L'UCI fait le point sur les activités de SafeR en matière de sécurité dans les courses sur route

Après la première moitié de la saison cycliste sur route professionnelle, l'Union Cycliste Internationale (UCI) fait le point sur les initiatives visant à protéger la sécurité des coureurs dans les courses sur route professionnelles féminines et masculines.

Les initiatives de l'UCI en matière de sécurité sont mises en œuvre conformément aux recommandations de SafeR, la structure dédiée à la sécurité dans le cyclisme sur route féminin et masculin, qui réunit des représentants de toutes les parties prenantes du cyclisme sur route : les organisateurs (Association Internationale des Organisateurs de Courses Cyclistes - AIOCC), les équipes (Association Internationale des Groupes Cyclistes Professionnels - AIGCP), les coureurs (Cyclistes Professionnels Associés – CPA, et CPA Femmes) et l'UCI.

À l'approche du Tour de France (5-27 juillet), l'UCI annonce les étapes qui bénéficieront d'une extension de la règle dite « des trois kilomètres ». Pour rappel, en vertu de cette règle, les coureurs entrant dans la zone menant au sprint final et victimes d'un incident dûment enregistré (par exemple une chute, un problème mécanique ou une crevaison) dans les trois à cinq derniers kilomètres d'une étape sur route (à l'exception des arrivées au sommet), se voient créditer du temps du coureur ou des coureurs avec lequel/lesquels ils se trouvaient au moment de l'incident. Cette mesure vise à tenir compte du nombre croissant de dispositifs de modération du trafic (par exemple dos d'âne, prolongements de trottoirs, rétrécissements de chaussée) –sources de danger pour le peloton – dans un rayon toujours plus grand autour des sites d'arrivée des courses dans les centres urbains. L'extension de la zone d'application de la règle réduit la pression sur les coureurs pendant la phase de la course précédant le sprint final.

Lors du Tour de France 2025, la règle des trois kilomètres sera étendue sur les sept étapes suivantes :

  • 1re étape : Lille – Lille, + 5 km

  • 3e étape : Valenciennes – Dunkerque, + 5 km

  • 4e étape : Saint Méen-le-Grand – Laval, + 5 km

  • 9e étape : Chinon – Châteauroux, + 5 km

  • 15e étape : Muret – Carcassonne, + 4 km

  • 17e étape : Bollène – Valence, + 5 km

  • 21e étape : Mantes-la-Ville – Paris Champs-Élysées, + 5 km.

L'UCI fait également le point aujourd'hui sur le système de cartons jaunes mis en place en début de saison. Jusqu'à présent, ce système a été appliqué lors de 173 jours de course pour les hommes et 62 jours de course pour les femmes (UCI WorldTour, UCI Women's WorldTour, UCI ProSeries et Championnats Continentaux). Il convient de noter que sur les 159 cartons jaunes distribués par les Commissaires à ce jour, moins de 50 % ont été infligés à des coureurs (42 %). Le personnel des équipes (notamment les mécaniciens et les Directeurs Sportifs) représente 37 % des cartons jaunes distribués, les représentants des médias/de la télévision 15 % et les autres motos 6 %. En juin, pour la première fois, un coureur a reçu deux cartons jaunes lors de la même épreuve, ce qui lui a valu d'être exclu de cette dernière et suspendu pour sept jours.

Les trois types de comportement qui ont donné lieu au plus grand nombre de cartons jaunes sont la conduite dangereuse en course, le comportement dangereux du personnel des équipes dans les zones de ravitaillement et les sprints des coureurs. Pour rappel, la liste des personnes ayant reçu des cartons jaunes est mise à jour chaque semaine sur la page dédiée du site internet de l'UCI.

L'UCI souhaite également faire le point sur les incidents de course analysés par le Comité de gestion des cas de SafeR et enregistrés dans la Base de données des incidents de course de l'UCI depuis le début de l'année. Au cours des six derniers mois, le Comité a identifié et analysé 297 incidents survenus lors d'épreuves de l’UCI WorldTour, de l’UCI Women's WorldTour et de l’UCI ProSeries (masculine et féminine). Parmi ceux-ci, 203 causes ont été identifiées. La cause la plus fréquente – ou principal facteur contributif – est l'erreur des coureurs (29 %). Les points d'intérêt à venir, où les équipes et les coureurs se positionnent pour être en tête (comme les pavés, les sprints et les montées), sont à l'origine de 12 % des incidents, tout comme les routes mouillées ou glissantes. Les autres incidents sont dus aux descentes, aux infrastructures routières, aux sprints, à la configuration et à l'état des routes, aux zones de ravitaillement et aux erreurs des autres coureurs.

Sur recommandation de SafeR, l'UCI procédera à un test à la fin de la saison afin de limiter les braquets maximums. Cette mesure vise à limiter les vitesses extrêmes des coureurs, qui constituent un facteur de risque pour leur sécurité. Des tests sur toutes les étapes du Tour of Guangxi, en Chine (14-19 octobre), limiteront le braquet maximal à l'équivalent de 54 x 11 (10,46 mètres par tour de manivelle). Ce test de fin de saison sera suivi d'une enquête auprès des coureurs et permettra d'étudier cette mesure en détail avant de procéder à de nouveaux tests en 2026.

En ce qui concerne les zones de ravitaillement, SafeR continue de surveiller la situation afin de permettre une certaine flexibilité avec l'arrivée de la chaleur estivale lors des courses européennes. Les mesures comprendront notamment l'autorisation du ravitaillement dans les ascensions classées.

De plus, sur recommandation de SafeR, l'UCI a introduit unProtocole de reprise pour le cyclisme sur route après une interruption due à des conditions météorologiques extrêmes ou à des raisons de sécurité. Ce protocole fournit des lignes directrices en cas d'arrêt ou de neutralisation d'une épreuve, notamment une durée maximale d'arrêt (15 minutes), la fourniture de nourriture et de vêtements chauds aux coureurs, la décision de redémarrer la course, le calcul des écarts de temps, les redémarrages groupés, ainsi que la communication et la coordination.

L'UCI et SafeR ont également mis en place un Protocole du système Way Out/Way In dans les courses sur route, afin d'améliorer le contrôle des flux de véhicules, et la sécurité des coureurs et du personnel de course. Ce protocole fournit des lignes directrices pour la gestion d'itinéraires alternatifs permettant aux véhicules de quitter le parcours de la course et de rejoindre l'avant de la course de manière contrôlée. Ce système est conçu pour assurer une circulation fluide et sûre des signaleurs mobiles et des véhicules, et éviter les dépassements dangereux du peloton, ce qui réduit le risque d'accidents causés par les interactions entre les motos, les véhicules d'assistance et les coureurs.

Enfin, l'UCI mène un projet visant à introduire un suivi des coureurs, qu'elle prévoit de mettre en place lors des Championnats du Monde Route UCI 2025 de Kigali, au Rwanda, en septembre. À cette fin, des experts de SafeR étaient présents au Tour de Suisse Women et au Tour de Suisse au début du mois afin d'observer et d'évaluer les tests et le développement de la technologie GPS utilisée par les organisateurs pour suivre les coureurs et alerter un centre de sécurité en cas de signaux anormaux. Pour les saisons à venir, l'UCI collaborera avec les parties prenantes à la mise en œuvre à plus grande échelle du suivi des coureurs afin de garantir que les organisateurs, les services médicaux et les Commissaires UCI disposent de données pertinentes en temps réel tout au long de la course.

Le Président de l'UCI David Lappartient a déclaré : « La sécurité des coureurs reste une priorité importante pour l'UCI et tous les acteurs du cyclisme. Au cours de la première moitié de la saison cycliste sur route, nous avons mis en œuvre des mesures recommandées par SafeR qui ont fait l'objet d'une phase de test l'année dernière. Parallèlement, les analyses hebdomadaires des incidents de course réalisées par le Comité de gestion des cas de SafeR permettent d’identifier les situations dangereuses et sensibles ainsi que leurs causes, ce qui nous permet d'étudier et de tester des solutions potentielles. Cela est possible grâce aux efforts conjoints des coureurs, des équipes et des organisateurs, qui travaillent tous dans un but commun : rendre les épreuves cyclistes sur route plus sûres pour tous, tant sur le parcours que sur le bord de la route. »