Championnats du Monde de Cyclisme UCI : tenants du titre, ils nous parlent de victoire, d’arc-en-ciel et de l’emblématique site de Fort William

Les Championnats du Monde de Cyclisme UCI 2023 réuniront les meilleurs coureurs de différentes disciplines du cyclisme à Glasgow et à travers l’Ecosse au mois d’août. Champions du Monde UCI en titre de mountain bike descente (DHI) dans la catégorie Elite, Valentina Höll (AUT) et Loïc Bruni (FRA) se préparent à défendre leur titre à Fort William…

Où en est votre forme et votre préparation ?

Valentina Höll (V. H.) : Je me suis dit que je devais essayer l'enduro parce que j'avais besoin d'un petit défi au milieu de l’intersaison. C'était plutôt cool et cela impliquait aussi des entraînements un peu différents. C’était assez fou de voir que je pouvais rivaliser avec les filles de l’enduro même si ce n’est pas ma discipline principale. Maintenant, je suis de retour sur mon vélo de descente et je me sens bien !

Loïc Bruni (L. B.) : On a eu du temps pour se préparer cette saison, alors je me sens bien entraîné. On a un nouveau vélo qu'on a essayé de préparer aussi. C'était amusant. J’étais un peu plus relâché pour l’intersaison et c'est rafraîchissant. Je me sens bien.

Comment la Coupe du Monde UCI vous prépare-t-elle pour les Championnats du Monde UCI ?

V. H. : C'est un peu effrayant qu'il n'y ait que trois manches de Coupe du Monde UCI où je pourrai porter le maillot avant les Championnats du Monde UCI, parce que j’ai un peu peur de le perdre ! Leogang [2e manche de la Coupe du Monde UCI 2023 de DHI] sera vraiment une étape spéciale pour moi, même si cela n’a pas si bien fonctionné ces trois dernières années. Avec un surplus de confiance grâce au maillot arc-en-ciel, j’espère bien faire !

Sur les manches de Coupe du Monde UCI, ce n'est pas si grave si vous ne gagnez pas mais que vous faites partie des cinq meilleures, en pensant au classement général. Aux Championnats du Monde UCI, peu importe ce que vous avez fait à l’entraînement ou en qualification, tout se joue sur un passage, et tout le monde s’en souviendra ! Quand j'ai gagné le général, ça n’a pas suscité tant d'attention, mais quand j'ai gagné cette course, c’était fou !

L. B. : Ce sont les mêmes compétiteurs, la même obligation de réaliser un passage de très haut niveau, mais il faut un petit quelque chose en plus pour le faire aux Championnats du Monde UCI. L’atmosphère est plus intense, l’objectif plus précis, et tout semble prendre une autre dimension.

Tous les maillots arc-en-ciel se valent-ils ?

V. H. : Ils ont tous la même apparence, alors avoir les maillots Juniors et Elite dans mon salon, ça claque ! C’est comme si j’en avais trois au plus haut niveau. Mais le premier titre Elite est forcément spécial. Je suis ravie de l'avoir déjà obtenu à seulement 20 ans ! Et j’ai très envie d’en gagner d’autres à l'avenir.

L. B. : Tous mes titres ont un goût particulier, et j'aime chacun d'eux et l’histoire qu’il y a derrière. Mais je dois admettre que Les Gets 2022, c’était un autre niveau, je n'arrivais pas à y croire. Quelle journée pour moi, pour les Français et pour la discipline. Irréel.

Comment voyez-vous la défense de votre titre ?

V. H. : Je vais d'abord me concentrer sur les manches de la Coupe du Monde UCI, et d’ici le mois d’août, je me concentrerai entièrement sur les Championnats du Monde UCI.

L. B. : J'ai moins de pression que les autres. Je le veux et j'y mets beaucoup de cœur, mais je l'ai déjà fait, donc si je ne réussis pas, je peux passer à autre chose plus vite que quelqu'un qui n'a jamais gagné. J'aime la pression, c'est ce dont j'ai besoin pour être à mon meilleur niveau.

Que signifient ces Championnats du Monde de Cyclisme UCI de cette année pour la descente ?

V. H. : Peut-être qu'à l'avenir, ça pourrait être comme les Jeux Olympiques, avec un village des athlètes. Nous [les descendeurs] ne sommes pas aux Jeux Olympiques… Mais qui sait, peut-être dans le futur !

L. B. : C'est tellement génial d'avoir toutes les disciplines au même endroit, même si je suis triste que la descente soit si éloignée… J'aime partager et regarder les autres faire ce qu'ils aiment, surtout dans le cyclisme. Ça va être épique pour nous les athlètes, mais aussi les spectateurs !

Fort William est un site formidable… Mais ce n’est pas forcément celui qui vous a le mieux réussi…

V. H. : Fort William est génial, je suis toujours étonnée du nombre de personnes qui s'y rendent !

L. B. : Oui, j’ai des comptes à régler à Fort William. J’ai un certain passif avec cette montagne, mais j’y travaille et cette année, quand j’y ai disputé l’épreuve nationale, j’ai senti que je pouvais renverser la situation. C'est une bataille entre moi et cette piste, et je suis prêt !

V. H. : Venez nous encourager ! Et n'apportez pas la pluie !

Qui faudra-t-il surveiller en descente ?

V. H. : Les filles qui viennent de rejoindre la catégorie Femmes Elite comme Phoebe Gale, une coureuse britannique qui est vraiment forte et qui voudra être performante à la maison. Le plateau féminin est plus fort que jamais cette année, il est super dense !

L. B. : Je pense que mes deux coéquipiers ont des chances égales de gagner : Loris [Vergier] et Amaury [Pierron]. Et Laurie [Greenland, GBR] semble aussi être en feu. N'oublions pas tous les autres gars rapides capables de remporter la victoire. C'est dense !

Quels autres événements aimeriez-vous voir?

V. H. : Le BMX Racing, sans aucun doute !

L. B. : Bien sûr, j'adore le BMX Racing, et peut-être quelques épreuves sur la route !