Déclaration de l’UCI au sujet des contrôles contre la fraude technologique

The Union Cycliste Internationale (UCI) confirms that it has carried out unannounced bike checks at the Tour de Romandie on Friday 29 April, 2016, and that no technological fraud was detected.

L’Union Cycliste Internationale (UCI) confirme qu’elle a procédé à des contrôles de vélos inopinés lors du Tour de Romandie, le vendredi 29 avril 2016. Aucune fraude technologique n’a été détectée.

347 vélos appartenant à toutes les équipes participantes ont été concernés. Au total, l’UCI a contrôlé 507 vélos sur le Tour de Romandie.

Ces contrôles de vélos ont été effectués via la nouvelle méthode de scannage déployée par l’UCI en 2016 et grâce à laquelle elle a détecté un cas de fraude technologique lors des Championnats du Monde Cyclo-cross UCI 2016 d’Heusden-Zolder (Belgique). L’UCI a déjà contrôlé des vélos sur de nombreuses courses dans différentes disciplines cette année (par exemple 274 pendant les Championnats du Monde Piste UCI de Londres, 164 à l’épreuve féminine Trofeo Alfredo Binda, 216 au Tour des Flandres, 232 sur Paris-Roubaix et 173 sur Liège-Bastogne-Liège Moins de 23 ans). Elle continuera à contrôler intensivement toutes les disciplines tout au long de l’année.

La nouvelle méthode de scannage utilise une tablette, un boîtier, un adaptateur et un programme développé pour l’occasion, qui permettent à l’opérateur de contrôler un vélo complet, ses roues, son cadre, son groupe et autres composants en moins d’une minute. Le programme utilisé a été créé en partenariat avec une société regroupant des développeurs spécialisés et des ingénieurs électriciens. Si le scannage détecte quelque-chose d’inhabituel, le vélo ou le composant est démonté pour inspection.

Les essais de la méthode de scannage actuellement utilisée conduits par l’UCI ont démontré qu’elle était extrêmement efficace pour détecter les moteurs cachés et tout autre composant qui pourrait contribuer à apporter une assistance en termes de puissance. Le scanner crée un champ magnétique, et la tablette détecte ensuite toute interruption de ce dernier qui serait causée par la présence d’un moteur, d’un aimant ou d’un objet solide comme une batterie dissimulée dans un cadre ou un composant. Les scanners se sont avérés souples d’utilisation, fiables et très efficaces, et permettent de tester un grand nombre de vélos en peu de temps. Des tests de prototypes approfondis ont été menés en 2015 avant que la phase de bêta test ne démarre sur le terrain.

Lorsqu’elle développait ce nouveau système de scannage, en 2015, l’UCI a soigneusement considéré et testé des alternatives, notamment l’imagerie thermique, les rayons X et les ultrasons. Ces options se sont avérées beaucoup moins efficaces.

Imagerie thermique Cette technique a été testée au début des recherches de l’UCI, car elle était considérée comme celle qui serait potentiellement la plus utile. Dans certains conditions, l’imagerie thermique peut en effet détecter un moteur. Cependant, cela n’est possible que lorsque le moteur est utilisé ou vient de l’être, et qu’il est encore chaud. Cela rend les contrôles effectués avant ou après les courses inefficaces. L’imagerie thermique captera aussi des signaux de chaleur en provenance d’autres sources, notamment le corps du coureur, la chaleur générée par la friction mécanique et celle des pneus quand ils sont chauds. Les traces de chaleur montrées dans un récent documentaire lors duquel on a recouru à l’imagerie thermique durant une épreuve cycliste correspondent à une chaleur normale pour des éléments mobiles. L’UCI a par ailleurs découvert qu’il est simple et bon marché d’installer des dispositifs efficaces isolant la chaleur, qui rendent ce genre de tests inefficaces. De plus, l’imagerie thermique ne fonctionne qu’à proximité immédiate des vélos en course, et le scannage doit être effectué sur un vélo en mouvement tout au long du processus. Pour ces raisons, l’imagerie thermique a été abandonnée. Il faut relever que le cas de fraude technologique découvert lors des Championnats du Monde Cyclo-cross UCI 2016 n’aurait pas pu l’être avec l’imagerie thermique, car le moteur n’était pas en usage au moment du contrôle.

Rayons X Cette technologie a également été testée, mais s’est avérée peu pertinente en raison de la complexité des problèmes logistiques inhérents à sa mise en œuvre. Bien qu’elle soit efficace dans des conditions données, le matériel est encombrant, coûteux, relativement lent et, dans de nombreuses juridictions, son utilisation soumise à des règles qui entraveraient ou interdiraient son usage. Un espace considérable est requis pour installer le matériel de rayons X dans le cadre d’un événement, et l’utilisation de radiations dans un espace public nécessiterait qu’une grande surface autour de l’installation soit clôturée. Une alimentation en énergie suffisante pour faire fonctionner cette dernière est également requise. Les contrôles prennent environ trois minutes pour chaque vélo, qui doivent chacun être amenés dans la zone spécifique, où un opérateur qualifié doit être présent.

Ultrasons Cette méthode, largement utilisée dans l’industrie pour vérifier la densité des matériaux, était également prometteuse en théorie, mais s’est révélée inefficace en raison de l’épaisseur et de la densité très différentes des cadres des vélos et de leurs composants. Cela crée des problèmes de calibrage qui rendraient la méthode impossible à utiliser dans un environnement où sont utilisés des vélos provenant de nombreux manufacturiers et dont les procédés de fabrication sont en constante évolution.

Le Président de l‘UCI Brian Cookson a déclaré : « Ces deux dernières années, nous avons réalisé des investissements considérables en termes de ressources de l’UCI pour trouver une méthode de contrôle des vélos contre la fraude technologique à la fois souple d’utilisation, fiable, efficace, rapide et facile à mettre en œuvre. Nous avons consulté des experts dotés d’expériences professionnelles très variées – Universités, ingénieurs en mécanique, en électronique et en informatique, et physiciens – et avons travaillé avec les meilleures technologies disponibles. Notre capacité à réaliser des contrôles fiables d’autant de vélos a transformé notre travail dans ce domaine, et nous continuerons à effectuer un grand nombre de contrôles dans toutes nos disciplines, pour assurer que toute personne qui serait tentée de tricher de cette façon sache que la probabilité de se faire prendre est très élevée. »