Championnats du Monde de Cyclisme UCI : l’impatience des Champions du Monde UCI de cross-country marathon

A moins d'un mois des Championnats du Monde de Cyclisme UCI 2023, nous nous sommes entretenus avec les Champions du Monde UCI 2022 de mountain bike cross-country marathon (XCM), la Française Pauline Ferrand-Prévot et le Néo-Zélandais Sam Gaze.

Dans quelle forme êtes-vous ?

Pauline Ferrand-Prévot (P. F.-P.) : Nous essayons d'aller chercher la meilleure condition possible. Cette année, j'ai presque tout changé : j'ai changé d'entraîneur, de vélo, de transmission, de suspension, alors tout est un peu nouveau pour moi, et il s'agit d'essayer de nouvelles choses et de voir si ça peut marcher.

Sam Gaze (S. G.) : Jusqu'à présent, la saison a été bonne. Je n'ai pas eu à subir d’opérations chirurgicales comme l'année dernière, mais je suis un peu déçu des résultats obtenus jusqu'ici. Du point de vue de l'entraînement, tout se passe bien, et je reste très confiant pour les Championnats du Monde UCI, mais j'aurais aimé avoir un peu plus de chance depuis le début de la saison.

Que représentent pour vous les Championnats du Monde de Cyclisme UCI de cette année ?

P. F.-P. : Pour l'instant, je ne sais pas si je participerai au marathon des Championnats du Monde de Cyclisme UCI : ça intervient tôt dans le calendrier (6 août), alors nous devons en discuter avec mon entraîneur à l'approche de l'échéance, mais peut-être que ce sera une bonne chose... L’olympique [cross-country olympique – XCO] est mon objectif principal.

S. G. : Cette année, le plan est de courir le short track [cross-country short track – XCC] et le XCO. Nous avons eu de la chance l'année dernière avec le calendrier du marathon. Avec les Jeux Olympiques qui arrivent à grands pas, il est clair que je me concentre sur le XCO, et c'est aussi formidable de pouvoir participer au XCC, mais sans la charge physique du marathon.

C'est une grande fête du sport. J'ai vraiment hâte de faire partie de ces « Super Mondiaux » !

Est-il difficile de défendre un maillot arc-en-ciel ?

P. F.-P. : C'est plus de pression, mais vous avez le maillot toute l'année et c'est super agréable. Au départ, on pense à toutes les courses que l'on a faites dans l’année avec l’arc-en-ciel, et on a envie de le garder.

S. G. : J'ai défendu avec succès un titre de Champion du Monde UCI dans le passé, ainsi que le titre des Jeux du Commonwealth, mais je ne vois pas les choses comme une situation de défense d’un titre mondial UCI. J'ai l'opportunité d'en gagner un nouveau. Il est plus facile d'être le chasseur que le lièvre pour se libérer du poids qui pèse sur mes épaules.

Comment être au top de sa forme pour le XCC et le XCM en même temps ?

P. F.-P. : Je pense que je suis le genre de coureuse qui est bonne dans tout, mais pas la meilleure. Prenons l'exemple des ascensions. Je ne suis pas une vraie grimpeuse, mais je peux bien grimper. Pour le sprint, je ne suis pas la meilleure, mais je me débrouille bien. En descente aussi, je suis assez moyenne... mais en tant que coureuse, je suis forte dans tous les domaines, alors je peux être performante à la fois dans le marathon et sur les distances courtes.

S. G. : Ces quelques semaines ont été très intéressantes pour moi ! J'étais vraiment concentré sur le titre mondial UCI du cross-country olympique, et pour le short track, je suis naturellement un coureur assez explosif, ce qui est une chance. Pour le XCO, je me suis engagé à 100 %, mais j'ai chuté lors de cette course et je me suis cassé la clavicule et deux côtes, ce qui m'a brisé le cœur.

Après cette blessure, je me suis vraiment concentré sur le titre de Champion du Monde UCI du marathon et j'ai mis toute mon énergie mentale dans la préparation d'une performance de haut niveau. Être capable de me battre comme ça pour revenir est l'une de mes plus belles réussites sur le vélo.

Quels sont les autres événements auxquels vous souhaiteriez assister ?

P. F.-P. : C'est toujours intéressant et j'aime le cyclisme en général. J'aime les courses sur route, alors quand je ne cours pas, je regarde ce que je peux. En plus, mon petit ami [Dylan van Baarle, vainqueur de Paris-Roubaix 2022] participera à la course sur route, alors je pourrai le regarder !

S. G. : J'adore courir sur route, c'est ancré en moi depuis mon enfance. Ce serait très spécial de voir mon coéquipier chez Alpecin-Deceuninck Mathieu Van der Poel remporter un titre mondial sur route ! Mais j'ai aussi participé à des courses de BMX Racing quand j'étais enfant, et les coureurs d'aujourd'hui sont incroyables. Et avec Cycling New Zealand, nous avons beaucoup d'excellents coureurs sur piste, alors pouvoir soutenir les Kiwis, ce serait vraiment bien.

De qui faudra-il se méfier dans le marathon ?

S. G. : Andreas Seewald [Champion du Monde UCI 2021 de XCM] est un athlète incroyable. Quand il est revenu sur moi dans les dis derniers kilomètres, il m'a impressionné ! Il y a aussi le vainqueur de la Cape Epic 2022, Lukas Baum, qui pourrait être un bon outsider. Pour les titres mondiaux UCI, les tout meilleurs prennent les devants, mais on voit aussi des performances spectaculaires de la part de personnes auxquelles on ne pense pas forcément. Chez les Femmes, si Pauline [Ferrand-Prévot] revient du XCO, elle sera très difficile à battre.