L'UCI approuve la nomination des représentants du cyclisme féminin au sein du Conseil du Cyclisme Professionnel, et prend de nouvelles mesures en faveur de la santé et de la sécurité des coureurs

Le Comité Directeur de l’Union Cycliste Internationale (UCI) s’est réuni à Prague (Tchéquie) les 1er et 2 février, en marge des Championnats du Monde de Cyclo-cross UCI 2024 qui se déroulent à Tábor du 2 au 4 février.

Pour appuyer la professionnalisation et le développement du cyclisme sur route professionnel féminin, le Comité Directeur de l’UCI avait décidé au mois d’août 2023 d’intégrer les parties prenantes de ce secteur au sein du Conseil du Cyclisme Professionnel (CCP). Jusque-là en effet, seuls les acteurs du cyclisme sur route professionnel masculin (coureurs, équipes et organisateurs) y siégeaient.

Dans cette perspective, l’UCI avait invité le CPA (Cyclistes Professionnels Associés) Femmes et UNIO (l’organisme représentant les équipes sur route féminines) à désigner leurs représentants au sein du CCP. Elle avait également demandé à l’AIOCC (Association Internationale des Organisateurs de Courses Cyclistes) de faire de même pour représenter les organisateurs des épreuves de l’UCI Women’s WorldTour. La représentante des coureuses sur route au sein de la Commission des Athlètes UCI, élue par ses paires lors des Championnats du Monde UCI 2021 de la discipline, rejoindra elle aussi le CCP.

Après que les noms des représentants désignés par les associations mentionnées ont été transmis à l’UCI, le Comité Directeur a donné son accord à la prise de fonction des nouveaux membres du CCP suivants.

  • pour le CPA Femmes, Mme Alessandra Cappellotto (ITA – Directrice du CPA Femmes) ; membre suppléante : Mme Elisa Dalla Valle (ITA) ;

  • pour UNIO, M. Stephen Delcourt (FRA – Président d’UNIO et Manager de l’UCI Women’s WorldTeam FDJ - Suez) et Mme Esra Tromp (NED – membre du Comité Directeur d’UNIO et Manager de l’Équipe Continentale Femmes UCI EF Education – Cannondale) ; membre suppléant : M. Sebastián Unzué Gravalos (membre du Comité Directeur d'UNIO et Manager de l'UCI Women's WorldTeam Movistar Team) ;

  • pour l’AIOCC, représentant les organisateurs des épreuves de l’UCI Women’s WorldTour : Mme Sonia Martinez (Secrétaire adjointe de l’AIOCC et représentante de la Vuelta a Burgos Feminas) et M. Wim Van Herreweghe (BEL – Vice-président de l’AIOCC et représentant du Ronde van Vlaanderen – Tour des Flandres) ; membre suppléant : M. Yannick Talabardon (Trésorier adjoint de l’AIOCC et représentant de La Flèche Wallonne Féminine) ;

  • pour la Commission des Athlètes UCI, représentant les coureuses : Mme Ruth Winder (USA).

La liste complète des membres ainsi que le cahier des charges du CCP, instance dont les missions englobent désormais des tâches – au niveau des règlements et de la préparation des calendriers notamment – en lien avec non seulement l’UCI WorldTour mais aussi l’UCI Women’s WorldTour, pourront être consultés prochainement sur le site internet de l’UCI.

Dans le domaine de la sécurité et de la santé des coureurs, le Comité Directeur de l’UCI a approuvé l’entrée en vigueur d’un Protocole en cas de forte chaleur. Ce nouveau document avait fait l’objet d’une présentation aux acteurs du cyclisme sur route professionnel féminin et masculin lors du Séminaire UCI Women’s WorldTour et UCI WorldTour organisé à Lausanne (Suisse) les 13 et 14 décembre dernier. Le protocole sera introduit durant la première partie de la saison.

Le Protocole en cas de forte chaleur vise à répondre au fait que dans les années à venir, les compétitions cyclistes sur route seront organisées sous des contraintes climatiques de plus en plus importantes entraînant un risque croissant d’accidents dus à la chaleur. Dans ce contexte, l’UCI a jugé nécessaire de mettre en place un protocole dédié venant compléter le Protocole en cas de conditions météorologiques extrêmes existant depuis 2015, qui couvre l’ensemble des situations météorologiques défavorables, et pas uniquement celles qui sont liées aux fortes chaleur. Le Protocole en cas de forte chaleur :

  • précise les conditions d’organisation d’une réunion d’urgence impliquant l’ensemble des parties prenantes et visant à mettre en place les contre-mesures nécessaires pour limiter les risques liés à la chaleur ;

  • permet de caractériser de manière simple l’environnement chaud en utilisant des données météorologiques publiées par des stations de référence, tout en prenant en considération les particularités du cyclisme ;

  • permet de définir cinq zones de températures pour lesquelles il y a lieu, ou non, de prendre des mesures de prévention des risques (zones blanche, verte, jaune, orange, rouge) ;

  • suggère des contre-mesures en fonction de la zone de contrainte climatique (par exemple le déplacement des zones de départ vers des zones ombragées, la fourniture aux équipes de boissons fraîches et de glace pilée pendant la course, l’augmentation du nombre de motos de ravitaillement, la modification de l'heure de départ ou éventuellement la neutralisation de sections de la course) ; il faut cependant souligner qu’il s’agit là de suggestions, les décisions finales étant prises de manière concertés par les membres participant à la réunion d’urgence, en fonction des conditions locales.

Le Protocole en cas de forte chaleur, qui s’inscrit dans le cadre du Protocole en cas de conditions météorologiques extrêmes, s’applique aux épreuves sur route de l’UCI WorldTour, de l’UCI Women’s WorldTour et de l’UCI ProSeries. Les conditions d’organisation des compétitions des autres catégories de course sur route ainsi que des autres disciplines en cas de forte chaleur seront définies dans un autre document qui sera proposé dans le courant de cette année.

S’agissant de l’antidopage, le Comité Directeur de l’UCI a salué l’interdiction du tramadol en compétition par l’Agence mondiale antidopage (AMA) depuis le 1er janvier 2024. De ce fait, le Programme tramadol mis en place par l’UCI le 1er mars 2019 dans le cadre de son Règlement Médical n’a plus de raison d’exister et a pris fin le 31 décembre 2023. On rappellera que le Programme tramadol de l’UCI reposait sur l’interdiction de la substance pour raisons médicales (risque de somnolence et d’accoutumance), et non pas en lien avec une potentielle amélioration des performances.

Le Programme tramadol de l’UCI mis en œuvre sur le terrain par l’International Testing Agency (ITA) a permis d’organiser entre 500 et 750 contrôles annuels. Trois cas d’usage de cette substance, tous représentant des primo-infractions ont été détectés, tous trois sanctionnés de disqualification de l’épreuve et d’une amende. Les données du programme de surveillance organisé par l’AMA ont permis de conclure que la prévalence d’usage du tramadol pour le cyclisme est passée de 4 à 6 % avant 2019, à 0,2-0,5 % depuis son interdiction.

Plusieurs décisions concernant le Calendrier International UCI ont aussi été prises. Dans ce cadre, l’UCI a donné son aval au changement de date des Championnats du Monde Urban Cycling UCI 2024 d’Abu Dhabi (Emirats arabes unis). Initialement prévus du 10 au 14 décembre, ils se dérouleront finalement du 17 au 21 décembre prochain.

En vue de la saison 2024, le Comité Directeur de l’UCI a en outre approuvé le calendrier de la Coupe du Monde Mountain Bike Eliminator UCI 2024 powered by citymountainbike.com.

L’UCI annonce enfin que la troisième – et dernière – manche de la Coupe du Monde BMX Freestyle UCI 2024 se tiendra du 17 au 20 octobre à Shanghai, en Chine. Le calendrier de la série est désormais le suivant :

  • 1re manche : 22-25 février à Enoshima (Japon) – Park et Flatland

  • 2e manche : 8-12 mai à Montpellier (France) – Park et Flatland

  • 3e manche : 17-20 octobre à Shanghai (Chine) – Park et Flatland.

Les calendriers mis à jour seront publiés dans la section dédiée du site internet de l’UCI le 5 février. 

Dans le cadre du programme de développement du cyclisme dans le monde menée par l’UCI au travers de son centre d’entraînement et de formation – le Centre Mondial du Cyclisme (CMC) UCI –, le Comité Directeur de l’UCI a approuvé la création de deux nouveaux Satellites de Développement Continental du CMC UCI, à Cambridge (Nouvelle-Zélande) et Shanghai (Chine). Ces infrastructures rejoignent le réseau de Satellites existant à Anadia (Portugal), Bromont (Canada), Couva (Trinité et Tobago), New Delhi (Inde), Paarl (Afrique du Sud), San Juan (Argentine), Shuzenji (Japon) et Yeongju (Corée).

Les Satellites de Développement Continental du CMC UCI travaillent en étroite collaboration avec ce dernier et jouent un rôle moteur, aux niveau continental et régional, dans le développement universel du cyclisme et de l’excellence sportive. Les Satellites de développement continental du CMC UCI créent des opportunités pour les Fédérations Nationales des nations émergentes du cyclisme de devenir plus autonomes dans la mise en place de leurs propres projets et missions, tout en favorisant la progression de leurs athlètes jusqu’au plus haut niveau.

S’agissant du matériel, l’UCI a décidé de prendre des mesures pour limiter l’inclinaison extrême des poignées de frein (corps des poignées de frein), une pratique de plus en plus courante dans les pelotons cyclistes sur route. Un tel positionnement des poignées est en effet problématique car il peut compromettre la capacité des coureurs à freiner et constitue une modification du produit au-delà de son utilisation prévue. Pour améliorer la sécurité des coureurs, l’UCI, en collaboration avec l’industrie du cycle, le CPA et d’autres parties prenantes clés, introduit en 2024 des mesures visant à restreindre l’inclinaison extrême des poignées de frein. Ces nouvelles mesures ont déjà été testées lors des épreuves australiennes en début d’année et seront désormais contraignantes pour l’ensemble des épreuves sur route.

Le Président de l’UCI David Lappartient a déclaré : « Je souhaite la bienvenue aux nouveaux membres du Conseil du Cyclisme Professionnel. Avec leur venue, les principales composantes du cyclisme sur route féminin sont dorénavant représentées dans cet organisme qui joue un rôle central dans l’évolution du plus haut niveau de la discipline. Désormais, les prérogatives de ce dernier englobent également le secteur féminin. C’est un progrès réjouissant à la fois pour la gouvernance du secteur et le développement du cyclisme féminin.

« Je me réjouis aussi des nouvelles mesures prises, en collaboration avec nos parties prenantes, pour protéger la santé et la sécurité des coureurs avec notre nouveau Protocole en cas de fort chaleur. Le changement climatique est une réalité, et il est nécessaire d’adapter les règles de notre sport pour éviter ses effets négatifs sur les athlètes.

« Je salue enfin la création de nouveaux Satellites de développement continental du Centre Mondial du Cyclisme (CMC) UCI en Chine et en Nouvelle-Zélande. Ces infrastructures, très importantes pour soutenir la politique de développement du cyclisme menée par le CMC UCI, viennent rejoindre un réseau mondial de centre répartis dans le monde. »