le Département des Sports de l’UCI,  est composé des membres suivants :

-  AIGCP (équipes) : Iwan Spekenbrink, Richard Plugge, Patrick Lefevere et Carsten Jeppesen-  AIOCC (organisateurs) : Christian Prudhomme, Richard Chassot et Thierry Gouvenou-  CPA (coureurs) : Gianni Bugno, Pascal Chanteur, Laura Mora, Philippe Gilbert et Matteo Trentin.