L’Union Cycliste Internationale (UCI) a annoncé aujourd’hui une série de mesures visant à renforcer son dispositif antidopage et de sa gouvernance après avoir soigneusement examiné le rapport et les recommandations de la Commission Indépendante de Réforme du Cyclisme (CIRC) publiés plus tôt dans la semaine. Les nouvelles mesures viennent s’ajouter à une série de réformes mises en place depuis l’élection de Brian Cookson à la présidence de l’UCI en septembre 2013.
S’exprimant au sujet des nouvelles mesures annoncées aujourd’hui, le Président de l’UCI Brian Cookson a déclaré :
« Je suis absolument déterminé à utiliser le rapport de la CIRC pour m’assurer que le cyclisme poursuive le processus engagé afin de regagner pleinement la confiance des fans, des diffuseurs et de tous les coureurs propres. Nous attachons une grande importance aux recommandations de la CIRC et avons maintenant créé une task force interne pour que le suivi des recommandations soit correctement assuré. Dans l’intervalle, je peux déjà vous confirmer que nous allons :
• travailler à la mise en place d’exigences – dans le cadre de la procédure d’octroi de leur licence aux équipes – assurant que celles-ci emploient des personnes au profil approprié, qui se concentreront sur les postes clés au sein du personnel d’encadrement, tels que les directeurs sportifs et les médecins ; • travailler avec l’Agence Mondiale Antidopage (AMA) et d’autres experts pour analyser les nouvelles substances et tendances, afin d’évaluer ce qui devrait être ajouté à la liste des interdictions ou des substances et méthodes surveillées ; • collaborer avec l’AMA pour accélérer le traitement des cas liés au passeport biologique de l’athlète ; • continuer à nous appuyer sur les progrès réalisés par la Fondation Antidopage du Cyclisme (CADF) en direction d’une approche de l’antidopage encore plus qualitative et plus ciblée qui reflète l’évaluation des risques pour le coureur et la discipline ; • travailler avec les meilleurs laboratoires du monde pour réaliser une étude de prévalence dans le but d’évaluer la situation actuelle et la comparer avec les données disponibles pour les années passées, pour les différentes disciplines et pays ; cette étude aidera à cibler les contrôles et à mieux se représenter l’efficacité des mesures antidopage qui ont été adoptées dans le cyclisme ; • s’assurer que la CADF travaille davantage avec les pouvoirs civils et pénaux et d’autres institutions comme les douanes, par le biais en particulier du nouveau coordinateur des investigations recruté récemment, afin de garantir que les informations recueillies lors des enquêtes soient partagées et utilisées efficacement ; • continuer activement à conclure des accords de partage d’informations avec des Organisations Nationales Antidopage (ONAD), afin d’assurer une collaboration aussi étroite que possible avec les autres acteurs impliqués dans la lutte pour un sport propre ; • relancer notre programme de dénonciation, au travers d’une agence indépendante, pour appuyer le Code mondial antidopage 2015 qui oblige désormais les coureurs et le personnel d’encadrement à rapporter tout ce dont ils prennent connaissance et qui pourrait constituer une violation des règles antidopage ; • développer, au travers de l’AMA, la collaboration existante avec l’industrie pharmaceutique pour surveiller les nouveaux développements et être en mesure d’identifier les substances et méthodes de dopage ; • travailler avec l’AMA pour développer des programmes d’éducation des athlètes et nous assurer que les coureurs actuels et anciens y participent activement ; • travailler avec la CADF pour élaborer une stratégie plus robuste et complète de stockage et de réanalyse des échantillons; • encourager la CADF à recourir aux contrôles nocturnes lorsqu’elle estime que c’est nécessaire et proportionné.
« Cette nouvelle série de mesures s’ajoutera aux changements significatifs mis en place depuis que je suis devenu Président de l’UCI en septembre 2013. Durant cette période, l’UCI a été soumise à un audit complet et indépendant de ses opérations antidopage. Nous avons établi un processus de gouvernance interne strict pour garantir que le Président ou l’administration ne puissent interférer dans les questions opérationnelles de l’antidopage et que toutes les décisions clés portant sur des cas soient revues par un conseiller externe et qu’une piste d’audit complète soit conservée afin de garantir une imputabilité totale.
« Nous avons revitalisé notre Comité des Autorisations d’Usage à des fins Thérapeutiques (AUT) et maintenant, toute décision concernant une AUT doit être approuvée à l’unanimité de trois membres. Cela va au-delà de ce qu’exige le Standard International pour l'Autorisation d'Usage à des fins Thérapeutiques (SIAUT). Nous avons mis un terme aux conflits avec des parties prenantes clés et établi une relation de travail solide avec l’AMA, et les principales ONAD, notamment l’Agence Américaine Antidopage (USADA). Nous avons mis sur pied un Tribunal Antidopage qui permettra de rendre des décisions cohérentes et claires de manière efficace sur les cas des coureurs internationaux, ce qui permet à l’UCI de rejoindre la très grande majorité des autres Fédérations Internationales et met un terme à la procédure selon laquelle les cas étaient renvoyés pour jugement devant la Fédération Nationale du coureur.
« Nous avons introduit des sanctions innovantes à l’encontre des équipes dont deux membres sont convaincus de dopage en l’espace d’une année, notamment une suspension de toute compétition plus une amende équivalant à 5 % du budget de l’équipe. De telles sanctions vont au-delà des sanctions prévues par le Code mondial antidopage. J’ai fait en sorte que plus de ressources humaines et financières soient allouées à l’antidopage que jamais auparavant. Nous avons également travaillé avec les équipes professionnelles et des experts indépendants pour mettre en place un cahier des charges opérationnel interne clair pour les équipes, afin de nous assurer que tous les coureurs soient correctement soutenus et supervisés et que les structures appropriées soient en place pour prévenir le dopage des coureurs.
« Les efforts consentis ces 18 derniers mois ont aussi abouti à l’instauration de nouvelles mesures concernant la gouvernance, notamment la refonte de la Commission d’Ethique, et un processus de révision et de mise à jour des Statuts de l’UCI pour améliorer la transparence de cette dernière à tous les niveaux. Ce processus de révision concerne en particulier l’élection du Président de l’UCI, qui doit clairement être améliorée de manière significative, et je suis fermement convaincu que nous devrions instituer un système électoral plus représentatif.
« Ces mesures importantes, avec les développements que j’ai annoncés aujourd’hui, montrent notre engagement total – le mien et celui des collaborateurs de l’UCI – pour faire en sorte que les coureurs propres puissent gagner et que la minorité qui choisit de tricher soit démasquée et sévèrement sanctionnée après une procédure disciplinaire équitable et rapide qui respecte totalement les procédures établies. Elles démontrent par ailleurs que l’UCI est aujourd’hui une organisation très différente comparé à il y a seulement quelques années et que nous faisons en sorte que les erreurs du passé ne soient pas répétées. Comme je l’avais prédit, la lecture du rapport de la CIRC n’est pas agréable, mais il est impératif que nous fassions face à nos responsabilités et prenions les décisions fortes qui s’imposent. Nous continuerons à travailler pour rebâtir la confiance dans notre magnifique sport, qui touche des millions de personnes dans leurs vies quotidiennes partout dans le monde, et je demande à tous les acteurs du sport de prendre leurs responsabilités en ce moment crucial. »