Réuni ces trois derniers jours à Arzon (France) pour son deuxième rendez-vous de l’année, le Comité Directeur de l’Union Cycliste Internationale (UCI) a approuvé l’Agenda 2022 qui comprend un certain nombre de mesures structurelles importantes pour le futur de la Fédération et du cyclisme, notamment dans le domaine de la place des femmes.
Véritable feuille de route stratégique pour les quatre prochaines années, l’Agenda 2022 a été validé après avoir été débattu par le Comité Directeur. Ce document explicite les objectifs concrets de l’UCI dans les cinq axes défendus par le Président David Lappartient durant sa campagne présidentielle de 2017 :
· Renforcer l’autorité de l’UCI avec un Président assurant un leadership solide,
· Mettre davantage l’UCI au service des Fédérations Nationales,
· Faire du cyclisme le sport du 21e siècle,
· Porter une réelle ambition pour le cyclisme professionnel,
· Garantir la crédibilité du résultat et protéger les sportifs.
L’Agenda 2022 sera publié sur le site internet de l’UCI dès sa ratification par le Congrès, le 28 septembre prochain. Concernant la place des femmes dans le cyclisme, il a été décidé que dès la saison 2019, tous les collaborateurs des Equipes Féminines UCI seront tenus de signer un Code de conduite strict visant à les sensibiliser et responsabiliser face au harcèlement que peuvent subir certaines coureuses, y compris au sein de leur propre équipe. Une fois signé, ce code devra être transmis à l’UCI avec les documents d’enregistrement de l’équipe. Le non‐respect de ce code de conduite conduira à l’application des sanctions prévues par le Code d’éthique de l’UCI. Après avoir rappelé les nombreuses avancées déjà réalisées ces dernières années sur le plan sportif, le Comité Directeur a salué le travail entamé depuis quelques mois par l’administration de l’UCI pour élaborer et mettre en œuvre une Charte destinée à promouvoir l’égalité hommes/femmes dans le vélo. L’une des premières mesures en cours de développement est la mise en place d’une politique d’égalité des sexes au sein de l’administration de l’UCI, qui fera partie intégrante du règlement du personnel et sera également disponible sur son site internet. L’objectif de cette politique est de garantir à tous un traitement égalitaire, respectueux et juste, notamment en termes de recrutement, et qu’hommes et femmes disposent des mêmes opportunités professionnelles. On trouvera également dans la charte les principes fondamentaux selon lesquels l’UCI souhaite mettre en place l’égalité des salaires. A cet effet, le Rapport Annuel 2017 de l’UCI, approuvé par le Comité Directeur lors de la réunion d’Arzon, comprend une comparaison de la rémunération moyenne du personnel masculin et féminin – une première pour une Fédération Internationale de sport –, symbole de l’engagement de l’UCI à assurer l’égalité de traitement des femmes dans tous les domaines du cyclisme, des athlètes jusqu’aux collaborateurs de l’administration. Les états financiers audités montrent que les réserves consolidées de l’UCI s'élèvent à 52,9 millions de francs suisses (dont 25 millions pour le vélodrome et le bâtiment administratif). Cette situation financière saine a permis au Comité Directeur d’approuver le lancement de nombreuses initiatives du manifeste du Président Lappartient, notamment un renforcement des activités de formation et de solidarité du Centre Mondial du Cyclisme UCI (voir plus bas). Concernant les Championnats du Monde UCI, le Comité Directeur de l’UCI a validé plusieurs mesures visant à assurer l’égalité entre hommes et femmes dans le cadre des cérémonies protocolaires. Cette politique, qui prévoit notamment la validation des tenues des hôtes et hôtesses par l’UCI ou une représentation équitable des deux sexes dans ce rôle, figurera dans l’ensemble des Guides d’organisation des Championnats du Monde UCI et entrera en vigueur dès les Championnats du Monde Route UCI 2018 d’Innsbruck-Tirol (Autriche). Le Comité Directeur a également approuvé l’égalisation des prix de courses versés par l’UCI aux hommes et aux femmes pour les différents classements généraux de la Coupe du Monde Cyclo-cross UCI Telenet. Avec cette décision, une parfaite parité des prix versés par l’UCI est désormais atteinte dans toutes les disciplines et sur toutes les compétitions UCI. Il a par ailleurs été décidé que les prix de courses payés par les organisateurs de la Coupe du Monde Cyclo-cross UCI Telenet seront augmentés graduellement sur trois saisons à compter de 2019/2020, pour atteindre une parfaite parité dès 2021/2022. Enfin, il a été acté d’ajouter une catégorie Femmes Juniors (17-18 ans) au programme de la Coupe du Monde Cyclo-cross UCI Telenet, et ce dès la saison 2020/2021, soit celle qui suivra l’introduction de cette même catégorie aux Championnats du Monde UCI 2020 de la discipline, qui se dérouleront à Dübendorf (Suisse). Sur un plan purement sportif, la mise sur pied d’un événement regroupant les Championnats du Monde UCI de plusieurs disciplines a franchi un pas décisif vers sa concrétisation grâce à l’approbation donnée ce jour par le Comité Directeur de l’UCI. Pour la première fois dans l’histoire du sport cycliste, cet évènement combinera les Championnats du Monde de plusieurs disciplines dans une même région, dans le cadre d’un véritable festival du cyclisme d’une durée de 17 à 19 jours. Organisée tous les quatre ans, en année préolympique, cette manifestation UCI regroupera à compter de 2023 les Mondiaux suivants : Route, Mountain Bike (cross‐country Olympique, cross-country Marathon et descente), Piste, BMX Racing, Urban Cycling (BMX Freestyle Park, trial et mountain bike Eliminator), Paracyclisme Route, Paracyclisme Piste, Cyclisme en salle (cyclisme artistique et cycle-ball) et Gran Fondo. Les études préliminaires laissent envisager un évènement qui attirerait pas moins de 120 nations participantes, 2’600 athlètes d’élite, 6’000 sportifs amateurs, et 10’000 personnes accréditées dont 700 journalistes. Cet événement permettra également la rencontre des sportifs d’élite et amateurs avec les épreuves Gran Fondo, BMX World Challenge, et les épreuves de masse sur route et de mountain bike Marathon. La manifestation représentera une plateforme d’exposition unique pour les différentes disciplines du cyclisme. Les fans auront par ailleurs l’opportunité d’assister à plusieurs Championnats du Monde UCI sur un même lieu géographique, limitant ainsi leurs frais et leur permettant de découvrir de nouvelles disciplines. La ville hôte aura elle l’opportunité de se transformer en véritable capitale du cyclisme l’espace de presque trois semaines et d’utiliser ses infrastructures existantes. Elle pourra en outre mettre en valeur son centre‐ville en y organisant les compétitions de certaines disciplines comme le trial ou le BMX Freestyle Park. Le Président de l’UCI David Lappartient a déclaré : « Je suis très satisfait de l’approbation de l’Agenda 2022 par le Comité Directeur de l’UCI, qui a contribué à son élaboration. Basé sur le programme « Notre Passion » que j’avais défendu l’an dernier lors de la campagne présidentielle, ce document servira désormais de plan d’action pour l’administration de l’UCI pour les quatre années à venir. « Il comprend notamment des avancées capitales pour garantir l’égalité entre hommes et femmes, qu’il s’agisse des coureuses, des collaboratrices de notre Fédération ou de toute autre femme impliquée dans notre sport. Il est essentiel que nous nous engagions tous ensemble pour cette cause qui figure parmi les priorités de mon action. « On retrouve également dans ce document un concept totalement nouveau, un événement qui réunira plusieurs Championnats du Monde UCI sur un même lieu à la même période dans le cadre d’un festival du vélo qui s’annonce d’ores et déjà inoubliable ». Tel que promis par David Lappartient lors de sa campagne et désormais matérialisé dans l’Agenda 2022, les 190 Fédérations Nationales de l’UCI bénéficieront d’un soutien accru ces prochaines années. Ainsi, un certain nombre de mesures ont déjà été prises telles que l’allocation de nouvelles ressources au Service des Relations Internationales de l’UCI, la création de la Commission Solidarité et Pays Emergents du Cyclisme et le renforcement du Programme de Solidarité de l’UCI. Outil fondamental de la stratégie de développement de l’UCI, le Centre Mondial du Cyclisme (CMC) UCI a quant à lui vu sa vision 2019/2025 validée ces derniers jours par le Comité Directeur. Si l’axe central de cette stratégie restera la formation des athlètes dans les cinq disciplines olympiques du cyclisme (route, piste, mountain bike, BMX Racing et BMX Freestyle), il a été décidé la création de l’Université Mondiale du Cyclisme dont le rôle sera d’offrir aux Fédérations Nationales des formations dans tous les métiers de notre sport (dirigeant, commissaire, entraîneur, mécanicien, directeur sportif, agent ou encore différentes spécialités médicales). Cette évolution sera accompagnée par le renforcement du réseau de satellites du CMC UCI à travers le monde et la construction de nouvelles infrastructures au siège de l’UCI, à Aigle (Suisse). Dans le domaine médical, le Comité Directeur a salué l’arrivée récente du Professeur Xavier Bigard en tant que Directeur Médical de l’UCI et a pris un certain nombre de décisions importantes en ce qui concerne les glucocorticoïdes et les analgésiques (notamment le Tramadol). Pour rappel, les glucocorticoïdes peuvent être à l’origine d’effets indésirables qui, lors d’un accident ou d’une urgence médicale peuvent engager le pronostic vital. Chez les cyclistes, on doit considérer que les conséquences potentielles des corticoïdes sont une contrindication médicale à la compétition. C’est pourquoi l’UCI va solliciter l’avis d’experts internationaux de manière à définir quels tests doivent être réalisés avant une compétition afin de détecter une éventuelle insuffisance surrénalienne qui serait alors une contrindication médicale à la compétition. Un niveau bas de cortisol entrainerait alors une impossibilité de départ. De plus, il a été rappelé que les infiltrations locales de glucocorticoïdes doivent faire l’objet d’une déclaration par les médecins d’équipe et engendrent huit jours d’arrêt de travail et de compétition minimum. Le Tramadol pour sa part est un analgésique puissant, associé à des effets indésirables importants comme les vertiges, la perte de vigilance, la somnolence, ou la dépendance physique et les risques d’addiction aux opioïdes. L’UCI a donc décidé de s’engager dans une démarche d’interdiction d’usage du Tramadol en compétition, sur des arguments sanitaires. Cette démarche est actuellement en cours et se traduira à court terme par des dispositions d’interdiction intégrées dans le Règlement Médical de l’UCI. Il est envisagé que ces deux mesures sur les glucocorticoïdes et le Tramadol soient mises en place au 1er janvier 2019. Faisant suite à près de trois années test et en accord avec les différentes parties prenantes – équipes, coureurs, mécaniciens, fans, commissaires et industrie du cycle via la Fédération Mondiale de l’Industrie du Sport (WFSGI) – il a été décidé d’autoriser les freins à disque sur la route et en BMX Racing, et ce à compter du 1er juillet de cette année. Le point 1.3.025 du Règlement UCI sera amendé dans ce sens afin de permettre l’utilisation des freins à disque lors des entraînements et des compétitions sur route et de BMX Racing, comme c’est déjà le cas pour le cyclo-cross, le mountain bike, le trial et dans les évènements de masse. Le Comité Directeur a également approuvé l’inscription des événements de vélo sur neige au Calendrier International Mountain Bike UCI dans la Classe 3 dès 2019, avec l’accord de chaque Fédération Nationale concernée. Cette décision permettra l’organisation dès 2020 d’une Coupe du Monde Snow Bike UCI (quatre manches dans quatre pays). Le vélo sur neige est une spécialité du mountain bike nouvellement reconnue qui consiste en une descente à vélo sur neige empruntant des pistes de ski alpin existantes, avec un matériel classique de mountain bike. L’intégration, à compter de 2019, des épreuves de l’Enduro World Series au Calendrier International Mountain Bike UCI a également été validée. Cette décision s’accompagnera du retour du Trophée des Nations, évènement par équipes nationales disputé en fin de saison et qui délivrera aux vainqueurs le très convoité maillot arc-en-ciel UCI. Une course d’Enduro inclut plusieurs étapes de liaison, dont les coureurs prennent le départ individuellement, et plusieurs étapes chronométrées sur tous types de terrains. Chaque session chronométrée doit être principalement en descente, mais de brefs secteurs de pédalage sont acceptables. Les étapes de liaison peuvent inclure des montées dans lesquels il faut pédaler et des remontées mécaniques (télésièges, camions). Le classement général de l’épreuve est établi en cumulant les temps réalisés dans chaque étape chronométrée. Le Comité Directeur a par ailleurs décidé d’attribuer l’organisation des Championnats du Monde Piste Juniors UCI 2019 à la ville de Francfort-sur-l’Oder (Allemagne), et ceux de 2020 au Caire (Egypte). Enfin, les formats de compétition du BMX Racing et BMX Freestyle Park pour les Jeux Olympiques de Tokyo 2020 ont été approuvés. La prochaine réunion du Comité Directeur de l'UCI se tiendra du 25 au 27 septembre 2018 à Innsbruck-Tirol, en marge des Championnats du Monde Route UCI 2018.